Liban - L’ordre des infirmières et infirmiers met en garde contre la régression de la profession
©Des infirmier(ère)s dans plusieurs hôpitaux du pays ont observé un bref sit-in devant les établissements dans lesquels ils exercent avec pour thème "Sauvez le secteur infirmier". ©DR
En raison des conditions précaires dans lesquelles ils travaillent, plus de 2000 infirmières et infirmiers ont déjà quitté le pays pour chercher fortune ailleurs.

L’ordre des infirmières et des infirmiers du Liban a de nouveau tiré la sonnette d’alarme, mettant en garde contre la régression de la profession et appelant à la mise en place de réformes susceptibles d’améliorer les conditions de travail et de vie du corps infirmier. "Les autorités concernées doivent prendre des mesures rapidement" pour freiner l’exode des spécialistes du métier, insiste Rima Sassine Kazan, présidente de l’ordre, au cours d’une conférence de presse tenue mardi.

Parallèlement, les infirmier(ère)s dans plusieurs hôpitaux du pays ont organisé un bref sit-in devant les établissements dans lesquels ils exercent avec pour thème "Sauvez le secteur infirmier".
Congés non payés, surcharge dans le travail, salaires inchangés et payés en livres libanaises, licenciements… autant de facteurs qui ont poussé "plus de 2000 membres" du corps infirmier du pays à chercher fortune ailleurs, déplore Mme Kazan. Actuellement, dans certains hôpitaux "l’infirmière prend en charge sept, voire vingt patients". Ce qui engendre un "stress physique et moral", explique-t-elle à Ici Beyrouth. "Cela a également des répercussions sur la qualité des soins administrés aux patients", ajoute-t-elle.

Rima Sassine Kazan lors de la conférence de presse.

©DR

Lors de la conférence de presse, Mme Kazan s’est attardée sur une panoplie de revendications susceptibles d’améliorer les conditions de travail des infirmier(ère)s. Il s’agit notamment d’une révision des salaires en fonction de l’inflation, avec le versement d’une partie des salaires en dollars frais, de l’instauration d’un dialogue sérieux avec les propriétaires des hôpitaux pour s’entendre sur un contrat collectif qui unifierait et améliorerait les conditions de travail.

L’ordre réclame également qu’une partie du financement obtenu du Fonds monétaire international soit alloué au secteur infirmier. L'ordre insiste en outre sur la nécessité d’augmenter les frais de transport des infirmier(ère)s de manière à couvrir réellement leurs déplacements. Les établissements sont également invités à payer une partie des frais scolaires et universitaires des enfants du corps infirmier et d’assurer à l’équipe infirmière un soutien psychologique et moral.

Au nombre des revendications de l’ordre également : protéger le corps infirmier des agressions lors de l’exercice de la profession ; donner des primes aux infirmier(ère)s qui participent aux campagnes de vaccination et à ceux qui travaillent dans les unités de Covid-19, les urgences et les soins intensifs ; créer des opportunités de travail en améliorant les services de santé, notamment dans les centres de soins de santé primaires ; renforcer le rôle des infirmier(ère)s dans les écoles ; encourager la spécialisation infirmière et avoir une vision du métier qui répondrait aux aspirations et aux besoins futurs…
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