©Un auxiliaire cosaque de l'armée russe surveille les personnes évacuées de la ville de Kherson par les autorités prorusses. (AFP)
La Russie veut "offrir à l'Ukraine un hiver froid, au cours duquel les gens pourraient littéralement mourir gelés". C'est en ses termes que le Premier ministre ukrainien a prévenu samedi des risques encourus par la population ukrainienne après à la destruction de presque 40% du réseau électrique du pays par les frappes russes. Parallèlement, les autorités prorusses de la région de Kherson ont appelé samedi tous les civils à quitter "immédiatement" la capitale régionale, face à l'avancée des forces ukrainiennes. Cette manœuvre est décriée par Kiev qui y voit un mouvement de "déportation de la population".
L'Ukraine commence à réduire la consommation d'électricité alors qu'elle s'efforce de réparer les infrastructures détruites par les bombardements russes à l'approche de l'hiver. Des mesures d'économie d'énergie sont mises en place dans tout le pays après que des frappes de missiles et de drones russes ont détruit au moins 40 % des centrales électriques du pays en une semaine.
Les forces russes "ont procédé à une nouvelle attaque avec des missiles sur des installations énergétiques des principaux réseaux dans les régions occidentales de l'Ukraine", a annoncé samedi l'opérateur ukrainien Ukrenergo sur les réseaux sociaux.
Plus d'un million de foyers sont sans électricité en Ukraine à la suite de frappes russes sur des infrastructures énergétiques dans le pays, a détaillé samedi un conseiller de la présidence ukrainienne, Kyrylo Timochenko.
"A ce jour, 672.000 abonnés ont été déconnectés dans la région de Khmelnytskyi, 188.400 dans la région de Mikolaïv, 102.000 dans la région de Volyn, 242.000 dans la région de Cherkasy, 174.790 dans la région de Rivne, 61.913 dans la région de Kirovograd et 10.500 dans celle d'Odessa", a-t-il dénombré.
"S'il n'y a plus de courant, d'électricité et d'eau en Ukraine, cela peut déclencher un nouveau tsunami migratoire", a prévenu le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal, dans un entretien à paraître dimanche au journal allemand Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung.
La Russie veut "offrir à l'Ukraine un hiver froid, au cours duquel les gens pourraient littéralement mourir gelés. Cela pourrait conduire à une catastrophe humanitaire planifiée, comme l'Europe n'en a jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale", a averti M. Chmygal, qui doit participer lundi à Berlin au forum économique germano-ukrainien.
Des restrictions d'énergie sont désormais "appliquées de force" dans plusieurs régions ukrainiennes dont la capitale Kiev et sa région, selon Ukrenergo.
Parallèlement, les Ukrainiens ont déjà volontairement réduit leur consommation d'électricité de 5% à 20% en moyenne certains jours et dans certaines régions, a pour sa part précisé à l'AFP le patron d'Ukrenergo, Volodymyr Kudrytsky.
Des personnes évacuées de la région de Kherson, contrôlée par la Russie, arrivent dans la ville de Dzhankoy, un centre de transport au nord de la Crimée.
Les autorités prorusses de la région de Kherson, annexée par la Russie dans le sud de l'Ukraine, ont appelé samedi tous les civils à quitter "immédiatement" la capitale régionale, face à l'avancée des forces de Kiev, en évoquant une "situation tendue sur le front" et "un danger accru de bombardements massifs".
Les évacuations vers la rive gauche du fleuve Dniepr, qui borde Kherson, sont en cours depuis mercredi. Mais l'appel de samedi revêt un caractère d'urgence accrue. Environ 25.000 personnes ont déjà été évacuées, a indiqué samedi un responsable de Kherson, Kirill Stremousov, à l'agence de presse russe Interfax.
Si Kiev enregistre des avancées sur le terrain, elle subit toujours de lourdes représailles par les airs, avec des tirs de roquette russes sur l'ensemble de son territoire, que le président Volodymyr Zelensky dénonce comme une campagne de "terreur".
