Tout au long du mois de décembre, une campagne médiatique sera menée au Liban et dans la Région OMS de la Méditerranée orientale pour mobiliser les personnes à risque de contracter le VIH à se faire tester et traiter. Des tests gratuits et anonymes seront assurés dans plusieurs centres du Liban.
«Savoir, c’est pouvoir», «Si vous pensez être à risque, n’hésitez pas à vous faire tester», «Le test du VIH est gratuit, confidentiel et facile»… autant de messages lancés en ce 1ᵉʳ décembre, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, pour inciter toute personne vivant avec le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) à encourager au moins une personne de son réseau à se faire tester. Et pour cause, puisque la réponse au VIH reste timide dans la Région OMS de la Méditerranée orientale (EMRO). De fait, l’Organisation mondiale de la santé estime que dans cette région, seules 40% des personnes vivant avec le VIH ont été diagnostiquées et 25% d’entre elles reçoivent le traitement.
Pour améliorer le diagnostic, une campagne médiatique sera ainsi menée tout au long du mois de décembre sur les différents réseaux sociaux pour mobiliser les personnes à risque de contracter le VIH à se faire tester et traiter. Le but est de diagnostiquer 5.000 nouvelles personnes vivant avec le VIH dans la Région EMRO.
Au Liban, 223 nouveaux cas (206 hommes, 13 femmes et quatre non spécifiés) ont été signalés jusqu’au 30 novembre 2022, selon le Programme national de lutte contre le sida (PNLS), portant à 3.018 le nombre cumulé des cas depuis le début de l’épidémie dans les années 1980. La majorité des cas ont été détectés parmi des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et près de 50% des personnes contaminées sont âgées de 25 à 34 ans.
Le Liban n’est pas en reste de cette campagne. Des tests anonymes seront assurés dans plusieurs centres sur l’ensemble du territoire. Moustapha Naqib, directeur du PNLS, précise à cet égard qu’à l’instar de tous les pays de la région, une campagne sera menée avec pour objectif final d’améliorer la prévention. «Au niveau du traitement, nous sommes bien parés, affirme-t-il à Ici Beyrouth. La prise en charge des personnes séropositives est assurée de manière continue. Cela fait plus de cinq ans qu’il n’y a plus eu de restrictions sur la distribution des médicaments, grâce à un accord avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui nous les fournit». Ceux-ci sont de première ligne et «approuvés par l’OMS et le Fonds mondial», insiste le Dr Naqib.
Avancées dans le traitement
Cette campagne revêt une importance extrême d’autant que de nombreuses avancées médicales ont été signalées, au cours des dernières années, dans la prise en charge du sida. Non seulement cette maladie est désormais considérée comme une maladie chronique au même titre que le diabète, l’hypertension artérielle ou l’hypercholestérolémie, mais les nouvelles thérapies sont plus faciles à gérer et mieux tolérées.
La principale révolution thérapeutique reste sans aucun doute l’administration des antirétroviraux (une association de deux molécules) en injection intramusculaire tous les deux mois. Cela constitue un soulagement pour les patients qui ne sont plus contraints à prendre plusieurs comprimés par jour à des heures précises.
«Par ailleurs, on se dirige davantage vers une bithérapie, au lieu de la trithérapie, ce qui sous-entend une moindre toxicité», explique à Ici Beyrouth Jacques Mokhbat, spécialiste de maladies infectieuses. Il souligne en outre que des études menées en France ont montré que les trithérapies classiques prises de manière ininterrompue ont prouvé leur efficacacité. «Mais cela doit être fait en consultation avec son médecin traitant», insiste-t-il.
Ciseaux moléculaires
L’année écoulée a également été marquée par une guérison du sida, la troisième dans le monde. Surnommée la "patiente de New York", la femme qui souffrait d’une leucémie a reçu une transplantation de cellules souches prélevées dans le cordon ombilical d’un membre de sa famille. Ces cellules étaient porteuses d’une mutation, le delta-32, qui empêche le virus de pénétrer dans les cellules.
«Cela est une preuve de concept et non pas une attitude de traitement, dans le sens où si on arrive à arracher de manière génétique le récepteur du virus (le VIH s’attaque aux cellules lymphocytes T CD4), l’individu pourrait guérir, insiste le Dr Mokhbat. Dans le passé, plusieurs tentatives pour détruire la cible génétique du sida ont été menées, sans succès». Pour lui, les ciseaux moléculaires, dits CRISPR, qui consistent à manipuler les codes génétiques et à les modifier pour supprimer les «anomalies», sont prometteurs.
Résurgences des MST
Si les avancées thérapeutiques ont permis d’améliorer considérablement la prise en charge du sida, au point que le virus est devenu indétectable, donc difficilement transmissible, ce sont les autres infections sexuellement transmissibles qui inquiètent les spécialistes. De fait, la PreP, ou la prophylaxie préexposition (traitement qui consiste à administrer un traitement antirétroviral avant une relation sexuelle à risque de manière continue ou à la demande), qui a fait ses preuves dans la protection des partenaires, a entraîné un relâchement au niveau des mesures préventives. «L’usage du préservatif est de moins en moins utilisé dans les relations sexuelles, déplore le Dr Mokhbat. De ce fait, nous sommes en train de constater une résurgence de certaines maladies sexuellement transmissibles (MST), comme la syphilis, le papillome du virus humain qui entraîne des cancers, les hépatites B et C, qui sont tout aussi graves». Ainsi, la vigilance reste de mise.
