Il est fort à parier que le général Michel Aoun (le futur président sortant) gardera pour lui les idées qui traverseront son esprit durant le trajet entre le palais de Baabda, qu’il aura quitté après six années passées à la tête de l’État, et sa nouvelle résidence de Rabieh. Il ne les partagera avec personne, y compris sa femme, ses proches et même son gendre Gebran Bassil. Ce gendre «préféré» qui lui a causé beaucoup de torts sur le plan politique, au point de provoquer l’échec de son sexennat dès ses débuts.
Dans sa tête, vont défiler les six années d’un mandat qui a été particulièrement difficile pour les Libanais, avec l'effondrement de la monnaie nationale, les files d'attente interminables et humiliantes devant les stations d’essence et les boulangeries et une obscurité totale à cause de la rupture de l’alimentation en électricité, pour ne citer que cela. Il méditera sur l’échec des projets de barrages restés sans eau, ainsi que sur un Liban mis au ban des pays arabes et de la communauté internationale. Ce même Liban réputé pourtant pour son ouverture sur les pays arabes et le monde entier.
Il va probablement avoir une pensée pour la classe moyenne qui a disparu sous son mandat, ainsi que pour les milliers de familles qui frôlent le seuil de pauvreté et dont le quotidien est devenu un calvaire. Devant ses yeux défileront les ruelles sombres, les places vides, les magasins fermés et les rues désertes. Il apercevra peut-être de loin quelques vieilles maisons soufflées par l'explosion du port et aura un serrement de cœur en pensant à leurs propriétaires qui n'ont plus les moyens de les reconstruire. Cela fera resurgir dans sa mémoire cette funeste journée du 4 août 2020 et cet autre jour qui l'avait précédée, lorsque le rapport mettant en garde contre le danger que représente le nitrate d'ammonium stocké dans le hangar n°12 lui a été remis. Il doit se dire qu'il aurait dû, ce jour-là, donner des instructions directes et fermes pour qu'on les enlève au lieu de confier le suivi du dossier à son conseiller et qu'il n'aurait surtout pas dû promettre aux Libanais une enquête terminée en cinq jours.
Michel Aoun ressentira assurément une grande peine à l’égard des malades hospitalisés qui se retrouvent ruinés à cause des factures insensées des hôpitaux, ou des cancéreux qui ne trouvent pas les médicaments nécessaires à leurs traitements. Il ne pourra certainement pas oublier les malades cloués chez eux faute de moyens financiers qui leur permettraient de recourir à un médecin ou à un hôpital, après l'effondrement de la plupart des systèmes de prise en charge socio-médicale. Il va éprouver de la tristesse parce qu’il n’a pas évoqué, ne serait-ce qu’une seule fois durant les six années de son mandat, la loi concernant l’assurance vieillesse, alors qu’il approche lui-même de ses 90 printemps.
Le président sortant se souviendra sûrement des moments qui ont suivi son élection le 31 octobre 2016, lorsque la Garde républicaine a défilé et qu’il a foulé le tapis rouge. Ou lorsque la fontaine du jardin extérieur s’est remise à fonctionner, et que le palais présidentiel s’est illuminé de mille feux pour l’accueillir. Il va regretter d'avoir livré le pays dans un état pire qu’il ne l’avait reçu, sachant qu’il avait été élu après deux ans et demi d’une vacance dont il était lui-même la cause!
Il est fort probable que Michel Aoun comprenne à ce moment-là qu’il est bien plus facile de diriger le Courant patriotique libre que d’être président de la République. Au sein de son parti, il a le dernier mot. Il n’y a ni débats ni voix dissonantes. Ses décisions sont accueillies par un tonnerre d’applaudissements et de chaudes félicitations. Au point que certains aounistes ont les larmes aux yeux dès qu’ils entendent sa voix. Un sentimentalisme qui n’existait pas à la présidence de la République.