"L'agresseur continue de terroriser notre pays. Pendant la nuit, l'agresseur a lancé une attaque massive, avec 36 tirs de roquette", a dénombré samedi le président ukrainien, sur les réseaux sociaux.
Dans une gare de la ville de Dzhankoy, dans le nord de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014, des habitants de Kherson montaient dans un train pour le sud de la Russie, a constaté vendredi un journaliste de l'AFP.
"Nous quittons Kherson car de lourds bombardements ont commencé là-bas, nous avons peur pour nos vies", a déclaré Valentina Yelkina, une retraitée qui voyage avec sa fille.
Une autre habitante de Kherson, Yelena Bekesheva, 70 ans, a déclaré qu'elle était en route pour Moscou. "Nous n'avons pas immédiatement pris la décision (de partir) mais ensuite nous avons été invités par nos amis et nos proches", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'était félicité vendredi soir dans une vidéo des "bons résultats" de son armée dans cette région très stratégique où, a-t-il affirmé, plus de trente blindés russes ont notamment été capturés.
Kherson est la première ville importante à avoir été prise par les forces russes au début de leur offensive lancée le 24 février.
Sur le terrain, un conseiller de la présidence ukrainienne, Kyrylo Timochenko, a fait état vendredi de "88 localités reprises" aux forces russes dans la région de Kherson.
Deux personnes ont été tuées samedi dans les frappes ukrainiennes contre la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a par ailleurs affirmé samedi le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov.
Les bombardements ont visé des "infrastructures civiles" dans la ville de Chebekino, a précisé M. Gladkov sur Telegram. "Environ 15.000 personnes sont restées sans électricité, a-t-il indiqué.
La Russie a dénoncé à la mi-octobre une "augmentation considérable" des tirs ukrainiens sur plusieurs régions russes frontalières, dont celle de Belgorod, mais aussi celle de Koursk et de Briansk.
La dernière conversation entre MM. Choïgou et Austin remontait au 13 mai.
Le chef du Pentagone Lloyd Austin et son homologue russe Sergueï Choïgou se sont parlé vendredi pour la première fois depuis des mois, Washington assurant en même temps ne voir aucune volonté du Kremlin d'une discussion qui viserait à arrêter la guerre en Ukraine.
Lors de ce rare échange téléphonique, M. Austin a souligné "l'importance du maintien de canaux de communication" alors que l'Occident redoute une éventuelle course folle du président Vladimir Poutine vers l'utilisation de l'arme atomique dans le conflit en cours, selon le ministère américain de la Défense.
La dernière conversation entre MM. Choïgou et Austin remontait au 13 mai, quelques jours avant un entretien téléphonique entre le chef de l'état-major russe, Valéri Guérassimov, et son homologue américain, Mark Milley (photo), le 19 mai.
Le Pentagone n'a pas donné d'autres détails sur leur conversation, mais le ministère russe avait précisé plus tôt que les deux hommes avaient évoqué "plusieurs questions d'actualité de sécurité internationale, dont la situation en Ukraine".
Lloyd Austin a également parlé avec le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, réitérant "l'engagement inébranlable des Etats-Unis à soutenir la capacité de l'Ukraine à contrer l'agression de la Russie".
Le ministre américain a également souligné "le soutien de la communauté internationale" à l'Ukraine, et notamment à sa "capacité à se défendre, à l'avenir".
La dernière conversation entre MM. Choïgou et Austin remontait au 13 mai, quelques jours avant un entretien téléphonique entre le chef de l'état-major russe, Valéri Guérassimov, et son homologue américain, Mark Milley, le 19 mai.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken assure ne voir aucune volonté du Kremlin d'une discussion qui viserait à arrêter la guerre en Ukraine. "On ne voit pas de signe allant dans ce sens. Au contraire, on voit la Russie qui, dans cette agression, en remet une couche et une autre couche", affirme M. Blinken, en présence de son homologue française, Catherine Colonna, qu'il a accueillie au département d'Etat.
Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a plus tard confirmé que Washington comptait conserver des contacts avec Moscou, mais que toute diplomatie d'un niveau supérieur n'était pour l'instant pas envisageable, car dépendante de la volonté de M. Poutine "d'arrêter son agression".
"On ne voit pas de signe allant dans ce sens. Au contraire, on voit la Russie qui, dans cette agression, en remet une couche et une autre couche", a affirmé M. Blinken, qui s'exprimait en présence de son homologue française, Catherine Colonna, qu'il a accueillie au département d'Etat.
Mme Colonna, plus tôt vendredi matin, avait de son côté insisté également sur l'importance de maintenir des canaux de communication avec Moscou.
"Nous estimons qu'il est crucial de conserver un canal de communication avec ceux qui prennent les décisions en Russie, parmi lesquels le président Poutine", a-t-elle dit devant le Center for Strategic and International Studies, un cercle de réflexion de la capitale américaine.
Sur la ligne de front de l'Oblast de Donetsk, des soldats ukrainiens tirent avec un obusier Krab de fabrication polonaise en direction des positions de l'armée russe, faisant trembler les arbres environnants.
Pour appuyer son propos, M. Blinken a cité les récentes attaques russes visant des infrastructures civiles en Ukraine et la mobilisation forcée de soldats en Russie, qu'il a assimilée à "l'injection par Poutine, de façon atroce, de chair à canon dans cette guerre".
"La différence fondamentale, c'est que les Ukrainiens luttent pour leur pays, leur terre, leur avenir. Ce n'est pas le cas de la Russie et le plus tôt Poutine comprendra cela et se fera une raison, le plus tôt nous serons en mesure de mettre un terme à cette guerre", a dit le chef de la diplomatie américaine.
M. Blinken avait rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov en janvier, en l'avertissant des graves répercussions qu'aurait pour Moscou une invasion de l'Ukraine. Vladimir Poutine n'en avait toutefois pas tenu compte, lançant son armée le mois suivant à l'assaut du pays.
Le secrétaire d'Etat américain a depuis refusé de rencontrer M. Lavrov, mais a parlé avec lui par téléphone en juillet pour tenter de libérer des Américains détenus en Russie.
Quant à l'éventualité d'une discussion entre MM. Poutine et Biden, elle semble éloignée dans l'état actuel des choses. Le président russe a dit mi-octobre ne pas voir l'intérêt de mener des pourparlers avec son homologue américain, même dans le cadre du sommet du G20 prévu en Indonésie en novembre.
Téhéran a mis en garde samedi contre toute "approche provocatrice" après un appel de pays européens à une enquête de l'ONU sur des drones iraniens fournis, selon l'Occident, à la Russie en guerre contre l'Ukraine.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a de nouveau démenti, dans un communiqué, avoir procuré des armes à Moscou, tout en accusant les Occidentaux de chercher à "mettre la pression" sur l'Iran.
La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne avaient réclamé vendredi, dans un courrier adressé à l'ONU, une enquête "impartiale" sur les drones iraniens transférés à la Russie "en violation de la résolution du Conseil de sécurité 2231". Cette résolution avait été votée en 2015 pour encadrer l'accord sur le nucléaire civil iranien et prévoyait à l'époque une levée progressive des sanctions économiques contre l'Iran.
"L'Iran considère que les approches provocatrices de l'UE et du Royaume-Uni font partie d'un scénario politique ciblé", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Nasser Kanani, cité dans le communiqué.
Le porte-parole a "fermement condamné" les mesures "destructrices" de l'UE et des Britanniques, ajoutant que l'Iran "se réserve le droit de répondre à toute action irresponsable et qu'il n'hésitera pas à défendre ses intérêts".
