©Nadine Labaki par Fares Sokhn
Après deux ans de suspension, le Festival international du film de Marrakech 2022 est de retour. Un jury prestigieux est à l’honneur de cette 19e édition riche en productions des quatre coins du monde et de stars très attendues.
La réalisatrice, scénariste et actrice libanaise Nadine Labaki, qui affirme être fascinée par le Maroc, sa culture, sa nature et sa société, comptait au nombre des membres du jury. Celui-ci, présidé par le metteur en scène italien Paolo Sorrentino, était également composé de la réalisatrice danoise Susanne Bier, l’acteur et producteur américano-guatémaltèque Oscar Isaac, l’actrice britannique Vanessa Kirby, l’actrice allemande Diane Kruger, le réalisateur australien Justin Kurzel et l’acteur français Tahar Rahima. L’Étoile d’or du festival a été décernée au «Chevalier Noir» du réalisateur iranien Emad Aleebrahim Dehkordi.
Retour sur la table ronde, qui a eu lieu en toute convivialité lors du festival, où Nadine Labaki a partagé sa vision des choses, de la société et du cinéma.
Pour Nadine Labaki, l’empathie est un facteur essentiel en toute chose. Elle porte un regard d’artiste sur le cinéma et croit fermement que le cinéma humanise les choses: «Un problème prend le visage d’un homme, d’une femme, d’une société. Plus loin que les messages, le cinéma est un passage à l’acte; on initie cette action pour changer les choses», dit-elle. «Il y a beaucoup de sujets à développer, vu que le monde est en pleine transition».
En tant que réalisatrice, Nadine Labaki affirme que «tout cinéaste a la responsabilité d’utiliser cet outil qu’est le cinéma afin de faire parvenir un message. Pendant ces deux heures que l’on passe dans une salle de cinéma, on partage des émotions, une expérience humaine. Un film peut, en un temps limité, changer irrévocablement quelque chose en nous… Voilà pourquoi la sincérité est importante».
Parlant de l’impact de la pandémie et de ce qu’elle en a pu en tirer, elle confie l’effet positif qu’elle a eu sur elle:
«La pandémie m’a appris le retour à soi; on peut se passer de beaucoup de choses. En tant qu’êtres humains, on a besoin de peu pour être heureux. En ce qui me concerne, j’ai expérimenté le retour à la nature et ma relation avec la terre a évolué. Une panoplie de concepts se sont déconstruits; je ne sais pas si tout le monde a pu profiter de cette chance.
On réalise soudain qu'il n'est pas nécessaire de passer deux heures dans un embouteillage pour se rendre en ville et travailler, alors que l’on peut rester chez soi, connecté à la nature et, grâce à tous les avantages que présente internet, faire ses réunions à distance… Mais peut-être que c'est là un point de vue privilégié et que d’autres personnes ont du mal à mener ce train de vie.»
Quant à son expérience en tant qu’actrice, Nadine atteste: «Moi, c’est plus l’aventure humaine qui m’intéresse; l’aventure du film en elle-même. Est-ce que cette expérience va m’enrichir sur le plan humain? Avec qui vais-je travailler? Où va-t-on tourner? Qu’est-ce que je vais apprendre? Qu’est-ce que le rôle va m’apporter? C’est vrai que, lorsqu'on est acteur, on a la chance de vivre d’autres vies que celle qui nous est impartie.»
Parlant de son expérience en tant que membre du jury, elle dit qu’il n’existe pas de règle générale. «L’avis que l’on peut avoir dépend de notre expérience personnelle, de notre empathie vis-à-vis du personnage, de notre sensibilité au scénario. L'échange de points de vue entre les membres du jury se fait dans le respect et la courtoisie. Personnellement je ne crois pas à la compétition, ni qu’il existe un film meilleur que l'autre, mais c’est la règle du jeu.»
Pour ce qui est de la place de la femme dans le cinéma, la réalisatrice se dit très optimiste: «La femme prend beaucoup plus de place dans le monde du cinéma. On a encore un long chemin à faire, mais j’ai beaucoup d’espoir.»
