Présidentielle française : l'entourage de Macron cible Pécresse, identifiée comme une menace
©Critique sur ses propositions, la majorité cible le positionnement politique de la candidate LR, qui s'efforce de porter un message de rassemblement. (Photo by BERTRAND GUAY / AFP)
"Bonne candidate pour Versailles", "dame du défaire", programme "fou"... la majorité a multiplié les piques contre Valérie Pécresse dimanche, au lendemain du premier discours de campagne de la candidate LR à la présidentielle, qui perce dans de récents sondages.

"Elle est peut-être une bonne candidate pour Versailles, je ne crois pas que ce soit une bonne candidate pour parler aux électeurs de Tourcoing", a lancé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, un ancien de la famille LR, au Grand jury RTL/Le Figaro/LCI.

"Depuis le début de sa longue carrière, elle est la dame du défaire", a affirmé dans le JDD Christophe Castaner, le patron des députés LREM, alors que la présidente de la région Ile-de-France revendique vouloir "faire plutôt que chercher à plaire".

"Elle a, ministre du Budget, augmenté les impôts de 15  milliards d'euros et la TVA de 5,5 à 7% pour les produits essentiels. Les Français s'en souviennent", a ajouté M. Castaner.

Le président du MoDem François Bayrou, allié d'Emmanuel Macron, a lui dénoncé sur BFMTV le programme "fou" de Valérie Pécresse parce qu'elle demande "qu'on coupe dans les dépenses publiques, qu'on supprime 250.000 fonctionnaires et qu'on intervienne de manière extrêmement dure sur les retraites et les allocations des Français".

Valérie Pécresse a elle-même accusé toute au long de sa campagne Emmanuel Macron de "cramer la caisse".

Sa candidature inquiète certains dans le camp d'Emmanuel Macron qui lorgne le même socle de droite libérale et modérée. Et sa poussée dans les sondages depuis son investiture le 4 décembre au congrès LR ne fait que conforter leurs craintes, alors qu'une étude publiée mardi la donnait gagnante face au président sortant au second tour.

Critique sur ses propositions, la majorité cible aussi le positionnement politique de la candidate LR, qui s'efforce de porter un message de rassemblement, d'Eric Ciotti à Xavier Bertrand.

"Grand écart

"Pour le moment Mme Pécresse est bien plus occupée à garder son camp uni qu'à parler aux Français, qu'à construire un programme", a accusé sur Radio J la secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse Sarah El Haïry (MoDem).


Et de railler la position de la candidate, qui doit s'efforcer de retenir un électorat qui peut être tenté par les candidatures de Marine Le Pen ou Eric Zemmour. Mais sans effrayer l'aile centriste de l'électorat potentiel, sensible au discours d'Emmanuel Macron, et qui pourrait être séduite par le mouvement Horizons de l'ex-LR Edouard Philippe.

Pour la secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse, "Mme Pécresse a intérêt à avoir fait beaucoup de gymnastique dans son enfance" parce que "le grand écart, quand on n'est pas entraîné, ça peut être douloureux".

"Elle est prise en otage par les radicaux de sa famille politique", a affirmé Gérald Darmanin, tandis que pour Christophe Castaner, "la ligne du parti se rapproche de plus en plus de l'extrême droite".

Valérie Pécresse a pour sa part de nouveau revendiqué dans l'émission Dimanche en politique sur France 3 une ligne politique "claire". "Elle est gaulliste, forte sur la sécurité, elle est libérale, forte sur les réformes (...) et puis elle est sociale".

Tenant de l'aile droite du parti, Eric Ciotti a appelé les électeurs d'Eric Zemmour à voter pour la candidate LR "s'ils veulent battre Emmanuel Macron".

"Seule Valérie Pécresse peut gagner", a-t-il affirmé au "grand rendez-vous" Europe1/CNews/Les Echos, assurant qu'elle sera au coeur de ce rassemblement qui viendra de toutes parts pour battre Emmanuel Macron".

M. Ciotti a dit partager "une communion de valeurs, d'idées et d'objectifs avec Valérie Pécresse", assurant qu'il sera "totalement engagé derrière elle".

Source : Véronique MARTINACHE, AFP

 
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