Colonies: Blinken lance un avertissement à Netanyahu
Avec le retour probable de Benjamin Netanyahu au pouvoir, l'administration Biden refuse un retour à la violence extrême entre les Palestiniens et les Israéliens, et le fait savoir. Le secrétaire d'État Antony Blinken a averti l'ex-Premier ministre et ses alliés de l'extrême droite que son pays s'opposerait à la création de nouvelles colonies en Cisjordanie occupée.

Le compte Facebook du groupe progressiste américain pour la paix et pro-Israël J Street.

 

"Nous continuerons également à nous opposer sans équivoque à toute action qui mette la solution à deux Etats en danger, notamment l'extension des colonies, des mesures en vue de l'annexion de la Cisjordanie, le fait de perturber le statu quo historique des lieux saints, les démolitions et les expulsions, et l'incitation à la violence", a indiqué le secrétaire d'Etat.

Blinken a émis ses propos lors d'une intervention auprès du groupe progressiste américain pro-Israël J Street, et alors que Benjamin Netanyahu s'apprête à retrouver le pouvoir grâce à une coalition avec l'extrême droite.



Le bloc de droite et ses alliés ultra-orthodoxes et d'extrême droite est arrivé majoritaire aux législatives israéliennes du 1er novembre, avec 64 sièges sur 120, permettant à Benjamin Netanyahu d'entamer des négociations pour former un gouvernement.

Lors de son intervention dimanche, Antony Blinken a félicité M. Netanyahu, dont les relations avec les Etats-Unis ont parfois été orageuses.

"Nous jugerons le gouvernement (israélien) à l'aune de ses politiques et non à celle de ses personnalités individuelles", a toutefois noté le secrétaire d'Etat, ajoutant que l'administration Biden travaillerait "sans relâche" pour préserver un "horizon d'espoir" en vue de la création d'un Etat palestinien.

Compte Twitter du Département d'Etat.

 
La colonisation pour acheter des voix

Plus de 475.000 Israéliens vivent actuellement dans des colonies en Cisjordanie, illégales au regard du droit international, soit environ quatre fois plus qu'à la signature, dans les années 1990, des accords d'Oslo qui n'ont pas débouché à une paix durable entre Israéliens et Palestiniens.

Engagé dans les négociations gouvernementales, Benjamin Netanyahu a signé jeudi un accord de coalition avec une des trois formations d'extrême droite, qui a ainsi obtenu un posté clé dans l'essor de la colonisation en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël.



 

En vertu de cet accord, le parti "Sionisme religieux" obtient notamment le portefeuille -- en rotation -- des Finances, celui de l'Immigration, ainsi que des "fonctions" dans la branche du ministère de la Défense chargée des colonies israéliennes en Cisjordanie.

Le chef de cette formation, Bezalel Smotrich, a dit son intention de "développer la colonisation", dans un communiqué conjoint avec M. Netanyahu.
Les droits des LGBT+

Benjamin Netanyahu a promis au cours de la campagne d'être "le Premier ministre de tous", mais un autre accord de coalition, avec un dirigeant d'extrême-droite ouvertement homophobe, a provoqué fin novembre la colère de la communauté LGBT+ israélienne.

Une carte des colonies israéliennes en Cisjordanie établie par l'OCHA, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU.

 

Le chef de la diplomatie américaine a souligné dimanche que les Etats-Unis insisteraient sur le respect des "principes démocratiques fondamentaux, dont le respect des droits des personnes LBGT+ et l'administration équitable de la justice pour tous les citoyens d'Israël".

Interrogé à ce sujet dimanche lors d'un entretien sur la chaîne américaine NBC, M. Netanyahu a balayé les critiques, assurant: "Je n'accepterai rien de cela. (...) Au bout du compte, je déciderai des politiques" mises en place.

En vertu des lois israéliennes, il a jusqu'au 11 décembre pour former un gouvernement mais peut aussi demander une extension de 14 jours.

Avec AFP
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