Marie-Christine Tayah
Insta :
La réalisatrice, scénariste et actrice libanaise Nadine Labaki, qui affirme être fascinée par le Maroc, sa culture, sa nature et sa société, comptait au nombre des membres du jury. Celui-ci, présidé par le metteur en scène italien Paolo Sorrentino, était également composé de la réalisatrice danoise Susanne Bier, l’acteur et producteur américano-guatémaltèque Oscar Isaac, l’actrice britannique Vanessa Kirby, l’actrice allemande Diane Kruger, le réalisateur australien Justin Kurzel et l’acteur français Tahar Rahima. L’Étoile d’or du festival a été décernée au «Chevalier Noir» du réalisateur iranien Emad Aleebrahim Dehkordi.
Retour sur la table ronde, qui a eu lieu en toute convivialité lors du festival, où Nadine Labaki a partagé sa vision des choses, de la société et du cinéma.
Pour Nadine Labaki, l’empathie est un facteur essentiel en toute chose. Elle porte un regard d’artiste sur le cinéma et croit fermement que le cinéma humanise les choses: «Un problème prend le visage d’un homme, d’une femme, d’une société. Plus loin que les messages, le cinéma est un passage à l’acte; on initie cette action pour changer les choses», dit-elle. «Il y a beaucoup de sujets à développer, vu que le monde est en pleine transition».
En tant que réalisatrice, Nadine Labaki affirme que «tout cinéaste a la responsabilité d’utiliser cet outil qu’est le cinéma afin de faire parvenir un message. Pendant ces deux heures que l’on passe dans une salle de cinéma, on partage des émotions, une expérience humaine. Un film peut, en un temps limité, changer irrévocablement quelque chose en nous… Voilà pourquoi la sincérité est importante».
Parlant de l’impact de la pandémie et de ce qu’elle en a pu en tirer, elle confie l’effet positif qu’elle a eu sur elle:
«La pandémie m’a appris le retour à soi; on peut se passer de beaucoup de choses. En tant qu’êtres humains, on a besoin de peu pour être heureux. En ce qui me concerne, j’ai expérimenté le retour à la nature et ma relation avec la terre a évolué. Une panoplie de concepts se sont déconstruits; je ne sais pas si tout le monde a pu profiter de cette chance.
On réalise soudain qu'il n'est pas nécessaire de passer deux heures dans un embouteillage pour se rendre en ville et travailler, alors que l’on peut rester chez soi, connecté à la nature et, grâce à tous les avantages que présente internet, faire ses réunions à distance… Mais peut-être que c'est là un point de vue privilégié et que d’autres personnes ont du mal à mener ce train de vie.»
Quant à son expérience en tant qu’actrice, Nadine atteste: «Moi, c’est plus l’aventure humaine qui m’intéresse; l’aventure du film en elle-même. Est-ce que cette expérience va m’enrichir sur le plan humain? Avec qui vais-je travailler? Où va-t-on tourner? Qu’est-ce que je vais apprendre? Qu’est-ce que le rôle va m’apporter? C’est vrai que, lorsqu'on est acteur, on a la chance de vivre d’autres vies que celle qui nous est impartie.»
Parlant de son expérience en tant que membre du jury, elle dit qu’il n’existe pas de règle générale. «L’avis que l’on peut avoir dépend de notre expérience personnelle, de notre empathie vis-à-vis du personnage, de notre sensibilité au scénario. L'échange de points de vue entre les membres du jury se fait dans le respect et la courtoisie. Personnellement je ne crois pas à la compétition, ni qu’il existe un film meilleur que l'autre, mais c’est la règle du jeu.»
Pour ce qui est de la place de la femme dans le cinéma, la réalisatrice se dit très optimiste: «La femme prend beaucoup plus de place dans le monde du cinéma. On a encore un long chemin à faire, mais j’ai beaucoup d’espoir.»
Marie-Christine Tayah
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