Lettres à Beyrouth, juste après - (21) De souffle et de « résilience »
De nos petits coins aux petites mines résistantes (parce qu’on en a l’habitude) ou résilientes (parce qu’en vogue), au creux du coude, au fond des yeux, défilent des images.
D’un autre monde.
En bribes.
La vie, quelque part, en éclipses, en tourbillons.
Comme un refrain que l’on garde à l’abri des souvenirs et du temps.
Rêve bleu. Oasis surréaliste.
Didascalie houleuse et calme.
À la fois aérienne et ancrée.
Retentissante, forte et douce.
Fluide comme l’encre.
Indélébile.
La vie,
Bruyante ou silencieuse. Celle qui a connu les saisons.
D’un autre siècle.
Ici les jours comptent les heures, les minutes, les secondes.
Ailleurs, le vent souffle des mots de passage.
Et le soleil, timide, respire.
Au bout des doigts, les pianos d’hier rejouent des mélodies anciennes aux belles voix rauques, libres et brutes.

Dans les échos de rire, le monde continue de tourner.
Et sous le même toit, tout reste.
À contre-courant. Comme un compte à rebours.
À la limite du chaos et de toutes les théories, un éveil.
Éthéré, immense, illimité.
Reflets d’un horizon serein à la palette verte ou rosâtre, bleue ou jaunâtre, dorée.
Une promesse que tout est là, que tout, bout à bout de riens, reviendra.
Pareil ou différemment, tout redeviendra.
Derrière les portes verrouillées, on reste debout.
Et noir sur blanc, une feuille, un crayon.
Dans nos veines, une lueur méditerranéenne, trans-lucide.
Comme un instinct de survie, à peine perceptible, mais bien là... l’espérance...
Et le vent.
Beyrouth.

 

 
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