La lutte idéologique et doctrinale qui prévalait au XXᵉ siècle s'est, certes, largement affaiblie suite à l'effondrement de l'Union soviétique et du système communiste formé sous le pacte de Varsovie, auquel s’ajoutent la propagande frénétique relative à la victoire du capitalisme occidental, la montée de l'extrême droite et le déclin de la gauche en général. Cependant, «diaboliser» l'État et l’empêcher d’exercer sa mission sociale ne constituent pas pour autant un choix sensé qui favorise le progrès de l’homme et de la société.
Alors que le débat économique au niveau international porte généralement sur des questions devenues prioritaires dans beaucoup de sociétés, notamment européennes, telles que les questions d'immigration légale et illégale, l’exode, l'énergie et le pétrole (d’ailleurs les files d'attente devant les stations-service en France sont impressionnantes, soit dit en passant), le débat économique au Liban reste superficiel, simplifié, non chiffré et ne repose sur aucun indicateur. En effet, ce débat est plutôt perçu comme l’expression de «points de vue» plutôt que d’être basé sur des preuves scientifiques, sur lesquelles les plans, les études et les projets doivent être élaborés.
De plus, au Liban, le débat économique sérieux a toujours fait l’objet d’attaques injustifiées et arbitraires de la part des pôles économiquement influents. Ceux-ci vont même jusqu’à accuser certains de chercher à changer la nature du système économique libanais à la faveur d’une économie dirigée, privée de libertés, que ce soit en termes de liberté de mouvement des biens et des personnes, d’échange et au niveau de la propriété individuelle, qui est gravée dans la Constitution, et à laquelle il ne faut en aucun cas renoncer ou transiger.
Cependant, le vrai débat se situe ailleurs et touche tout d'abord au rôle important de l'État, à sa mission sociale et sa responsabilité politique et morale envers ses citoyens avant toute autre considération. Dès lors, certains considèrent anachronique la discussion au sujet de la «victoire» des systèmes capitalistes occidentaux, qui ont limité a minima l'intervention de l'État dans l'économie. En revanche, cette approche a des répercussions dangereuses sur la réalité libanaise actuelle ainsi que sur l’avenir proche et lointain.
Les Libanais n'ont pas attendu cette crise dramatique pour s'apercevoir que les fondations sur lesquelles repose leur système économique sont malsaines. Et ce constat est lié aux axiomes de la science économique et non aux théories économiques de droite ou de gauche, pas plus qu’aux exigences du conflit idéologique. À savoir que l'économie libanaise a toujours reposé et de manière exclusive sur les secteurs financiers, les services, le tourisme et la saison estivale, aux dépens des secteurs industriel et agricole, historiquement négligés. En conséquence, la structure de cette économie et sa capacité à se maintenir s’en trouvent profondément déséquilibrées, notamment à l'aune des crises politiques et des conflits militaires à répétition au Liban.
Par ailleurs, les Libanais ont toujours abordé les notions de décentralisation administrative et de développement équitable et durable dans le cadre de discussions théoriques et dans les salons feutrés. Mais, concrètement, sur le terrain, le fossé s’est cruellement creusé entre les classes sociales pour aboutir désormais au coup de grâce porté à la classe moyenne, qui a propulsé la majorité des Libanais en dessous du seuil de pauvreté.
À l’heure actuelle, il est tout aussi nécessaire de préserver le Liban comme havre de libertés politiques, médiatiques et économiques, que de fortifier le rôle de l'État et renforcer ses missions sociales dans le domaine médical, du logement, des soins, de la sécurité sociale et d'aide à la vieillesse. Sans omettre les services essentiels et évidents tels que l'électricité, l'eau, les télécommunications et les infrastructures qui manquent cruellement aujourd'hui.
En tout état de cause, concilier ces deux volets n'est pas impossible. Il est devenu clair, même pour les parties dominantes et puissantes, que la présence de l'État est vitale afin qu’il puisse accomplir ses tâches fondamentales. Si ces tâches sont primordiales sur les plans économique et social, elles le sont encore plus au niveau de la politique étrangère et de la défense.
