Il aura suffi d'un tweet erroné d'Elon Musk pour enflammer la Bulgarie. Fin novembre, le milliardaire, star des réseaux sociaux et désormais propriétaire de Twitter, a confondu une photo des rochers bulgares de Belogradchik pour une image d'un de ses jeux-vidéos préférés. Très rapidement, la plupart des habitants du pays, l'un des plus pauvres d'Europe, en sont venus à croire qu'il pourrait bientôt leur rendre visite.
Un simple tweet d'Elon Musk et la Bulgarie s'enflamme: des ministres aux internautes, certains imaginent déjà l'homme le plus riche du monde fouler les rochers bulgares de Belogradchik, qui surplombent la région la plus pauvre de l'UE.
Une photo de l'impressionnante forteresse, sous des nuages menaçants, a fait réagir en novembre le fantasque patron de Tesla, SpaceX et désormais Twitter.
"Quasiment certain que c'était dans Elden Ring", a-t-il écrit en référence à l'un de ses jeux vidéo de prédilection. Sans se douter de l'onde de choc qu'il allait provoquer dans ce pays d'Europe orientale, rarement sous les projecteurs.
"Cher Elon, c'est en Bulgarie. Je vous invite à venir visiter ce site", a lancé Ilin Dimitrov, le ministre du Tourisme, vite imité par un autre membre du gouvernement.
Le politicien a même assuré avoir transmis au milliardaire américain, "par l'entremise d'un Bulgare", une demande officielle accompagnée d'un rhyton, vase à boire antique témoignant de la civilisation thrace qui fait la gloire du pays.
Le chef d'un restaurant haut de gamme du village Stakevtsi, à 20 km de Belogradchik, a mis de l'huile sur le feu en publiant un soi-disant courriel de l'équipe de SpaceX en vue d'un séjour d'Elon Musk en avril 2023.
Sur les réseaux sociaux, les rumeurs ont réveillé la créativité des internautes. Des collages montrant le milliardaire en habit traditionnel bulgare ou buvant du rakia, un populaire apéritif, ont aussitôt fleuri.
D'autres sont inquiets: "Il va venir et acheter notre terre", commente une femme.
Une frénésie dont se réjouit l'auteur du cliché, pris il y a plus de cinq ans et récemment republié.
"Il est rare que de bonnes nouvelles venues de Bulgarie suscitent autant d'intérêt", réagit Vladislav Terziiski, saluant "la vague de réactions, de blagues, d'anecdotes, d'expression de fierté nationale".
Quant à une visite d'Elon Musk, "je suis plutôt sceptique, mais garde un espoir dans mon for intérieur", confie le photographe à l'AFP.
Plongée dans la brume par un jour froid de fin novembre, la forteresse de Belogradchik attend son "messie", ironise l'analyste Dimitar Ganev sur les plateaux télévisés.
Loin de l'effervescence de la Toile, une petite équipe de cinéma et une poignée de touristes arpentent le site naturel qui s'étale sur plus de 300 hectares.
Parmi les 5.500 habitants, c'est plutôt le sarcasme qui domine. A l'image d'une Bulgarie qui se dépeuple depuis la fin du communisme, cette ville coquette a perdu la moitié de ses résidents depuis 1991.
Musk "fait ce qu'il veut, pourquoi ne pas venir voir un joli site et une région pauvre", souffle un quinquagénaire, Svetoslav Zahariev, ouvrier de construction, "dépité de retrouver la même misère" à son retour après 16 ans de travail à l'étranger.
Plus de 40% vivent au-dessous du seuil de pauvreté dans cet endroit de la Bulgarie, elle-même membre le moins riche de l'Union européenne.
À la mairie, on rêve d'une vraie politique du gouvernement plutôt que d'éphémères manifestations d'intérêts.
Déjà en 2007, la sélection des rochers dans le controversé concours des Sept nouvelles merveilles naturelles avait provoqué un soudain afflux de visiteurs. "Ils sont repartis déçus par le manque d'infrastructures et de capacités d'accueil", se rappelle le maire adjoint Rossen Mladenov.
"Qu'est-ce que c'est que cet État qui compte sur un tweet de Musk pour développer son tourisme!", s'indigne-t-il.
Le maire Boris Nikolov regrette lui aussi "l'absence de stratégie nationale". Une visite de l'entrepreneur "ne serait qu'un miracle de trois jours, sauf s'il investit dans le tourisme".
Elon Musk a pour l'heure ignoré les nombreux tweets lui demandant de confirmer ou non son séjour.
