Lettres à Beyrouth, juste après (20)-Est-ce que la nuit est partout la même ?
Là, tout bas, il y a silence et silences.
Points de suspension. Et exclamations des mots effrénés à qui mieux mieux.
Regards perdus et clins d’œil enjoués.
Cocooning ou retour à soi, et fenêtres grand ouvertes. Sur les voisins. Sur le jardin.
Petites ou grandes tâches essoufflantes ou réconfortantes. Lourdes d’odeurs et de sueur. Ou légères, créatives, créatrices. Ailes de papillon. Et réunions bruyantes. Assourdissantes. Ou disciplinées.
Mains jointes ou ouvertes. Et paumes croisées.
Prières de cœur. Et révolutions permanentes.
Bougies aux senteurs fidèles. Et lustres dernier cri.
Le Cri.
Est-ce que la nuit est partout la même?
Enfants aux mille grelots de rire dans la chaleur des soirées. Et petites loques de chair dans le froid des rues.
Jeux de société ou jeux de cartes. Et araignées du soir. Espoir ?
Émotions de minuit à l’écho sobre. Et tourbillons des « tout est chaos ». Enchantés.
Cuillère à soupe un peu moins remplie. Et cocote-minute en trombe.
Soupir. Sourire.
Mais dans le ciel?

Dans le ciel, le soleil se repose.
La lune blanche reprend son cycle. Inlassablement. 29 jours, 12 heures et 44 minutes qu’elle ne compte pas.
Et toutes les étoiles brillent comme un hymne à l’amour.
Dans le ciel, tout est équilibre instable. Tout est. Sans retenue. Sans exception.
Dans le ciel, Mars continue à rougir de passion et Vénus se regarde dans le miroir. Pas de masques.
Pas de gris.
Les fils dorés tissent les rêves des tout petits.
Comme une ode à un monde parallèle -qu’on ne rejoint pas-, un monde beau, vrai, bien.
Dans le ciel, toutes les nuits sont les mêmes.
Et toutes les planètes connaissent déjà ton nom… Beyrouth.

"Ici-bas, tous les lilas meurent, et les chants des oiseaux sont courts, mais je rêve aux étés qui demeurent toujours."

 

 
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