Concordance de vues Boukhari-Raï sur un règlement au Liban
©L'ambassadeur d'Arabie saoudite, Walid Boukhari, a rendu visite mardi au patriarche maronite, Mgr Béchara Raï.
L’ambassadeur d’Arabie saoudite, Walid Boukhari, a rendu visite mardi au patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, pour un entretien qui a porté sur de nombreuses questions d’actualité, même si l’objectif premier de la visite se rapporte aux fêtes de fin d’année. Walid Boukhari a ainsi affirmé avoir voulu présenter ses vœux au patriarche à l’occasion de Noël et du Nouvel An.

Pressé de questions par la presse, il a souligné le soutien continu de l’Arabie saoudite au Liban et aux Libanais. Le diplomate a en outre insisté sur les relations historiques et profondes entre les deux pays et plus particulièrement entre le royaume et Bkerké.

M. Boukhari a salué dans ce contexte « les positions nationales du patriarche », estimant qu’« elles représentent une garantie pour le Liban et une feuille de route pour des solutions » aux problèmes auxquels le pays est confronté.

Un commentaire qui revêt une importance particulière, dans la mesure où il met en relief la concordance de vues entre Bkerké et Riyad sur une identification du mal qui ronge le Liban et des solutions possibles.


Riyad, à l’instar du patriarcat maronite, presse pour l’élection d’un président de la République qui place l’intérêt national en tête de ses priorités, qui ne soit pas soumis au camp du 8 Mars, lequel a miné les fondements de l’État et affaibli celui-ci au profit de groupes qui puisent leur force dans leurs armes et qui ont fini par dicter leur loi aux Libanais. En deux mots, l’Arabie saoudite et Bkerké, à l’instar de nombreuses personnalités libanaises souverainistes, veulent surtout éviter une réédition du sexennat qui vient de s’achever et obtenir l’élection d’un chef de l’État, capable de mettre le Liban sur la voie d’un redressement et de l’arracher à l’axe iranien. Mgr Raï et son hôte ont ainsi passé en revue la situation dans le pays, au vu du blocage qui persiste.

De sources diplomatiques, on a situé la visite de M. Boukhari à Bkerké dans le cadre de l’ouverture de l’Arabie saoudite sur les autorités religieuses du pays », y compris le Conseil supérieur chiite. Cette visite souligne, selon les mêmes sources, le poids religieux et non seulement politique du royaume wahhabite, ainsi que son rôle au niveau du dialogue entre les religions.

A son retour à Beyrouth, en avril dernier, avec la fin de la grave crise diplomatique entre Beyrouth et plusieurs monarchies du Golfe, le chef de la mission diplomatique saoudienne au Liban avait entamé son activité officielle par une tournée auprès des chefs religieux musulmans. Il s’était notamment rendu auprès des cheikhs Abdel Latif Deriane, mufti de la République, Ali el-Khatib, vice-président du Conseil supérieur chiite, et Sami Aboulmona, cheikh Akl druze.

Cette politique de Riyad traduit, selon les mêmes sources, l’attachement de l’Arabie saoudite à la coexistence au pays du Cèdre.
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