Mais s'il devait s'aventurer dans cette région délaissée, attention à ne pas rouler en Tesla vu les nombreux nids-de-poule et l'accès difficile, prévient un quotidien bulgare, lui conseillant plutôt de venir... en navette spatiale.
Avec AFP
Un simple tweet d'Elon Musk et la Bulgarie s'enflamme: des ministres aux internautes, certains imaginent déjà l'homme le plus riche du monde fouler les rochers bulgares de Belogradchik, qui surplombent la région la plus pauvre de l'UE.
Une photo de l'impressionnante forteresse, sous des nuages menaçants, a fait réagir en novembre le fantasque patron de Tesla, SpaceX et désormais Twitter.
"Quasiment certain que c'était dans Elden Ring", a-t-il écrit en référence à l'un de ses jeux vidéo de prédilection. Sans se douter de l'onde de choc qu'il allait provoquer dans ce pays d'Europe orientale, rarement sous les projecteurs.
"Cher Elon, c'est en Bulgarie. Je vous invite à venir visiter ce site", a lancé Ilin Dimitrov, le ministre du Tourisme, vite imité par un autre membre du gouvernement.
Pretty sure that was in Elden Ring
— Elon Musk (@elonmusk)Pretty sure that was in Elden Ring
— Elon Musk (@elonmusk) November 22, 2022
Le politicien a même assuré avoir transmis au milliardaire américain, "par l'entremise d'un Bulgare", une demande officielle accompagnée d'un rhyton, vase à boire antique témoignant de la civilisation thrace qui fait la gloire du pays.
Le chef d'un restaurant haut de gamme du village Stakevtsi, à 20 km de Belogradchik, a mis de l'huile sur le feu en publiant un soi-disant courriel de l'équipe de SpaceX en vue d'un séjour d'Elon Musk en avril 2023.
Sur les réseaux sociaux, les rumeurs ont réveillé la créativité des internautes. Des collages montrant le milliardaire en habit traditionnel bulgare ou buvant du rakia, un populaire apéritif, ont aussitôt fleuri.
D'autres sont inquiets: "Il va venir et acheter notre terre", commente une femme.
Une frénésie dont se réjouit l'auteur du cliché, pris il y a plus de cinq ans et récemment republié.
"Il est rare que de bonnes nouvelles venues de Bulgarie suscitent autant d'intérêt", réagit Vladislav Terziiski, saluant "la vague de réactions, de blagues, d'anecdotes, d'expression de fierté nationale".
Quant à une visite d'Elon Musk, "je suis plutôt sceptique, mais garde un espoir dans mon for intérieur", confie le photographe à l'AFP.
Plongée dans la brume par un jour froid de fin novembre, la forteresse de Belogradchik attend son "messie", ironise l'analyste Dimitar Ganev sur les plateaux télévisés.
Loin de l'effervescence de la Toile, une petite équipe de cinéma et une poignée de touristes arpentent le site naturel qui s'étale sur plus de 300 hectares.
Parmi les 5.500 habitants, c'est plutôt le sarcasme qui domine. A l'image d'une Bulgarie qui se dépeuple depuis la fin du communisme, cette ville coquette a perdu la moitié de ses résidents depuis 1991.
Musk "fait ce qu'il veut, pourquoi ne pas venir voir un joli site et une région pauvre", souffle un quinquagénaire, Svetoslav Zahariev, ouvrier de construction, "dépité de retrouver la même misère" à son retour après 16 ans de travail à l'étranger.
Plus de 40% vivent au-dessous du seuil de pauvreté dans cet endroit de la Bulgarie, elle-même membre le moins riche de l'Union européenne.
À la mairie, on rêve d'une vraie politique du gouvernement plutôt que d'éphémères manifestations d'intérêts.
Déjà en 2007, la sélection des rochers dans le controversé concours des Sept nouvelles merveilles naturelles avait provoqué un soudain afflux de visiteurs. "Ils sont repartis déçus par le manque d'infrastructures et de capacités d'accueil", se rappelle le maire adjoint Rossen Mladenov.
"Qu'est-ce que c'est que cet État qui compte sur un tweet de Musk pour développer son tourisme!", s'indigne-t-il.
Le maire Boris Nikolov regrette lui aussi "l'absence de stratégie nationale". Une visite de l'entrepreneur "ne serait qu'un miracle de trois jours, sauf s'il investit dans le tourisme".
Elon Musk a pour l'heure ignoré les nombreux tweets lui demandant de confirmer ou non son séjour.
Mais s'il devait s'aventurer dans cette région délaissée, attention à ne pas rouler en Tesla vu les nombreux nids-de-poule et l'accès difficile, prévient un quotidien bulgare, lui conseillant plutôt de venir... en navette spatiale.
Avec AFP
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