Lancé en 2019 par l’Union européenne, le projet Bestmedgrape vise à valoriser les coproduits de l’industrie vinicole et à encourager l’entrepreneuriat dans la région de la Méditerranée.

Quelque 3,3 millions d’euros, 8 partenaires, 10 techniques d’extrants dans cinq pays… telles sont les grandes lignes du projet intitulé «New Business Opportunities & Environmental suSTainability using MED GRAPE nanotechnological products» ou Bestmedgrape. Celui-ci vise à changer l’attitude des entrepreneurs méditerranéens dans la gestion des propriétés et des bienfaits des cépages locaux.

Culture traditionnelle de la région méditerranéenne, le raisin n’a toujours pas été exploité de manière efficace, jusqu’à une période récente. De fait, les entreprises du secteur vinicole concentrent leurs activités de recherche et de développement sur l’amélioration de la qualité du raisin et du vin. En revanche, elles n’accordent pas beaucoup d’importance à l’optimisation de la gestion du marc de raisin. Grâce à l’expérience de ses partenaires en recherche et développement dans les domaines de la valorisation du raisin, en exploitant les déchets et en développant des nanotechnologies anti-oxydantes, anti-inflammatoires et anti-neurodégénératives, Bestmedgrape vise à soutenir la création de nouvelles petites et moyennes entreprises (PME). Il se base, pour ce faire, sur le transfert des connaissances scientifiques et technologiques relatives aux différentes variétés de raisins locales, ainsi que sur l’exploitation de produits dérivés comme sources de composés bioactifs pouvant être transformés en produits de santé commercialisables et innovants. Cela permet de diversifier la chaîne de valeur du raisin grâce au développement de produits nanotechnologiques. Ce qui devrait stimuler l’économie locale, réduire la pollution et multiplier les possibilités d’emploi.

Promouvoir l’entrepreneuriat


Dans le cadre de ce projet, une grande attention est accordée à la fabrication de produits nanotechnologiques, cosméceutiques (produits alliant des propriétés cosmétiques et médicamenteuses) et nutraceutiques (substances extraites d’aliments bénéfiques pour la santé). Cela implique la croissance d’une nouvelle chaîne de valeur dérivée des résidus de raisins et des opportunités commerciales associées.

En outre, le projet contribuera à préserver la biodiversité méditerranéenne et à éviter la contamination de l’environnement par la grande quantité de déchets générés lors de la vinification. Un autre axe de ce projet consiste à promouvoir l’entrepreneuriat auprès des jeunes. En effet, Bestmedgrape appuie des PME et des startups versées dans la création de nouveaux produits cosmétiques, neutraceutiques et parapharmaceutiques, à partir des déchets de raisins.

Lancé en septembre 2019 par l’Union européenne dans le cadre du Programme de coopération transfrontalière «Bassin maritime Méditerranée» (ENI CBC Med), Bestmedgrape profite, jusqu’en mai 2023, à cinq pays autour de la Méditerranée: l’Italie, la France, le Liban, la Jordanie et la Tunisie. Un projet innovateur porté au Liban par la faculté des sciences (FS) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) et par l’incubateur d’entreprises Berytech. Trois vignobles libanais collaborent également à ce projet: Château Ksara, Château Kefraya et Château Saint Thomas.

Au Liban, la partie recherche du projet est hébergée par la faculté des sciences de l’USJ. «Grâce au financement alloué dans le cadre de Bestmedgrape à nos recherches, nous avons pu mieux comprendre la manière de valoriser les coproduits de l’industrie vinicole, explique à Ici Beyrouth Nicolas Louka, directeur du centre d’analyses et de recherches à la faculté des sciences de l’USJ. Ces connaissances acquises nous ont aussi permis de valoriser d’autres coproduits comme les feuilles d’oliviers, les restes d’agrumes pressés, les restes de grenades, etc. Ces recherches nous ont aussi donné une plus grande notoriété dans les pays avec lesquels nous avons collaboré, comme la Jordanie, la Tunisie, la France et l’Italie. Nous avons aussi eu l’opportunité de travailler avec de grandes équipes de recherche à l’étranger. Grâce à ce projet, nous avons également créé des liens avec le milieu industriel pour appliquer les résultats de nos recherches. Cela permet d’améliorer l’industrie.»
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