Mondial-2022: Christian Eriksen, l'imperturbable pilier du Danemark
©Photo d’archives AFP
Pendant le dernier Euro, son arrêt cardiaque en plein match avait frappé les esprits bien au-delà du monde du foot. Le désormais légendaire numéro 10 danois Christian Eriksen compte inspirer sa sélection avec sa force tranquille pendant le Mondial au Qatar.

Pendant huit mois, après son malaise le 12 juin 2021 durant le match Danemark-Finlande devant ses proches au Parken de Copenhague, il a été privé de compétition. Jusqu'à son retour sur les terrains sous le maillot de Brentford en Championnat d'Angleterre le 26 février 2022. "Son retour moins d'un an après, c'est un peu cliché à dire mais c'est un conte de fées presque irréel", note pour l'AFP le journaliste Andreas Kraul, commentateur sportif de la télévision publique DR. "Et dans la minute où il est revenu, il a fait la différence", juge-t-il.

Quelques semaines plus tard, le 26 mars 2022, il retrouvait en effet la sélection lors d'un match contre les Pays-Bas, en marquant un but peu après son entrée en jeu. Son retour a apporté un supplément d'âme à une équipe qui a aussi fait ses preuves sans son meneur de jeu incontestable, les Danois, facilement qualifiés pour le Mondial, s'étant hissés en demi-finale de l'Euro avec les encouragements quasi quotidiens de la famille royale.

A chaque rencontre avec la presse, le sélectionneur Kasper Hjulmand salue l'incommensurable apport de sa vedette tout sauf tapageuse. - 39 buts en 117 sélections - "La sélection danoise est meilleure avec Christian que sans lui, car son calme est contagieux et toute l'équipe est à même de prendre les bonnes décisions", a assuré Hjulmand à la presse.

De quoi réjouir le petit pays de 5,9 millions d'habitants en communion totale avec son équipe qui participera au Qatar pour la 6e fois à une phase finale de Coupe du monde avec pour meilleur résultat un quart de finale en 1998. "L'équipe est la meilleure maintenant. On attend ça depuis longtemps", se réjouit, auprès de l'AFP un supporter, Kasper Thomsen.

Inévitablement, il y a eu un avant et un après l'arrêt cardiaque. "Son importance a évolué, maintenant, c'est aussi un symbole d'espoir et de joie en plus d'être un joueur exceptionnel", estime ce fan de Manchester United, club qu'Eriksen a rejoint à l'intersaison.

De l'avis de tous, la nouvelle maturité d'Eriksen profite à l'équipe, dont il est l'un des cadres avec le capitaine Simon Kjaer et le gardien Kasper Schmeichel. "Nous voyons les signes d'une décontraction et d'une facilité dans le jeu de Christian, c'est fantastique", résume le sélectionneur danois. "Il est si calme et posé, il joue beaucoup de ballons en profondeur à gauche et à droite, il fait avancer le jeu quand il le faut, et c'est un plaisir de voir la façon dont il s'installe sur le terrain", remarque Kasper Hjulmand.


Et le talent intrinsèque des Rouge et Blanc, prouvé pendant son absence, permet au joueur aux 117 sélections et 39 buts d'être plus serein. "C'est une bonne chose pour Eriksen que l'équipe ne dépende pas de lui autant qu'avant", juge M. Kraul.

"Plus relâché"

"Sur le terrain, il a l'air plus relâché, on a presque l'impression qu'il se fait plaisir", sourit le journaliste. Passé par Tottenham et l'Inter Milan, qu'il a dû quitter après la pose d'un défibrillateur cardiaque interne suite à son accident, le héros local est un taiseux. "Il est presque ennuyeux", rigole Kasper Thomsen. Pour cet artisan de 47 ans, à l'image du trentenaire, les joueurs de la sélection danoise "ne sont que des Danois, ils ne font pas d'histoires".

Si Eriksen reste humble et accessible, c'est avant tout car le milieu offensif formé à l'Ajax "a les pieds sur terre", assure Anders Skjoldemose, qui a été son entraîneur à Odense (centre) lorsqu'il avait 15 ans. "Il revenait d'essais avec l'AC Milan et je lui ai demandé comment c'était. Il m'a simplement dit OK La plupart des gens aurait été surexcitée mais pour lui c'était juste bien", se souvient-il.

Selon lui, Eriksen "est toujours la même personne, toujours le même joueur". "Sur le terrain, il donne tout à chaque match. C'est devenu un leader non pas en étant quelqu'un qui hurle sur les autres mais grâce à son jeu, et c'est pour ça qu'il est sympathique", conclut-il.

AFP
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