Le Hezbollah entrevoit un vide présidentiel
Le député Mohammad Raad, chef du bloc du Hezbollah, a appelé samedi à la formation d’un gouvernement doté des pleins pouvoirs « à titre préventif ». Son collègue du même bloc Hassan Fadlallah a appelé à « un consensus avant le choix d’un candidat à la présidentielle ».

Le député Mohammad Raad, chef du bloc du Hezbollah, a fait part samedi d’une « crainte d’un vide au niveau de la présidence de la République ». En effet, « les forces politiques du pays s’écartent de la logique favorable au choix d’un président qui serve les intérêts nationaux, tandis qu’une catégorie envisage peut-être de faire élire un président pour qu’il profite à ses intérêts propres », a-t-il constaté. Il a plaidé pour un président « au service de l’intérêt de tous (…) et capable d’assurer une atmosphère d’entente entre toutes les forces politiques pour reconstruire l’Etat ». Il a également mentionné, parmi les rôles souhaités du futur président, celui de « gérer une refonte des statuts et lois du pays, après la mise à nu de toute la corruption financière et administrative, et avec elle le délitement au niveau de la société et de la souveraineté, rendues possibles par les lois et leur application ». Faisant remarquer qu’il « existe toujours dans ce pays des personnalités fidèles qui œuvrent pour la sauvegarde de la souveraineté nationale », le parlementaire relevant du seul parti armé du pays a assuré que le Hezbollah « souhaite la tenue de la présidentielle dans les délais, même s’ils sont courts ».

Risque de « troubles » sans cabinet


Il a néanmoins appelé « à titre préventif » à la formation d’un gouvernement « doté des pleins pouvoirs et bénéficiant de la confiance du parlement, pour qu’il puisse (…) exercer les prérogatives du président de la République en cas de vacance présidentielle ». La formation d’un cabinet plénipotentiaire « obéirait à une logique sage sans avoir pour objectif de reporter la présidentielle, seulement d’éviter les failles auxquelles nous risquerons de faire face », a-t-il précisé. Il a en effet rappelé que le débat autour des compétences d’un cabinet d’expédition des affaires courantes en l’absence d’un président de la République n’est pas résolu et « va s’amplifier après la fin du mandat présidentiel » actuel. Le député Mohammad Raad a veillé à assortir son appel à la formation d’un cabinet d’une mise en garde contre le risque de « troubles » dans le pays si un nouveau cabinet ne voit pas le jour.

Dialogue nécessaire « entre principaux blocs »

Son collègue du même bloc, le député Hassan Fadlallah a imputé pour sa part la responsabilité du report des séances électorales à la partie qui propose des candidats « de défi et de confrontation ». Sachant que son camp n’a toujours pas proposé de candidat, le parlementaire a appelé à « un consensus avant le choix d’un candidat à la présidentielle ». « Sinon, ceux qui provoquent et défient le peuple devront assumer la responsabilité du vide au niveau de la présidence de la République », a-t-il affirmé. Faisant remarquer que « personne ne détient une majorité parlementaire suffisante pour imposer son candidat », il a affirmé que « l’alternative au défi est le dialogue entre (…) les principaux blocs parlementaires de poids pour aboutir à un consensus sur le nom d’un président ».
Commentaires
  • Aucun commentaire