«Savoir, c’est pouvoir», «Si vous pensez être à risque, n’hésitez pas à vous faire tester», «Le test du VIH est gratuit, confidentiel et facile»… autant de messages lancés en ce 1ᵉʳ décembre, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, pour inciter toute personne vivant avec le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) à encourager au moins une personne de son réseau à se faire tester. Et pour cause, puisque la réponse au VIH reste timide dans la Région OMS de la Méditerranée orientale (EMRO). De fait, l’Organisation mondiale de la santé estime que dans cette région, seules 40% des personnes vivant avec le VIH ont été diagnostiquées et 25% d’entre elles reçoivent le traitement.
Pour améliorer le diagnostic, une campagne médiatique sera ainsi menée tout au long du mois de décembre sur les différents réseaux sociaux pour mobiliser les personnes à risque de contracter le VIH à se faire tester et traiter. Le but est de diagnostiquer 5.000 nouvelles personnes vivant avec le VIH dans la Région EMRO.
Au Liban, 223 nouveaux cas (206 hommes, 13 femmes et quatre non spécifiés) ont été signalés jusqu’au 30 novembre 2022, selon le Programme national de lutte contre le sida (PNLS), portant à 3.018 le nombre cumulé des cas depuis le début de l’épidémie dans les années 1980. La majorité des cas ont été détectés parmi des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et près de 50% des personnes contaminées sont âgées de 25 à 34 ans.
Le Liban n’est pas en reste de cette campagne. Des tests anonymes seront assurés dans plusieurs centres sur l’ensemble du territoire. Moustapha Naqib, directeur du PNLS, précise à cet égard qu’à l’instar de tous les pays de la région, une campagne sera menée avec pour objectif final d’améliorer la prévention. «Au niveau du traitement, nous sommes bien parés, affirme-t-il à Ici Beyrouth. La prise en charge des personnes séropositives est assurée de manière continue. Cela fait plus de cinq ans qu’il n’y a plus eu de restrictions sur la distribution des médicaments, grâce à un accord avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui nous les fournit». Ceux-ci sont de première ligne et «approuvés par l’OMS et le Fonds mondial», insiste le Dr Naqib.
Avancées dans le traitement
Cette campagne revêt une importance extrême d’autant que de nombreuses avancées médicales ont été signalées, au cours des dernières années, dans la prise en charge du sida. Non seulement cette maladie est désormais considérée comme une maladie chronique au même titre que le diabète, l’hypertension artérielle ou l’hypercholestérolémie, mais les nouvelles thérapies sont plus faciles à gérer et mieux tolérées.
La principale révolution thérapeutique reste sans aucun doute l’administration des antirétroviraux (une association de deux molécules) en injection intramusculaire tous les deux mois. Cela constitue un soulagement pour les patients qui ne sont plus contraints à prendre plusieurs comprimés par jour à des heures précises.
«Par ailleurs, on se dirige davantage vers une bithérapie, au lieu de la trithérapie, ce qui sous-entend une moindre toxicité», explique à Ici Beyrouth Jacques Mokhbat, spécialiste de maladies infectieuses. Il souligne en outre que des études menées en France ont montré que les trithérapies classiques prises de manière ininterrompue ont prouvé leur efficacacité. «Mais cela doit être fait en consultation avec son médecin traitant», insiste-t-il.
Ciseaux moléculaires
L’année écoulée a également été marquée par une guérison du sida, la troisième dans le monde. Surnommée la "patiente de New York", la femme qui souffrait d’une leucémie a reçu une transplantation de cellules souches prélevées dans le cordon ombilical d’un membre de sa famille. Ces cellules étaient porteuses d’une mutation, le delta-32, qui empêche le virus de pénétrer dans les cellules.
«Cela est une preuve de concept et non pas une attitude de traitement, dans le sens où si on arrive à arracher de manière génétique le récepteur du virus (le VIH s’attaque aux cellules lymphocytes T CD4), l’individu pourrait guérir, insiste le Dr Mokhbat. Dans le passé, plusieurs tentatives pour détruire la cible génétique du sida ont été menées, sans succès». Pour lui, les ciseaux moléculaires, dits CRISPR, qui consistent à manipuler les codes génétiques et à les modifier pour supprimer les «anomalies», sont prometteurs.
Résurgences des MST
Si les avancées thérapeutiques ont permis d’améliorer considérablement la prise en charge du sida, au point que le virus est devenu indétectable, donc difficilement transmissible, ce sont les autres infections sexuellement transmissibles qui inquiètent les spécialistes. De fait, la PreP, ou la prophylaxie préexposition (traitement qui consiste à administrer un traitement antirétroviral avant une relation sexuelle à risque de manière continue ou à la demande), qui a fait ses preuves dans la protection des partenaires, a entraîné un relâchement au niveau des mesures préventives. «L’usage du préservatif est de moins en moins utilisé dans les relations sexuelles, déplore le Dr Mokhbat. De ce fait, nous sommes en train de constater une résurgence de certaines maladies sexuellement transmissibles (MST), comme la syphilis, le papillome du virus humain qui entraîne des cancers, les hépatites B et C, qui sont tout aussi graves». Ainsi, la vigilance reste de mise.
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