Pour reprendre la main, le président russe Vladimir Poutine s'appuie sur deux alliés aux postures quasiment opposées: l'Iran des mollahs et le Bélarus d'Alexandre Loukachenko.
M. Kanani a également rejeté "les allégations sans fondement sur le transfert de drones utilisés dans le conflit en Ukraine". "Nous sommes pour la paix et un arrêt immédiat de la guerre en Ukraine par le biais d'un processus politique".
Les problématiques autour du conflit en Ukraine "n'ont absolument aucun lien avec la résolution 2231", a ajouté le porte-parole iranien, estimant que les pays européens "essaient de présenter une interprétation trompeuse".
En septembre, l'Ukraine avait réduit la présence diplomatique de l'Iran sur son sol, en représailles à des livraisons d'armes supposées de Téhéran à Moscou.
L'Etat russe a ordonné jeudi l'utilisation de 16,2 milliards de dollars en provenance de son principal fonds souverain pour combler son déficit budgétaire, en pleine offensive militaire en Ukraine qui pèse sur les finances publiques.
"Le gouvernement a approuvé la mise à disposition de cet argent du Fonds souverain de la protection sociale pour financer les dépenses budgétaires" et "assurer l'équilibre du budget fédéral", a indiqué le ministère russe des Finances dans un communiqué, précisant que ces fonds atteignaient 16,2 milliards de dollars au taux actuel.
Selon le ministère, ces fonds seront surtout utilisés pour "rembourser la dette publique et fournir des prêts budgétaires aux régions", mais aussi pour payer les prestations sociales aux citoyens russes. Un décret à cet effet a été signé jeudi par le Premier ministre russe, Mikhaïl Michoustine.
Cette annonce intervient alors que les dépenses fédérales ont augmenté de 21% entre janvier et septembre, selon le ministère des Finances. Une hausse attribuable à l'explosion des dépenses militaires liées à l'offensive en Ukraine.
Le budget fédéral devrait être déficitaire en fin d'année, à 0,9% du PIB, selon une prévision du gouvernement russe faite le 20 septembre.
Le Fonds souverain de la protection sociale russe s'élevait de son côté à 188 milliards de dollars au 1er octobre 2022, selon le ministère des Finances.
Avec AFP
L'Ukraine commence à réduire la consommation d'électricité alors qu'elle s'efforce de réparer les infrastructures détruites par les bombardements russes à l'approche de l'hiver. Des mesures d'économie d'énergie sont mises en place dans tout le pays après que des frappes de missiles et de drones russes ont détruit au moins 40 % des centrales électriques du pays en une semaine.
Les forces russes "ont procédé à une nouvelle attaque avec des missiles sur des installations énergétiques des principaux réseaux dans les régions occidentales de l'Ukraine", a annoncé samedi l'opérateur ukrainien Ukrenergo sur les réseaux sociaux.
Plus d'un million de foyers sont sans électricité en Ukraine à la suite de frappes russes sur des infrastructures énergétiques dans le pays, a détaillé samedi un conseiller de la présidence ukrainienne, Kyrylo Timochenko.
"A ce jour, 672.000 abonnés ont été déconnectés dans la région de Khmelnytskyi, 188.400 dans la région de Mikolaïv, 102.000 dans la région de Volyn, 242.000 dans la région de Cherkasy, 174.790 dans la région de Rivne, 61.913 dans la région de Kirovograd et 10.500 dans celle d'Odessa", a-t-il dénombré.
"S'il n'y a plus de courant, d'électricité et d'eau en Ukraine, cela peut déclencher un nouveau tsunami migratoire", a prévenu le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal, dans un entretien à paraître dimanche au journal allemand Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung.
La Russie veut "offrir à l'Ukraine un hiver froid, au cours duquel les gens pourraient littéralement mourir gelés. Cela pourrait conduire à une catastrophe humanitaire planifiée, comme l'Europe n'en a jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale", a averti M. Chmygal, qui doit participer lundi à Berlin au forum économique germano-ukrainien.
