«Midterms»: l'Etat clé de Pennsylvanie mobilise trois présidents
Tous les projecteurs sont braqués sur la Pennsylvanie samedi où le président Joe Biden ainsi que les ex-présidents Barack Obama et Trump, appelés en renfort par leurs partis respectifs pour mobiliser les électeurs. Les élections de mi-mandat sont particulièrement cruciales cette année. Les résultats de ce scrutin détermineront l'avenir du président Biden et de la majorité démocrate au Congrès. Mais, également, plusieurs observateurs s'inquiètent pour la pérennité des valeurs démocratiques américaines, avec un Parti républicain en pleine dérive complotiste, fascisante et absurde.



 

A trois jours des élections américaines de mi-mandat, qui auront lieu le mardi 8 novembre, démocrates et républicains mettent les bouchées doubles pour mobiliser les électeurs, allant jusqu'à convoquer samedi dans un même Etat clé deux anciens présidents en plus de Joe Biden.

Donald Trump, Barack Obama, et l'actuel maître de la Maison-Blanche s'affronteront par meetings interposés en Pennsylvanie, avant un scrutin décisif qui posera les fondations de la présidentielle de 2024.

Tous les projecteurs sont braqués sur cet Etat, ancien bastion de l'acier, où le chirurgien multimillionnaire Mehmet Oz, adoubé par Donald Trump, affronte le colosse chauve et ancien maire John Fetterman pour le siège le plus disputé du Sénat.

Car de ce siège dépend très possiblement l'équilibre des pouvoirs de cette chambre haute, au pouvoir immense.



 

Lors des élections de mi-mandat, prévues mardi 8 novembre, les Américains sont également appelés à renouveler l'ensemble des sièges de la Chambre américaine des représentants. Toute une série de postes d'élus locaux, qui décident des politiques de leur Etat en matière d'avortement, de régulation environnementale, sont également en jeu.

Joe Biden, qui a jusqu'ici plutôt évité les estrades de campagnes au profit de collectes de fonds pour son parti, descend dans l'arène samedi lors d'un grand rassemblement à Philadelphie, berceau de la démocratie américaine.

Le dirigeant bientôt octogénaire retrouve sur scène l'ancien président Barack Obama et ses incontestables talents oratoires pour un grand meeting de campagne.

A 400 km de là, un autre ex-président américain, Donald Trump, se mêle à la marée de casquettes rouges qu'il affectionne pour un événement dans le petit bourg de Latrobe, proche de Pittsburgh.




 

Après une campagne acharnée centrée sur l'inflation, les républicains se montrent de plus en plus confiants dans leurs chances de priver le président démocrate de ses majorités le 8 novembre.

Si leurs pronostics se confirment, le milliardaire républicain semble déterminé à profiter de cet élan pour officialiser au plus vite sa candidature à l'élection présidentielle, possiblement dès la troisième semaine de novembre.

Joe Biden dit jusqu'ici avoir l'intention de se représenter, mais la perspective n'enchante pas forcément tous les démocrates, en raison de son âge - bientôt 80 ans - et de son impopularité.

Le président démocrate tente tant bien que mal de convaincre les Américains que cette élection est plutôt "un choix": sur l'avenir de l'avortement ou du mariage homosexuel - autant de sujets sur lesquels il a promis de légiférer, moyennant de solides majorités au Congrès.



 

Le droit à l'avortement, dynamité par la Cour suprême des Etats-Unis en juin, a certes été un thème central de la course en Pennsylvanie. L'organisation de planning familial Planned Parenthood est d'ailleurs plusieurs fois venue prêter main forte au démocrate John Fetterman durant la campagne.

Mais la hausse des prix - 8,2% en moyenne sur un an aux Etats-Unis - reste de loin la principale préoccupation des Américains et les efforts de Joe Biden pour se poser en "président de la classe moyenne" peinent pour le moment à porter leurs fruits.

"Les démocrates sont inquiets", raillait encore vendredi le candidat républicain de Pennsylvanie, Mehmet Oz, qui a mené une campagne focalisée sur la gestion de l'inflation et d'une criminalité supposément "hors de contrôle".

"La gauche radicale sait que la dynamique est en faveur" des républicains, affirmait-il dans un message à ses partisans.

Avec AFP
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