Pour finir, on aura deviné que tout ce qui précède relève d’un scénario imaginaire. Le président sortant restera de marbre ce jour-là et se souciera peu de tout ce qui vient d’être énuméré. Il distribuera de larges sourires à la ronde, aux partisans auxquels la direction du parti demande à chaque évènement de transformer la défaite retentissante en une victoire factice qui a débuté le 13 octobre et se terminera le 31 octobre!
Dans sa tête, vont défiler les six années d’un mandat qui a été particulièrement difficile pour les Libanais, avec l'effondrement de la monnaie nationale, les files d'attente interminables et humiliantes devant les stations d’essence et les boulangeries et une obscurité totale à cause de la rupture de l’alimentation en électricité, pour ne citer que cela. Il méditera sur l’échec des projets de barrages restés sans eau, ainsi que sur un Liban mis au ban des pays arabes et de la communauté internationale. Ce même Liban réputé pourtant pour son ouverture sur les pays arabes et le monde entier.
Il va probablement avoir une pensée pour la classe moyenne qui a disparu sous son mandat, ainsi que pour les milliers de familles qui frôlent le seuil de pauvreté et dont le quotidien est devenu un calvaire. Devant ses yeux défileront les ruelles sombres, les places vides, les magasins fermés et les rues désertes. Il apercevra peut-être de loin quelques vieilles maisons soufflées par l'explosion du port et aura un serrement de cœur en pensant à leurs propriétaires qui n'ont plus les moyens de les reconstruire. Cela fera resurgir dans sa mémoire cette funeste journée du 4 août 2020 et cet autre jour qui l'avait précédée, lorsque le rapport mettant en garde contre le danger que représente le nitrate d'ammonium stocké dans le hangar n°12 lui a été remis. Il doit se dire qu'il aurait dû, ce jour-là, donner des instructions directes et fermes pour qu'on les enlève au lieu de confier le suivi du dossier à son conseiller et qu'il n'aurait surtout pas dû promettre aux Libanais une enquête terminée en cinq jours.
Michel Aoun ressentira assurément une grande peine à l’égard des malades hospitalisés qui se retrouvent ruinés à cause des factures insensées des hôpitaux, ou des cancéreux qui ne trouvent pas les médicaments nécessaires à leurs traitements. Il ne pourra certainement pas oublier les malades cloués chez eux faute de moyens financiers qui leur permettraient de recourir à un médecin ou à un hôpital, après l'effondrement de la plupart des systèmes de prise en charge socio-médicale. Il va éprouver de la tristesse parce qu’il n’a pas évoqué, ne serait-ce qu’une seule fois durant les six années de son mandat, la loi concernant l’assurance vieillesse, alors qu’il approche lui-même de ses 90 printemps.
Le président sortant se souviendra sûrement des moments qui ont suivi son élection le 31 octobre 2016, lorsque la Garde républicaine a défilé et qu’il a foulé le tapis rouge. Ou lorsque la fontaine du jardin extérieur s’est remise à fonctionner, et que le palais présidentiel s’est illuminé de mille feux pour l’accueillir. Il va regretter d'avoir livré le pays dans un état pire qu’il ne l’avait reçu, sachant qu’il avait été élu après deux ans et demi d’une vacance dont il était lui-même la cause!
Il est fort probable que Michel Aoun comprenne à ce moment-là qu’il est bien plus facile de diriger le Courant patriotique libre que d’être président de la République. Au sein de son parti, il a le dernier mot. Il n’y a ni débats ni voix dissonantes. Ses décisions sont accueillies par un tonnerre d’applaudissements et de chaudes félicitations. Au point que certains aounistes ont les larmes aux yeux dès qu’ils entendent sa voix. Un sentimentalisme qui n’existait pas à la présidence de la République.
Pour finir, on aura deviné que tout ce qui précède relève d’un scénario imaginaire. Le président sortant restera de marbre ce jour-là et se souciera peu de tout ce qui vient d’être énuméré. Il distribuera de larges sourires à la ronde, aux partisans auxquels la direction du parti demande à chaque évènement de transformer la défaite retentissante en une victoire factice qui a débuté le 13 octobre et se terminera le 31 octobre!
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