Des restrictions d'énergie sont désormais "appliquées de force" dans plusieurs régions ukrainiennes dont la capitale Kiev et sa région, selon Ukrenergo.
Parallèlement, les Ukrainiens ont déjà volontairement réduit leur consommation d'électricité de 5% à 20% en moyenne certains jours et dans certaines régions, a pour sa part précisé à l'AFP le patron d'Ukrenergo, Volodymyr Kudrytsky.
Des personnes évacuées de la région de Kherson, contrôlée par la Russie, arrivent dans la ville de Dzhankoy, un centre de transport au nord de la Crimée.
Évacuations à Kherson
Les autorités prorusses de la région de Kherson, annexée par la Russie dans le sud de l'Ukraine, ont appelé samedi tous les civils à quitter "immédiatement" la capitale régionale, face à l'avancée des forces de Kiev, en évoquant une "situation tendue sur le front" et "un danger accru de bombardements massifs".
Les évacuations vers la rive gauche du fleuve Dniepr, qui borde Kherson, sont en cours depuis mercredi. Mais l'appel de samedi revêt un caractère d'urgence accrue. Environ 25.000 personnes ont déjà été évacuées, a indiqué samedi un responsable de Kherson, Kirill Stremousov, à l'agence de presse russe Interfax.
Si Kiev enregistre des avancées sur le terrain, elle subit toujours de lourdes représailles par les airs, avec des tirs de roquette russes sur l'ensemble de son territoire, que le président Volodymyr Zelensky dénonce comme une campagne de "terreur".
"L'agresseur continue de terroriser notre pays. Pendant la nuit, l'agresseur a lancé une attaque massive, avec 36 tirs de roquette", a dénombré samedi le président ukrainien, sur les réseaux sociaux.
Dans une gare de la ville de Dzhankoy, dans le nord de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014, des habitants de Kherson montaient dans un train pour le sud de la Russie, a constaté vendredi un journaliste de l'AFP.
"Nous quittons Kherson car de lourds bombardements ont commencé là-bas, nous avons peur pour nos vies", a déclaré Valentina Yelkina, une retraitée qui voyage avec sa fille.
Une autre habitante de Kherson, Yelena Bekesheva, 70 ans, a déclaré qu'elle était en route pour Moscou. "Nous n'avons pas immédiatement pris la décision (de partir) mais ensuite nous avons été invités par nos amis et nos proches", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'était félicité vendredi soir dans une vidéo des "bons résultats" de son armée dans cette région très stratégique où, a-t-il affirmé, plus de trente blindés russes ont notamment été capturés.
Kherson est la première ville importante à avoir été prise par les forces russes au début de leur offensive lancée le 24 février.
Sur le terrain, un conseiller de la présidence ukrainienne, Kyrylo Timochenko, a fait état vendredi de "88 localités reprises" aux forces russes dans la région de Kherson.
Deux personnes ont été tuées samedi dans les frappes ukrainiennes contre la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a par ailleurs affirmé samedi le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov.
Les bombardements ont visé des "infrastructures civiles" dans la ville de Chebekino, a précisé M. Gladkov sur Telegram. "Environ 15.000 personnes sont restées sans électricité, a-t-il indiqué.
La Russie a dénoncé à la mi-octobre une "augmentation considérable" des tirs ukrainiens sur plusieurs régions russes frontalières, dont celle de Belgorod, mais aussi celle de Koursk et de Briansk.
Lloyd et Choïgou se parlent sans s'entendre
La dernière conversation entre MM. Choïgou et Austin remontait au 13 mai.
Le chef du Pentagone Lloyd Austin et son homologue russe Sergueï Choïgou se sont parlé vendredi pour la première fois depuis des mois, Washington assurant en même temps ne voir aucune volonté du Kremlin d'une discussion qui viserait à arrêter la guerre en Ukraine.
