À l’heure où l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s'efforce de préserver le patrimoine, la culture et la langue française, en renforçant sa présence dans le monde, les indicateurs, eux, ne semblent pas favorables sur ce plan, du moins dans certaines zones géographiques, notamment en Algérie, où les séquelles de l’époque coloniale pèsent encore lourdement.
Cette dernière a, en effet, rejeté l’invitation de la France et de l’OIF à rejoindre l'organisation en question, même en tant qu’observateur. Partant, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, n'a pas donné suite à l'invitation de son homologue français, Emmanuel Macron, et du président tunisien, Kaïs Saïed, à participer au Sommet de la francophonie qui s'est tenu récemment sur l'île de Djerba, en Tunisie.
Les dossiers en suspens entre l'Algérie et la France sont étroitement liés à un passé lointain dont les conséquences se perpétuent encore aujourd'hui – un passé qui devrait se solder sur de bonnes bases, allant de la reconnaissance des erreurs à la présentation d’excuses, en passant par une indemnisation des familles des victimes et un travail de mémoire de manière générale, et peut-être une réécriture de l’histoire à la lumière des données et des faits qui reconnaissent les erreurs commises par la France. L’adhésion de l’Algérie à l’OIF est donc, pour l’heure, une question de second plan par rapport à d’autres dossiers de plus grande importance.
Par conséquent, il est évident que l'adhésion de l'Algérie à l'OIF sera difficile et ne se fera pas de sitôt, d’autant que certains milieux occidentaux estiment que la relation franco-algérienne a pris une tournure plus austère, pour ne pas dire radicale, depuis l’élection d’Abdelmadjid Tebboune en décembre 2019.
Lors du récent Sommet de la francophonie, le président de la République française, Emmanuel Macron, a concédé que la langue française connaît aujourd’hui un «véritable déclin» dans les pays du Maghreb, soulignant que l'on y parle «moins français qu'il y a vingt ou trente ans». Il a attribué cela à ce qu'il a qualifié de «formes de résistance quasi politiques» et a soulevé le besoin de redonner à la langue française son attrait en montrant, par exemple, qu’elle peut faciliter le commerce.
Mais au-delà de cette considération relative aux pays du Maghreb et des problématiques liées à la relation franco-algérienne, l’OIF demeure, malgré son importance, une sorte de cadre vague pour la coopération entre les pays qu’elle regroupe sous son égide et qui sont au nombre de 88, entre membres de plein droit, membres associés et observateurs.
Cela trouve sans doute sa source dans les objectifs que l’OIF s’est fixés, à savoir la promotion de la culture et de la langue française, le développement de la coopération dans les domaines du numérique, l’égalité des sexes et les questions socio-économiques, en plus de l’attention particulière accordée aux jeunes. Quant à l’objectif consistant à «promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme» auquel le site du ministère français des Affaires étrangères fait référence dans sa présentation de l’OIF, il est clair qu’il est indissociable des objectifs et politiques de la France, d’autant que Paris constitue le moteur principal de l’organisation et accueille son siège principal.
Par ailleurs, bien que le nombre de francophones soit estimé à plus de 300 millions de personnes réparties sur les cinq continents, les volets culturel, éducatif et même linguistique ne peuvent être dissociés du volet de la politique internationale, ni de la place qu’occupe la France sur le plan des relations internationales ou de sa capacité à diriger l’Europe ou à se différencier – d’abord de ses alliés, ensuite de ses adversaires – dans ses positions vis-à-vis de nombreux dossiers internationaux. À titre d’exemple: la conférence internationale de soutien à l'Ukraine organisée par Emmanuel Macron et le rôle de la France dans la gestion des efforts internationaux visant à renforcer les capacités de résistance du peuple ukrainien face à la machine de guerre russe, en attendant de parvenir une solution politique à cette guerre.
La question fondamentale relative à l'avenir de l’OIF consiste à savoir si celle-ci pourrait sérieusement adopter des voies distinctes et indépendantes des choix politiques de Paris et du flottement dans ses relations internationales, ou si cela reste improbable, compte tenu du rôle «paternel» que la France joue à la tête de cette organisation. La question la plus importante concerne le concept du «travail collectif» et ses mécanismes de manière générale, ainsi que son degré de pertinence dans le contexte international actuel, à la lumière des changements majeurs que le monde a connus dans les domaines de la politique, de l’économie, de la technologie et autres.
