Les grèves et les sit-in d’avertissement dans le secteur public se multiplient au Liban. Depuis trois ans, les Libanais assistent impuissants et désarmés à la décomposition des institutions publiques où faire un passeport ou un permis de conduire, obtenir un extrait d’état civil ou une carte d’identité relève désormais du parcours du combattant.
Depuis le début de la crise économique et financière en 2019, les grèves du secteur public se multiplient au Liban. Les employés d’EDL, d'Ogero, de l’Autorité de gestion du trafic (Mécanique), de l’Office des Eaux, les enseignants et autres dénoncent des salaires indigents et des conditions de travail déplorables.
Pour les grévistes, il n’est plus possible de maintenir un rythme de vie décent avec des salaires en livres libanaises. Même si le budget 2022 a triplé les salaires, cela ne suffit pas à compenser la perte du pouvoir d'achat causée par la dépréciation de la livre (près de 43 000 LL pour un dollar, lundi) et l’hyperinflation. Ils réclament que leurs salaires soient ajustés en fonction de la baisse de la livre sur le marché parallèle. Les indemnités de transport, revues à la hausse, restent elles aussi insuffisantes avec le prix faramineux de l’essence (environ 750 000 LL les 20 litres). Donc pour nombre de fonctionnaires, aller travailler n’est plus rentable. Beaucoup d’absences sont à déplorer. Depuis le début de la crise, les institutions tournent avec 10 % des effectifs, selon un fonctionnaire. Du coup, le travail est retardé. La formalité qui nécessitait trois jours auparavant requiert désormais une ou deux semaines, voire plus.
Dans les administrations, tout tourne au ralenti. Avec les coupures d’électricité, les ordinateurs sont à l’arrêt plusieurs heures par jour, faute de moyens ; papier et crayons ont disparu, Internet se fait rare, même l’eau n’est plus disponible.
Certains bureaux n’ouvrent pas tous les jours. Ainsi, après avoir annoncé, lundi, être en grève, les employés de l'Autorité de gestion du trafic (mécanique) ont informé qu’ils travailleront mardi 13 et mercredi 14 décembre pour faciliter certaines formalités. Ils exigent le versement de leurs salaires et des aides sociales qu’ils n’ont pas perçus depuis deux mois.
Effondrement du secteur public
L’ampleur de l’effondrement du secteur public se fait de plus en plus sentir.
Rappelons que la grève totale au sein de la fonction publique, qui a duré quelques semaines (du 13 juin à fin juillet) l’été dernier, a couté 400 000 dollars par jour au Liban, selon une étude menée par le ministère du Travail.
Par ailleurs, une étude réalisée par l’Institut Bassel Fuleihan durant le dernier trimestre 2021 a révélé que la moitié (54,5 %) des administrations et des institutions publiques ne pourront pas assumer leurs services au-delà d’un an, avec toutes les répercussions que cela implique.
Alléger les effectifs coûteux de la fonction publique et la réformer sont désormais nécessaires. Selon les dernières estimations, le nombre de fonctionnaires de l’État s'élevait en 2018 à près de 300 000, soit 30 % de la population active. Une grande partie d’entre eux ont rejoint les institutions étatiques en étant parrainés par des politiciens. Certains même figurent sur la liste des salariés mais n’ont pas de poste…
La mauvaise gestion, la corruption, la négligence et l'indolence de la classe dirigeante libanaise ont entrainé le secteur public dans un gouffre sans fond.
Depuis le début de la crise économique et financière en 2019, les grèves du secteur public se multiplient au Liban. Les employés d’EDL, d'Ogero, de l’Autorité de gestion du trafic (Mécanique), de l’Office des Eaux, les enseignants et autres dénoncent des salaires indigents et des conditions de travail déplorables.
Pour les grévistes, il n’est plus possible de maintenir un rythme de vie décent avec des salaires en livres libanaises. Même si le budget 2022 a triplé les salaires, cela ne suffit pas à compenser la perte du pouvoir d'achat causée par la dépréciation de la livre (près de 43 000 LL pour un dollar, lundi) et l’hyperinflation. Ils réclament que leurs salaires soient ajustés en fonction de la baisse de la livre sur le marché parallèle. Les indemnités de transport, revues à la hausse, restent elles aussi insuffisantes avec le prix faramineux de l’essence (environ 750 000 LL les 20 litres). Donc pour nombre de fonctionnaires, aller travailler n’est plus rentable. Beaucoup d’absences sont à déplorer. Depuis le début de la crise, les institutions tournent avec 10 % des effectifs, selon un fonctionnaire. Du coup, le travail est retardé. La formalité qui nécessitait trois jours auparavant requiert désormais une ou deux semaines, voire plus.
Dans les administrations, tout tourne au ralenti. Avec les coupures d’électricité, les ordinateurs sont à l’arrêt plusieurs heures par jour, faute de moyens ; papier et crayons ont disparu, Internet se fait rare, même l’eau n’est plus disponible.
Certains bureaux n’ouvrent pas tous les jours. Ainsi, après avoir annoncé, lundi, être en grève, les employés de l'Autorité de gestion du trafic (mécanique) ont informé qu’ils travailleront mardi 13 et mercredi 14 décembre pour faciliter certaines formalités. Ils exigent le versement de leurs salaires et des aides sociales qu’ils n’ont pas perçus depuis deux mois.
Effondrement du secteur public
L’ampleur de l’effondrement du secteur public se fait de plus en plus sentir.
Rappelons que la grève totale au sein de la fonction publique, qui a duré quelques semaines (du 13 juin à fin juillet) l’été dernier, a couté 400 000 dollars par jour au Liban, selon une étude menée par le ministère du Travail.
Par ailleurs, une étude réalisée par l’Institut Bassel Fuleihan durant le dernier trimestre 2021 a révélé que la moitié (54,5 %) des administrations et des institutions publiques ne pourront pas assumer leurs services au-delà d’un an, avec toutes les répercussions que cela implique.
Alléger les effectifs coûteux de la fonction publique et la réformer sont désormais nécessaires. Selon les dernières estimations, le nombre de fonctionnaires de l’État s'élevait en 2018 à près de 300 000, soit 30 % de la population active. Une grande partie d’entre eux ont rejoint les institutions étatiques en étant parrainés par des politiciens. Certains même figurent sur la liste des salariés mais n’ont pas de poste…
La mauvaise gestion, la corruption, la négligence et l'indolence de la classe dirigeante libanaise ont entrainé le secteur public dans un gouffre sans fond.
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