L'Arabie saoudite, première économie du monde arabe, a approuvé dimanche son budget pour l'année 2022 sans prévoir de déficit, une première depuis la chute des cours du pétrole en 2014, sur fond de remontée du brut sur les marchés mondiaux.
"Une attention accrue sera accordée à la sécurité et la santé des citoyens et résidents, au développement humain, à la poursuite de la croissance, de la diversité économique et à la durabilité financière", a-t-il ajouté.
L'annonce de Ryad intervient dans un contexte de hausse des prix du pétrole, malgré les craintes suscitées par le variant Omicron du coronavirus. Les cours de l'or noir ont fini en hausse vendredi, affichant leur meilleure semaine depuis le mois d'août.
Le prix du baril de brent de la mer du Nord pour livraison en février est monté à 75,15 dollars. A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de janvier a progressé à 71,67 dollars.
Selon les économistes, l'Arabie saoudite a besoin d'un prix du brut d'environ 80 dollars le baril pour équilibrer son budget.
Si les projections saoudiennes se réalisent, ce sera la première fois que le riche pays du Golfe enregistre un excédent budgétaire après 2013, année où Ryad a connu un excédent de 206 milliards de riyals.
Le ministère saoudien des Finances avait prévu en septembre que le budget 2022 inclurait un déficit de 52 milliards de riyals.
Ryad n'avait pas réussi à équilibrer ses comptes depuis la déroute des prix du pétrole de 2014, ce qui a poussé le pétro-Etat à emprunter ces dernières années plus de 100 milliards de dollars et à puiser dans ses réserves pour combler les déficits.
Les revenus pétroliers génèrent plus des deux tiers des recettes publiques saoudiennes.
Le pays a annoncé en mai 2020 un plan d'austérité prévoyant un triplement de la taxe sur la valeur ajoutée et la fin des allocations mensuelles à ses citoyens, en réaction à la fois à la chute historique du prix et de la demande du pétrole et à la pandémie de Covid-19.
Pour se prémunir contre les fluctuations du prix du brut, Ryad cherche à diversifier son économie, en investissant notamment dans les nouvelles technologies et dans des mégaprojets d'infrastructures.
Le royaume conservateur a annoncé en octobre le lancement d'un nouveau plan destiné à attirer les investissements étrangers à hauteur de 89,5 milliards d'euros par an, par le biais de diverses mesures incitatives visant en particulier le secteur privé.
Grâce à sa richesse pétrolière, le pays a pu pendant des décennies se passer de taxes. Il n'a introduit une TVA à 5% qu'en 2018, dans le cadre du plan visant à réduire sa dépendance à l'or noir.
En raison de la pandémie, les autorités saoudiennes n'ont par ailleurs autorisé que 60.000 Saoudiens et étrangers résidents dans le royaume et vaccinés à participer cet été au hajj, le grand pèlerinage de La Mecque. Or, le tourisme religieux est un autre pilier de l'économie du pays.
Avant le Covid-19, l'Arabie saoudite espérait pouvoir accueillir tous les ans 30 millions de pèlerins d'ici à 2030.
AFP
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