Adonis et Rebirth Beirut enflamment la scène
Dans le cadre d’une initiative qui consiste à illuminer les rues de Beyrouth, Rebirth Beirut a organisé jeudi un méga concert caritatif au Forum de Beyrouth, en collaboration avec le groupe Adonis, qui s’est surpassé pour l’occasion.



Des milliers de fans ont répondu présents pour acclamer leur groupe préféré et pour oublier, l’espace d’un soir, l’amère réalité libanaise. Certains ont même effectué le voyage depuis la France, le Royaume-Uni et plusieurs pays scandinaves pour l’occasion. «Adonis est notre groupe préféré, car ils illustrent, à travers leurs chansons, le quotidien de la majorité des Libanais», expliquent les fans.

Un quotidien que Rebirth Beirut essaie d’améliorer à travers ses multiples initiatives. Let’s Light Up Our Community, sous le slogan A Spark in the Dark, est l’initiative phare de Rebirth Beirut, pour laquelle l’association, en coopération avec la communauté locale, œuvre afin d’éclairer les rues de la ville. «Notre mission est de faire revivre notre ville bien-aimée, Beyrouth, et de redonner l’espoir à ses habitants qui ont été les plus touchés par la double explosion du 4 août 2020 et par la crise économique qui sévit, en favorisant le renouveau économique et la reprise des activités, explique M. Gabriel Ferneiné, fondateur et président de l’organisation.



Adonis, le concert: une ambiance magique


Adonis est un groupe de pop-rock libanais réputé pour ses paroles arabes emblématiques et ses performances live époustouflantes. Le groupe a été formé en 2011 par Anthony Adonis, chanteur du groupe, et Joey Abou Jawdeh, à la guitare. Le duo s’est rencontré à l’Université américaine de Beyrouth alors qu’ils suivaient des cours d’architecture. Les deux hommes ont ensuite été rejoints par Nicola Hakimzon, à la batterie, et Gio Fikany, à la basse. Le groupe est apparu pour la première fois en 2012 avec son single intitulé Stouh Adonis et s’est produit, depuis, dans de grandes salles et festivals indépendants à travers le monde arabe.

Réputée pour ses succès fulgurants sur scène, la troupe s’est surpassée. Les retours des spectateurs du concert du 29 décembre 2022 ont confirmé la magie «épique» qui se régnait au Forum de Beyrouth. Une production titanesque et un décor somptueux, que demander de plus? Des projections scéniques «dignes des Pink Floyd», couplées à l’ambiance survoltée, ont carrément mis en transe les spectateurs qui se sont mis à danser.

Dès leur arrivée, les spectateurs étaient pris en main par des hôtesses de l’agence DIFFA qui les conduisaient à leurs places. En dépit du grand nombre de personnes présentes, l’organisation et l’accueil étaient parfaits. Aux portes du bâtiment, ainsi qu’à l’intérieur, des pompiers, la Croix-Rouge et les forces de l’ordre étaient présents pour assurer la sécurité. Il faut préciser que cet événement est le premier de cette ampleur depuis plus de trois ans au Liban.



Une spectatrice témoigne: «Le concert était impressionnant. Le groupe Adonis ne déçoit jamais. Il n'est nul besoin de rappeler à quel point leurs chansons et leur style musical sont appréciés, voire adulés par toute une génération. Ils chantent en "libanais" des textes souvent romantiques, qui parlent d'amour pour un/une autre ou pour Beyrouth, accessibles à tout un chacun, sans prétention, mais avec beaucoup de poésie. Le groupe s'inscrit dans cette nouvelle vague de musique locale arabe moderne qui met en avant le dialecte libanais sur fond de musique pop très imprégnée de sons occidentaux, tout en étant parcourue d'un souffle oriental. C'est une musique fédératrice. D'ailleurs, dans la foule, hier, se mêlaient les voix de la Gen Z à celles des Gen X et Y; le chœur d'un peuple qu'on plie, mais qui ne casse pas.
La performance était au-dessus de toute attente grâce à leur générosité, tant envers le public que pour les musiciens (un guitariste et violoniste) et deux chanteuses qu'ils ont invités à se produire et à partager leurs talents. La grandeur du spectacle était décuplée par la beauté du décor, sur plusieurs niveaux habillés de plantes tels les jardins suspendus de Babylone. Au fond, un écran géant où furent projetées des animations à couper le souffle: un ciel étoilé à motifs abstraits et rétro ou des éléments propres à notre culture comme la maison libanaise à toit rouge ou la table toujours prête pour un festin, autour de laquelle se lient et se délient les amitiés. Tout cela sans compter l'organisation impeccable. Un moment de pure magie.»

Il ne nous reste qu’à saluer le professionnalisme des organisateurs qui ont réussi à créer un tel événement dans un pays où la majeure partie des «matières premières» requises pour un concert de cette envergure sont quasi introuvables sur le marché.
Commentaires
  • Aucun commentaire