Une chose est sûre et indiscutable. La solution pour redresser le pays passera inéluctablement par l’adoption de nouvelles approches économiques.
Alors que le débat économique au niveau international porte généralement sur des questions devenues prioritaires dans beaucoup de sociétés, notamment européennes, telles que les questions d'immigration légale et illégale, l’exode, l'énergie et le pétrole (d’ailleurs les files d'attente devant les stations-service en France sont impressionnantes, soit dit en passant), le débat économique au Liban reste superficiel, simplifié, non chiffré et ne repose sur aucun indicateur. En effet, ce débat est plutôt perçu comme l’expression de «points de vue» plutôt que d’être basé sur des preuves scientifiques, sur lesquelles les plans, les études et les projets doivent être élaborés.
De plus, au Liban, le débat économique sérieux a toujours fait l’objet d’attaques injustifiées et arbitraires de la part des pôles économiquement influents. Ceux-ci vont même jusqu’à accuser certains de chercher à changer la nature du système économique libanais à la faveur d’une économie dirigée, privée de libertés, que ce soit en termes de liberté de mouvement des biens et des personnes, d’échange et au niveau de la propriété individuelle, qui est gravée dans la Constitution, et à laquelle il ne faut en aucun cas renoncer ou transiger.
Cependant, le vrai débat se situe ailleurs et touche tout d'abord au rôle important de l'État, à sa mission sociale et sa responsabilité politique et morale envers ses citoyens avant toute autre considération. Dès lors, certains considèrent anachronique la discussion au sujet de la «victoire» des systèmes capitalistes occidentaux, qui ont limité a minima l'intervention de l'État dans l'économie. En revanche, cette approche a des répercussions dangereuses sur la réalité libanaise actuelle ainsi que sur l’avenir proche et lointain.
Les Libanais n'ont pas attendu cette crise dramatique pour s'apercevoir que les fondations sur lesquelles repose leur système économique sont malsaines. Et ce constat est lié aux axiomes de la science économique et non aux théories économiques de droite ou de gauche, pas plus qu’aux exigences du conflit idéologique. À savoir que l'économie libanaise a toujours reposé et de manière exclusive sur les secteurs financiers, les services, le tourisme et la saison estivale, aux dépens des secteurs industriel et agricole, historiquement négligés. En conséquence, la structure de cette économie et sa capacité à se maintenir s’en trouvent profondément déséquilibrées, notamment à l'aune des crises politiques et des conflits militaires à répétition au Liban.
Par ailleurs, les Libanais ont toujours abordé les notions de décentralisation administrative et de développement équitable et durable dans le cadre de discussions théoriques et dans les salons feutrés. Mais, concrètement, sur le terrain, le fossé s’est cruellement creusé entre les classes sociales pour aboutir désormais au coup de grâce porté à la classe moyenne, qui a propulsé la majorité des Libanais en dessous du seuil de pauvreté.
À l’heure actuelle, il est tout aussi nécessaire de préserver le Liban comme havre de libertés politiques, médiatiques et économiques, que de fortifier le rôle de l'État et renforcer ses missions sociales dans le domaine médical, du logement, des soins, de la sécurité sociale et d'aide à la vieillesse. Sans omettre les services essentiels et évidents tels que l'électricité, l'eau, les télécommunications et les infrastructures qui manquent cruellement aujourd'hui.
En tout état de cause, concilier ces deux volets n'est pas impossible. Il est devenu clair, même pour les parties dominantes et puissantes, que la présence de l'État est vitale afin qu’il puisse accomplir ses tâches fondamentales. Si ces tâches sont primordiales sur les plans économique et social, elles le sont encore plus au niveau de la politique étrangère et de la défense.
Une chose est sûre et indiscutable. La solution pour redresser le pays passera inéluctablement par l’adoption de nouvelles approches économiques.
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