Lors de ce rare échange téléphonique, M. Austin a souligné "l'importance du maintien de canaux de communication" alors que l'Occident redoute une éventuelle course folle du président Vladimir Poutine vers l'utilisation de l'arme atomique dans le conflit en cours, selon le ministère américain de la Défense.
La dernière conversation entre MM. Choïgou et Austin remontait au 13 mai, quelques jours avant un entretien téléphonique entre le chef de l'état-major russe, Valéri Guérassimov, et son homologue américain, Mark Milley (photo), le 19 mai.
Le Pentagone n'a pas donné d'autres détails sur leur conversation, mais le ministère russe avait précisé plus tôt que les deux hommes avaient évoqué "plusieurs questions d'actualité de sécurité internationale, dont la situation en Ukraine".
Lloyd Austin a également parlé avec le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, réitérant "l'engagement inébranlable des Etats-Unis à soutenir la capacité de l'Ukraine à contrer l'agression de la Russie".
Le ministre américain a également souligné "le soutien de la communauté internationale" à l'Ukraine, et notamment à sa "capacité à se défendre, à l'avenir".
La dernière conversation entre MM. Choïgou et Austin remontait au 13 mai, quelques jours avant un entretien téléphonique entre le chef de l'état-major russe, Valéri Guérassimov, et son homologue américain, Mark Milley, le 19 mai.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken assure ne voir aucune volonté du Kremlin d'une discussion qui viserait à arrêter la guerre en Ukraine. "On ne voit pas de signe allant dans ce sens. Au contraire, on voit la Russie qui, dans cette agression, en remet une couche et une autre couche", affirme M. Blinken, en présence de son homologue française, Catherine Colonna, qu'il a accueillie au département d'Etat.
Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a plus tard confirmé que Washington comptait conserver des contacts avec Moscou, mais que toute diplomatie d'un niveau supérieur n'était pour l'instant pas envisageable, car dépendante de la volonté de M. Poutine "d'arrêter son agression".
"On ne voit pas de signe allant dans ce sens. Au contraire, on voit la Russie qui, dans cette agression, en remet une couche et une autre couche", a affirmé M. Blinken, qui s'exprimait en présence de son homologue française, Catherine Colonna, qu'il a accueillie au département d'Etat.
Mme Colonna, plus tôt vendredi matin, avait de son côté insisté également sur l'importance de maintenir des canaux de communication avec Moscou.
"Nous estimons qu'il est crucial de conserver un canal de communication avec ceux qui prennent les décisions en Russie, parmi lesquels le président Poutine", a-t-elle dit devant le Center for Strategic and International Studies, un cercle de réflexion de la capitale américaine.
Sur la ligne de front de l'Oblast de Donetsk, des soldats ukrainiens tirent avec un obusier Krab de fabrication polonaise en direction des positions de l'armée russe, faisant trembler les arbres environnants.
Pour appuyer son propos, M. Blinken a cité les récentes attaques russes visant des infrastructures civiles en Ukraine et la mobilisation forcée de soldats en Russie, qu'il a assimilée à "l'injection par Poutine, de façon atroce, de chair à canon dans cette guerre".
"La différence fondamentale, c'est que les Ukrainiens luttent pour leur pays, leur terre, leur avenir. Ce n'est pas le cas de la Russie et le plus tôt Poutine comprendra cela et se fera une raison, le plus tôt nous serons en mesure de mettre un terme à cette guerre", a dit le chef de la diplomatie américaine.
M. Blinken avait rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov en janvier, en l'avertissant des graves répercussions qu'aurait pour Moscou une invasion de l'Ukraine. Vladimir Poutine n'en avait toutefois pas tenu compte, lançant son armée le mois suivant à l'assaut du pays.
Le secrétaire d'Etat américain a depuis refusé de rencontrer M. Lavrov, mais a parlé avec lui par téléphone en juillet pour tenter de libérer des Américains détenus en Russie.