Si l’Europe unie subit aujourd’hui de multiples secousses, la plus douloureuse étant le retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne (Brexit), que dire alors des organisations les moins présentes et les moins puissantes sur la scène internationale?
Cette dernière a, en effet, rejeté l’invitation de la France et de l’OIF à rejoindre l'organisation en question, même en tant qu’observateur. Partant, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, n'a pas donné suite à l'invitation de son homologue français, Emmanuel Macron, et du président tunisien, Kaïs Saïed, à participer au Sommet de la francophonie qui s'est tenu récemment sur l'île de Djerba, en Tunisie.
Les dossiers en suspens entre l'Algérie et la France sont étroitement liés à un passé lointain dont les conséquences se perpétuent encore aujourd'hui – un passé qui devrait se solder sur de bonnes bases, allant de la reconnaissance des erreurs à la présentation d’excuses, en passant par une indemnisation des familles des victimes et un travail de mémoire de manière générale, et peut-être une réécriture de l’histoire à la lumière des données et des faits qui reconnaissent les erreurs commises par la France. L’adhésion de l’Algérie à l’OIF est donc, pour l’heure, une question de second plan par rapport à d’autres dossiers de plus grande importance.
Par conséquent, il est évident que l'adhésion de l'Algérie à l'OIF sera difficile et ne se fera pas de sitôt, d’autant que certains milieux occidentaux estiment que la relation franco-algérienne a pris une tournure plus austère, pour ne pas dire radicale, depuis l’élection d’Abdelmadjid Tebboune en décembre 2019.
Lors du récent Sommet de la francophonie, le président de la République française, Emmanuel Macron, a concédé que la langue française connaît aujourd’hui un «véritable déclin» dans les pays du Maghreb, soulignant que l'on y parle «moins français qu'il y a vingt ou trente ans». Il a attribué cela à ce qu'il a qualifié de «formes de résistance quasi politiques» et a soulevé le besoin de redonner à la langue française son attrait en montrant, par exemple, qu’elle peut faciliter le commerce.
Mais au-delà de cette considération relative aux pays du Maghreb et des problématiques liées à la relation franco-algérienne, l’OIF demeure, malgré son importance, une sorte de cadre vague pour la coopération entre les pays qu’elle regroupe sous son égide et qui sont au nombre de 88, entre membres de plein droit, membres associés et observateurs.
Cela trouve sans doute sa source dans les objectifs que l’OIF s’est fixés, à savoir la promotion de la culture et de la langue française, le développement de la coopération dans les domaines du numérique, l’égalité des sexes et les questions socio-économiques, en plus de l’attention particulière accordée aux jeunes. Quant à l’objectif consistant à «promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme» auquel le site du ministère français des Affaires étrangères fait référence dans sa présentation de l’OIF, il est clair qu’il est indissociable des objectifs et politiques de la France, d’autant que Paris constitue le moteur principal de l’organisation et accueille son siège principal.
Par ailleurs, bien que le nombre de francophones soit estimé à plus de 300 millions de personnes réparties sur les cinq continents, les volets culturel, éducatif et même linguistique ne peuvent être dissociés du volet de la politique internationale, ni de la place qu’occupe la France sur le plan des relations internationales ou de sa capacité à diriger l’Europe ou à se différencier – d’abord de ses alliés, ensuite de ses adversaires – dans ses positions vis-à-vis de nombreux dossiers internationaux. À titre d’exemple: la conférence internationale de soutien à l'Ukraine organisée par Emmanuel Macron et le rôle de la France dans la gestion des efforts internationaux visant à renforcer les capacités de résistance du peuple ukrainien face à la machine de guerre russe, en attendant de parvenir une solution politique à cette guerre.
La question fondamentale relative à l'avenir de l’OIF consiste à savoir si celle-ci pourrait sérieusement adopter des voies distinctes et indépendantes des choix politiques de Paris et du flottement dans ses relations internationales, ou si cela reste improbable, compte tenu du rôle «paternel» que la France joue à la tête de cette organisation. La question la plus importante concerne le concept du «travail collectif» et ses mécanismes de manière générale, ainsi que son degré de pertinence dans le contexte international actuel, à la lumière des changements majeurs que le monde a connus dans les domaines de la politique, de l’économie, de la technologie et autres.
Si l’Europe unie subit aujourd’hui de multiples secousses, la plus douloureuse étant le retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne (Brexit), que dire alors des organisations les moins présentes et les moins puissantes sur la scène internationale?
Lire aussi
Commentaires