Démantèlement d'un camp afghan à Paris
Pour la troisième fois en moins de deux mois, un campement de migrants originaires d'Afghanistan a été démantelé dans le nord de Paris. Les 800 personnes ont été mises à l'abri en raison du plan grand froid qui vise à trouver des hébergements d'urgence. 

 

 

Près de 800 personnes, principalement des Afghans, ont été mises à l'abri vendredi matin après le démantèlement d'un campement de migrants dans le nord de Paris, a annoncé la préfecture d'Ile-de-France.

Près de Paris, des dizaines de migrants afghans entassés dans un camp de fortune (AFP)

 

Non moins de 771 hommes ont été mis à l'abri durant cette opération qui "a commencé à 7 heures du matin et s'est déroulée dans de bonnes conditions", a déclaré à l'AFP Christophe Noël du Payrat, directeur de cabinet du préfet d'Ile-de-France.

Il s'agit de la troisième mise à l'abri en moins de deux mois sur le même campement, situé sous un tronçon du métro aérien parisien, après celles effectuées le 27 octobre et le 17 novembre. Les deux fois, le campement avait commencé à se reconstituer quelques jours après la mise à l'abri, "un cycle infernal" pour l'association Médecins du monde.

Pour cette mise à l'abri, l'État a réquisitionné différents types d'hébergements, dont "des gymnases et des dispositifs hôteliers", en région parisienne et en régions.

Face à la vague de froid, les migrants sur le campement avaient réclamé à plusieurs reprises une mise à l'abri ces derniers jours. Mercredi soir, ils avaient brièvement bloqué le boulevard de La Chapelle, avant d'être dispersés par la police.


La préfecture a justifié cette troisième opération coup sur coup par le déclenchement du plan grand froid, avec l'ouverture de 1 088 places dédiées en Ile-de-France.

Près de 800 personnes, principalement des Afghans, ont été mises à l'abri vendredi matin après le démantèlement d'un campement de migrants dans le nord de Paris (AFP)

 

"Cette mise à l'abri que nous réclamions est un soulagement", a réagi auprès de l'AFP Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris en charge du logement, de l'hébergement d'urgence et de la protection des réfugiés.

Il a néanmoins regretté que "l'État (maintienne) vides les places" d'un centre pour réfugiés ukrainiens dans le nord-est de la capitale, dont les associations Médecins du monde (MdM) et Utopia 56 réclament la réquisition, ce qui pourrait permettre d'héberger une centaine de personnes supplémentaires.

Vendredi matin, MdM et Utopia 56 demandaient, lors d'une audience devant le Conseil d'État, d'enjoindre l'État à ouvrir ce centre à des sans-abri d'autres nationalités.

"Il y a urgence à sortir de cette absurdité et à élaborer des solutions pérennes", a ajouté M. Brossat. "Car sans cela, les mêmes causes produiront les mêmes effets".

Il s'agit de la 19e opération en 2022 en Île-de-France, au bénéfice de plus de 6 000 personnes.

Avec AFP
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