Quant à l'éventualité d'une discussion entre MM. Poutine et Biden, elle semble éloignée dans l'état actuel des choses. Le président russe a dit mi-octobre ne pas voir l'intérêt de mener des pourparlers avec son homologue américain, même dans le cadre du sommet du G20 prévu en Indonésie en novembre.
Drones: l'Iran nie et menace
Téhéran a mis en garde samedi contre toute "approche provocatrice" après un appel de pays européens à une enquête de l'ONU sur des drones iraniens fournis, selon l'Occident, à la Russie en guerre contre l'Ukraine.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a de nouveau démenti, dans un communiqué, avoir procuré des armes à Moscou, tout en accusant les Occidentaux de chercher à "mettre la pression" sur l'Iran.
La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne avaient réclamé vendredi, dans un courrier adressé à l'ONU, une enquête "impartiale" sur les drones iraniens transférés à la Russie "en violation de la résolution du Conseil de sécurité 2231". Cette résolution avait été votée en 2015 pour encadrer l'accord sur le nucléaire civil iranien et prévoyait à l'époque une levée progressive des sanctions économiques contre l'Iran.
"L'Iran considère que les approches provocatrices de l'UE et du Royaume-Uni font partie d'un scénario politique ciblé", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Nasser Kanani, cité dans le communiqué.
Le porte-parole a "fermement condamné" les mesures "destructrices" de l'UE et des Britanniques, ajoutant que l'Iran "se réserve le droit de répondre à toute action irresponsable et qu'il n'hésitera pas à défendre ses intérêts".
Pour reprendre la main, le président russe Vladimir Poutine s'appuie sur deux alliés aux postures quasiment opposées: l'Iran des mollahs et le Bélarus d'Alexandre Loukachenko.
M. Kanani a également rejeté "les allégations sans fondement sur le transfert de drones utilisés dans le conflit en Ukraine". "Nous sommes pour la paix et un arrêt immédiat de la guerre en Ukraine par le biais d'un processus politique".
Les problématiques autour du conflit en Ukraine "n'ont absolument aucun lien avec la résolution 2231", a ajouté le porte-parole iranien, estimant que les pays européens "essaient de présenter une interprétation trompeuse".
En septembre, l'Ukraine avait réduit la présence diplomatique de l'Iran sur son sol, en représailles à des livraisons d'armes supposées de Téhéran à Moscou.
La Russie pioche dans son fonds souverain
L'Etat russe a ordonné jeudi l'utilisation de 16,2 milliards de dollars en provenance de son principal fonds souverain pour combler son déficit budgétaire, en pleine offensive militaire en Ukraine qui pèse sur les finances publiques.
"Le gouvernement a approuvé la mise à disposition de cet argent du Fonds souverain de la protection sociale pour financer les dépenses budgétaires" et "assurer l'équilibre du budget fédéral", a indiqué le ministère russe des Finances dans un communiqué, précisant que ces fonds atteignaient 16,2 milliards de dollars au taux actuel.
Selon le ministère, ces fonds seront surtout utilisés pour "rembourser la dette publique et fournir des prêts budgétaires aux régions", mais aussi pour payer les prestations sociales aux citoyens russes. Un décret à cet effet a été signé jeudi par le Premier ministre russe, Mikhaïl Michoustine.
Cette annonce intervient alors que les dépenses fédérales ont augmenté de 21% entre janvier et septembre, selon le ministère des Finances. Une hausse attribuable à l'explosion des dépenses militaires liées à l'offensive en Ukraine.
Le budget fédéral devrait être déficitaire en fin d'année, à 0,9% du PIB, selon une prévision du gouvernement russe faite le 20 septembre.
Le Fonds souverain de la protection sociale russe s'élevait de son côté à 188 milliards de dollars au 1er octobre 2022, selon le ministère des Finances.
Avec AFP
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