La Chine a obtenu lundi à Montréal un accord sans précédent sur la sauvegarde de la nature, après quatre jours de discussions qui laissaient pourtant entrevoir peu d’espoir.
Par sa présidence discrète, la Chine alimentait les plus vives inquiétudes depuis quatre ans. Jusqu'à ce qu'elle débloque en quatre jours des discussions vouées à l'échec, obtenant lundi à Montréal un accord sans précédent sur la sauvegarde de la nature.
"Où est la Chine?", répétaient depuis des mois nombre d'experts et ONG alors que les débats, entamés en 2018, n'avaient connu aucune avancée majeure lors des réunions de Genève et de Nairobi, en mars et juin dernier.
Malgré le report du sommet - initialement prévu en 2020 - en raison de la pandémie de Covid-19, la Chine semblait impuissante à faire avancer les négociations sur les aires protégées, la restauration des terres dégradées ou la réduction des pesticides.
Lors de la première semaine du sommet, entamé le 7 décembre, la Chine a laissé le Canada diriger les discussions sur les questions clés, du financement à l'objectif phare de protection de 30% des terres et des océans d'ici 2030.
Comment la Chine a arraché en quatre jours un accord historique sur la sauvegarde de la nature.
L'absence à Montréal des chefs d'Etat et de gouvernement, contrairement aux COP sur le climat, semblait plomber un peu plus tout espoir d'un accord assez ambitieux pour permettre à l'humanité de vivre en harmonie avec la nature d'ici 2050.
Le premier signal positif est arrivé en même temps que les ministres de l'Environnement du monde entier, le 15 décembre. La Chine a alors dévoilé sa feuille de route, organisant trois binômes composés de ministres de pays du Nord et de pays du Sud pour résoudre les questions brûlantes.
La Chine, qui "avait en fait beaucoup consulté et écouté depuis des mois" selon un ministre européen, a alors multiplié des discussions bilatérales discrètes. Avec une approche "tout en douceur", selon une source proche des négociations.
Au troisième jour de la réunion ministérielle, le ministre chinois de l'Environnement Huang Runqiu, président de la COP15, cessait d'éluder les questions des médias et se disait "très confiant" d'emporter le consensus.
Le lendemain matin, il publiait un texte de compromis en retenant la protection de 30% de la planète et 30 milliards d'euros d'aide internationale d'ici 2030.
"La Chine a fermé la négociation et coincé les pays développés" avec des mesures ambitieuses d’un point de vue écologique et une aide internationale pour la biodiversité multipliée par trois, raconte un négociateur européen.
En clair, le Nord devait sortir le carnet de chèques s’il voulait que l’accord comprenne d’autres mesures ambitieuses pour la biodiversité.
"Ils ont pris le risque de mettre leur propre réputation en jeu pour un sujet" comme l'environnement où personne ne les considère comme des leaders naturels", a déclaré Lee White, le ministre de l'Environnement du Gabon.
Fort de l'accueil très positif de son compromis, la présidence semblait confiante de pouvoir adopter le pacte mondial tant attendu dans la journée.
Une session plénière était convoquée à cette fin dès le dimanche soir. Quand soudain la machine a semblé caler en raison notamment de l'opposition de la République Démocratique du Congo, de l'Inde et de l'Indonésie.
Ces pays continuaient de réclamer un décuplement d'ici 2030 de l'aide internationale.
Vers 21H30 (03H30 GMT lundi), les délégués étaient invités à prendre place dans la grande salle solennelle et attendre la séance imminente... une attente de finalement six heures.
Les centaines de négociateurs, d'observateurs d'ONG environnementales ou de journalistes encore présents partageaient rumeurs sur les discussions en coulisses ou irritation sur l'entêtement de la Chine de ne pas ajourner la session.
Des leaders autochtones rappellent qu’ils sont " les plus affectés " à la COP15 (AFP)
Vers 03H00 (09H00 GMT), la séance débutait finalement. Un délégué de la République démocratique du Congo a fustigé l'insuffisance financière de l'accord, inacceptable en l'Etat.
Le Mexique a ensuite célébré la portée historique du texte proposé, et après quelques minutes de conciliabules sur la tribune, le président Huang Runqiu, a proposé l'adoption du texte et rapidement abaissé son marteau, déclenchant des applaudissements nourris.
Enthousiaste, Steven Guilbeault, ministre canadien de l'Environnement, a minimisé l'acte, rappelant les précédents de tels sommets auxquels il assistait depuis 25 ans.
"Je n'ai jamais vu un texte de la présidence déposé et bénéficier d'un tel soutien" en moins de 24 heures, la grande majorité des pays ayant adhéré immédiatement, s'est-il réjoui, concluant à l'aube le premier grand succès de la diplomatie chinoise dans une négociation environnementale des Nations unies.
