France, un parcours semé d'embûches vers la finale
©Photo d’archives AFP
Des blessures en pagaille, le forfait de Benzema, des batailles en quart et en demi-finale: c'est un parcours semé d'embûches qu'a connu l'équipe de France pour se hisser en finale du Mondial-2022.

Une liste et des questions

Le rituel est immuable et donne traditionnellement le véritable départ des campagnes de l'équipe de France. Comme avant chaque grand tournoi, c'est sur le plateau du 20h de TF1 que Didier Deschamps égrène, le 9 novembre, le nom des 25 heureux élus appelés à défendre le titre mondial des Bleus au Qatar.

Peu de surprises sont attendues, le sélectionneur ayant déjà enregistré le forfait sur blessure de ses deux piliers du milieu de terrain Paul Pogba et N'Golo Kanté. Deschamps, qui ne souhaite pas avoir à puiser dans ses fonds de tiroir, prend ainsi le risque d'emmener dans ses bagages d'autres joueurs diminués physiquement (Karim Benzema, Raphaël Varane, Presnel Kimpembe, Jules Koundé).

L'attaquant Olivier Giroud, pourtant en disgrâce depuis le retour en sélection de Benzema juste avant l'Euro-2021 mais redevenu un recours avec les pépins du Madrilène (cuisse droite) et ses performances remarquables avec l'AC Milan, est lui aussi du voyage. Une sage précaution...

Des blessures, encore des blessures

Les Bleus se retrouvent le 14 novembre à Clairefontaine pour le début de leur rassemblement mais Deschamps est très vite rattrapé par la litanie des blessures et l'état précaire d'une partie de sa troupe.  C'est d'abord Presnel Kimpembe, titulaire dans l'axe à l'Euro-2021 aux côtés de Varane mais touché à un tendon d'Achille depuis fin octobre, qui doit renoncer.

Dos au mur, le sélectionneur convoque le Monégasque Axel Disasi, jamais appelé auparavant, et en profite pour incorporer à sa liste l'attaquant Marcus Thuram, ce qui porte le nombre total de joueurs français pour le Mondial à 26.

Mais le sélectionneur n'est pas au bout de ses peines. Dès le lendemain, les Tricolores subissent un nouveau coup dur: l'attaquant Christopher Nkunku, élu meilleur joueur en Allemagne la saison dernière et en tête du classement des buteurs en Bundesliga, jette également l'éponge en raison d'une entorse du genou gauche, subie à l'entraînement.

Son indisponibilité fait le bonheur de Randal Kolo Muani mais prive Deschamps d'une alternative très sérieuse sur le banc dans le secteur offensif.

Le séisme Benzema, Giroud passe N.1

Depuis la divulgation de la liste, Varane et Benzema sont lancés dans une course contre la montre et tout est fait pour que ces deux tauliers soient rétablis à temps pour l'entrée en lice des Bleus au Mondial contre l'Australie, le 22 novembre.

Les deux joueurs effectuent enfin leur première séance collective le 19 novembre, trois jours après l'arrivée des Français à Doha. Mais celle-ci se termine par une déflagration: Benzema sort du terrain blessé à la cuisse gauche. Le verdict tombera dans la soirée: le Ballon d'Or 2022 doit tirer un trait sur la Coupe du monde, une tuile XXL pour Deschamps et un chapitre de plus dans l'histoire contrariée de Benzema avec la sélection. Giroud est propulsé avant-centre N.1 des Bleus.

Merci Giroud

Deux jours après le match d'ouverture entre le Qatar et l'Equateur, c'est le Jour J pour les champions du monde français qui entrent en scène face à l'Australie, un adversaire largement à leur portée sur le papier.

Mais le début de partie est catastrophique, entre l'ouverture du score rapide des Socceroos et la grave blessure de Lucas Hernandez. Les troupes de Deschamps finissent par l'emporter facilement (4-1) grâce notamment à un doublé de Giroud, qui égale le record de buts en bleu de Thierry Henry (51).


Mais l'hécatombe se poursuit pour les Bleus qui perdent définitivement Hernandez, victime d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit.

La qualification dans la poche

Le groupe France subit forfait sur forfait mais le succès contre l'Australie a réchauffé l'atmosphère. Les Bleus, avec le retour dans le onze de Varane, surfent sur cette vague pour se débarrasser du Danemark (2-1), pourtant considéré comme la nation la plus coriace du groupe D, sur deux buts de Kylian Mbappé.

La qualification pour les huitièmes de finale est dans la poche dès la deuxième rencontre, ce qui permet à Deschamps de faire souffler ses cadres face à la Tunisie (défaite 1-0).

Le festival Mbappé

Un autre tournoi débute avec les rencontres à élimination directe et les Bleus héritent de la Pologne de Robert Lewandowski en 1/8 de finale. Le duel est finalement une formalité pour la France qui s'en sort 3-1, avec deux réalisations exceptionnelles de Mbappé en seconde période.

De quoi faire déjà trembler l'Angleterre en prévision des quarts de finale. Giroud en profite pour effacer définitivement Henry des tablettes avec sa 52e réalisation en équipe de France.

Les grognards au secours

Pour contrer la fusée Mbappé, les Anglais assurent posséder une carte maîtresse avec le véloce arrière droit Kyle Walker. De fait, la star du PSG est bien muselée et les Bleus sont ballottés par les vice-champions d'Europe mais ils peuvent compter sur leurs grognards Hugo Lloris, Varane, Griezmann et Giroud pour passer l'obstacle des Three Lions (2-1).

Le pénalty de l'égalisation envoyé dans les nuages par Harry Kane en fin de match sera le parfait symbole de la bataille psychologique gagnée par la bande à Deschamps.

La forteresse bleue

C'est encore le mental à toute épreuve de la France et sa solidité défensive, marques de fabrique du sélectionneur, qui font plier le Maroc en demi-finale (2-0). Les Lions de l'Atlas, invités surprises du dernier carré et premiers représentants africains à ce stade de la compétition, encaissent rapidement un but de Theo Hernandez (5e) mais dominent globalement la rencontre.

Usés physiquement par leur parcours historique, les Marocains manquent toutefois de munitions pour déstabiliser la forteresse bleue, malgré les absences d'Adrien Rabiot et de Dayot Upamecano, victimes d'un virus.

La France arrache son billet pour la finale après un festival de Mbappé dans la surface, conclu par Kolo Muani, décisif 44 secondes seulement après son entrée en jeu.

AFP
Commentaires
  • Aucun commentaire