Vives réactions suite au décès d’un casque bleu
Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Fadi Akiki, s’est rendu jeudi matin à al-Aqabiya (Liban-Sud), où un casque bleu irlandais de la Finul a été tué à la suite d’une attaque d'éléments armés du village. Trois autres soldats ont été blessés.

Selon des informations obtenues par Ici Beyrouth, un convoi du contingent irlandais se rendait, dans la nuit du mercredi à jeudi, à l'aéroport de Beyrouth. Les soldats rentraient dans leurs pays pour passer les fêtes de fin d'année. Une voiture aurait dévié sur une route parallèle l'amenant au village d'al-Aqabiya. Le véhicule a alors été intercepté vers 23h par des habitants armés qui ont reproché à la Finul d'avoir suivi un itinéraire différent de celui emprunté en temps normal, provoquant leur colère. Ces éléments armés ont alors attaqué le véhicule. Selon des informations de l'AFP, 7 balles ont transpercé le véhicule onusien. Le chauffeur irlandais a reçu une balle dans la tête. Les casques bleus ont tiré des coups de semonce en essayant de se retirer avant que le véhicule ne se renverse en percutant un pylône. Un habitant a  également été heurté et légèrement blessé.

Le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti a expliqué dans un communiqué que les forces onusiennes «coordonnent avec l’armée libanaise», précisant que la Finul «a ouvert une enquête pour déterminer les causes de l’incident».

Vives réactions

Réagissant à la mort du soldat, le Premier ministre irlandais a déclaré que les casques bleus «opèrent dans des circonstances dangereuses en faveur de l’instauration de la paix».

Le président de la Chambre, Nabih Berry, a lui aussi dénoncé l’incident et présenté ses condoléances au commandant en chef de la Finul, le général Aroldo Lázaro. De son côté, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a mis l’accent sur la «nécessité de mener les investigations nécessaires pour tirer au clair les circonstances de l’incident et empêcher qu’il ne se reproduise à l’avenir». Il a appelé le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, et le général Lázaro pour s’informer des circonstances de l’épisode. M. Mikati a également adressé un message de condoléances au président de l’Irlande, Michael Higgins, et au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.


Le ministère des Affaires étrangères a lui aussi condamné l’incident et souligné «l’importance de préserver la sécurité de toutes les forces internationales qui opèrent au Liban».

Quant à la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Joanna Wronecka, elle a souligné la nécessité de mener une enquête pour tirer au clair les circonstances de l’incident.

Ghayath Yazbek, député du bloc des Forces libanaises, s’est pour sa part interrogé s’il s’agirait «d’un message lancé par le gouvernement à la Finul pour les inciter à éviter de changer de trajet et à ne pas s’aventurer dans les sentiers contrôlés par un État au sein de l’État (en référence au Hezbollah, NDLR) où la notion de souveraineté est inexistante». «Est-ce de cette manière ainsi que nous recevrons le président français Emmanuel Macron?» a-t-il écrit sur son compte Twitter.

L’armée libanaise a elle aussi présenté ses condoléances aux proches du soldat décédé et a souhaité un prompt rétablissement à ceux qui souffrent de graves blessures.

Enfin, le responsable de liaison et de coordination au sein du Hezbollah, Wafic Safa, a affirmé que l’incident «n’est pas volontaire», appelant à ne pas «y impliquer le Hezbollah».

En septembre dernier, le renouvellement du mandat de la Finul avait provoqué des tensions et le Hezbollah et ses alliés avaient considéré la Finul comme une « force d’occupation protégeant l’ennemi sioniste ».
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