Avec AFP
Par sa présidence discrète, la Chine alimentait les plus vives inquiétudes depuis quatre ans. Jusqu'à ce qu'elle débloque en quatre jours des discussions vouées à l'échec, obtenant lundi à Montréal un accord sans précédent sur la sauvegarde de la nature.
"Où est la Chine?", répétaient depuis des mois nombre d'experts et ONG alors que les débats, entamés en 2018, n'avaient connu aucune avancée majeure lors des réunions de Genève et de Nairobi, en mars et juin dernier.
Malgré le report du sommet - initialement prévu en 2020 - en raison de la pandémie de Covid-19, la Chine semblait impuissante à faire avancer les négociations sur les aires protégées, la restauration des terres dégradées ou la réduction des pesticides.
Lors de la première semaine du sommet, entamé le 7 décembre, la Chine a laissé le Canada diriger les discussions sur les questions clés, du financement à l'objectif phare de protection de 30% des terres et des océans d'ici 2030.
Comment la Chine a arraché en quatre jours un accord historique sur la sauvegarde de la nature.
L'absence à Montréal des chefs d'Etat et de gouvernement, contrairement aux COP sur le climat, semblait plomber un peu plus tout espoir d'un accord assez ambitieux pour permettre à l'humanité de vivre en harmonie avec la nature d'ici 2050.
Le premier signal positif est arrivé en même temps que les ministres de l'Environnement du monde entier, le 15 décembre. La Chine a alors dévoilé sa feuille de route, organisant trois binômes composés de ministres de pays du Nord et de pays du Sud pour résoudre les questions brûlantes.
La Chine, qui "avait en fait beaucoup consulté et écouté depuis des mois" selon un ministre européen, a alors multiplié des discussions bilatérales discrètes. Avec une approche "tout en douceur", selon une source proche des négociations.
Au troisième jour de la réunion ministérielle, le ministre chinois de l'Environnement Huang Runqiu, président de la COP15, cessait d'éluder les questions des médias et se disait "très confiant" d'emporter le consensus.
Sortir le carnet de chèques
Le lendemain matin, il publiait un texte de compromis en retenant la protection de 30% de la planète et 30 milliards d'euros d'aide internationale d'ici 2030.
"La Chine a fermé la négociation et coincé les pays développés" avec des mesures ambitieuses d’un point de vue écologique et une aide internationale pour la biodiversité multipliée par trois, raconte un négociateur européen.
En clair, le Nord devait sortir le carnet de chèques s’il voulait que l’accord comprenne d’autres mesures ambitieuses pour la biodiversité.
"Ils ont pris le risque de mettre leur propre réputation en jeu pour un sujet" comme l'environnement où personne ne les considère comme des leaders naturels", a déclaré Lee White, le ministre de l'Environnement du Gabon.
Fort de l'accueil très positif de son compromis, la présidence semblait confiante de pouvoir adopter le pacte mondial tant attendu dans la journée.
Une session plénière était convoquée à cette fin dès le dimanche soir. Quand soudain la machine a semblé caler en raison notamment de l'opposition de la République Démocratique du Congo, de l'Inde et de l'Indonésie.
Ces pays continuaient de réclamer un décuplement d'ici 2030 de l'aide internationale.
Entêtement de la Chine
Vers 21H30 (03H30 GMT lundi), les délégués étaient invités à prendre place dans la grande salle solennelle et attendre la séance imminente... une attente de finalement six heures.
Les centaines de négociateurs, d'observateurs d'ONG environnementales ou de journalistes encore présents partageaient rumeurs sur les discussions en coulisses ou irritation sur l'entêtement de la Chine de ne pas ajourner la session.
Des leaders autochtones rappellent qu’ils sont " les plus affectés " à la COP15 (AFP)
Vers 03H00 (09H00 GMT), la séance débutait finalement. Un délégué de la République démocratique du Congo a fustigé l'insuffisance financière de l'accord, inacceptable en l'Etat.
Le Mexique a ensuite célébré la portée historique du texte proposé, et après quelques minutes de conciliabules sur la tribune, le président Huang Runqiu, a proposé l'adoption du texte et rapidement abaissé son marteau, déclenchant des applaudissements nourris.
Enthousiaste, Steven Guilbeault, ministre canadien de l'Environnement, a minimisé l'acte, rappelant les précédents de tels sommets auxquels il assistait depuis 25 ans.
"Je n'ai jamais vu un texte de la présidence déposé et bénéficier d'un tel soutien" en moins de 24 heures, la grande majorité des pays ayant adhéré immédiatement, s'est-il réjoui, concluant à l'aube le premier grand succès de la diplomatie chinoise dans une négociation environnementale des Nations unies.
Avec AFP
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