Lettres à Beyrouth, juste après - (23) Mosaïques.
Des couleurs. Des pièces. Des odeurs. Des bouts. Des promesses. Des-laisses. Des clous. Des rubans. Des paons. Des serpents et tout ce qui siffle. Des roses. Et tout ce qui nous surprend. Des bougies. Un courant. Un souffle d’enfant. Une accolade. Un si ! Le seul bémol. Après tous les dièses. Un non. Un nom. Tout ce qui complète un jour. Tout ce qui définit les couleurs d’une nuit. À petits bouts. De petits « touts ». À petit dessin de rien. Tout ce qu’on souffle dans le vide. Tout ce qu’on respire sous le toit. Sans voix. Sans voie. Et puis la vie. Poignante. Effrontée. Rieuse.
Moqueuse. Adoucie. Et puis eux. Le reste du monde. Ceux que l’on croise en chemin. Ceux qui forgent les portes et forcent les fenêtres des tours de Pise ou d’Ivoire. Le portier discret du bon matin qui distribue de la gentillesse en sourires généreux (merci). Le marchand de légumes qui sait tout du plat de midi et qui ajoute un peu de tout en exagérant pour nous arracher un rire (merci). Le pharmacien qui a tout compris à demi-mot (merci). Le même taxi qui fait comme ça un bout de chemin et qui raconte des histoires à dormir debout, à abattre l’insomnie. Celui qui accompagne, qui va avec par tous les temps (merci). L’œil curieux de lire entre les nouvelles lignes (merci). L’oreille enthousiaste à la dernière anecdote parce que, quand on n’a que l’humour (merci). Les papilles gustatives émerveillées au même goût du même plat préféré, d’année en année, surprise !
Le soleil qui se couche. Chut...
Le silence qui habite le dernier souhait des cils clignotants. Plus bas...
La porte.
Minuit.
Un pétale.

Un rêve, à l’eau de rose.
Un ange passe.
Et la même étoile.
Et la même ville.
Beyrouth.

 
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