De parrain du punk à crooner francophile, Iggy Pop n’est jamais là où on l’attend : après un album jazzy, l'«Iguane » revient aux grosses guitares, entouré de figures d’un rock alternatif américain qui lui doit tant.
Le nouveau disque qui sort vendredi s’appelle Every Loser et a été réalisé avec un attelage gagnant. Défilent suivant les titres le bassiste Duff McKagan (Guns N’ Roses), les guitaristes Stone Gossard (Pearl Jam), Dave Navarro (Jane’s Addiction) et les batteurs Chad Smith (Red Hot Chili Peppers), Taylor Hawkins (Foo Fighters, décédé depuis) ou Travis Barker (Blink 182).
La puissance de feu s’entend dès le premier titre, Frenzy. Mais l’arsenal se met aussi au service de morceaux mélancoliques comme New Atlantis.
Tant d’électricité est-elle bien raisonnable pour un chanteur de 75 ans ? Ceux qui l’ont vu sur scène au printemps savent que l’ex-leader des Stooges est en forme. Son rire goguenard fuse d’ailleurs à la fin de la prise de Neo Punk, un des morceaux telluriques d’"Every Loser". "C’est le dernier des Mohicans depuis la disparition de David Bowie et Lou Reed", souligne Gilles Scheps, co-auteur de Iggy Pop and The Stooges (Éditions du Layeur) et fondateur du fan-club français de l’"Iguane" dans les années 1970. Bowie produira des albums des deux autres artistes. Une photo de ce trio en 1972 est passée à la postérité, avec un Iggy Pop aux pupilles dilatées.
"Iggy Pop a arrêté les grosses conneries (addictions en tout genre) depuis le début des années 90, il a un mode de vie plus sain, s’autorise un petit peu de vin avec un bon repas", décrit Jean-Charles Desgroux, auteur de Iggy Pop, Shake Appeal (Éditions Le Mot et le Reste). Dire qu’on avait laissé l’Américain sur un album, Free, aux teintes jazz ou sur une participation en crooner sur le disque de standards français revisités par Thomas Dutronc (Frenchy).
"Il a pris les fans à rebours avec Free et quand on ne l’attend plus dans le rock, il y revient au galop", commente Gilles Scheps. "Dérouté" lui aussi au départ par Free, Jean-Charles Desgroux réalise avec le recul que ce disque s’inscrit dans les amours éclectiques du musicien. "Le rock garage, le rythm and blues des origines, la musique de crooner puisque, on ne le dit pas assez, une de ses idoles absolues c’est Frank Sinatra".
Pour lui, "Iggy Pop se remet constamment en question, est à l’écoute de toute proposition, n’est pas blasé, ce n’est pas pour rien qu’il anime une émission sur BBC Radio, ouvert à toute programmation musicale".
Cette fois, derrière "Every Loser", on trouve Andrew Watt, producteur de 32 ans. Né donc en 1990, l’année où Iggy Pop sort "Brick by Brick", pour un énième come-back.
Ce guitariste a produit des mégastars commerciales comme Justin Bieber ou Miley Circus. Mais a déjà enrôlé des musiciens tels Duff McKagan et Chad Smith pour "Patient Number 9", dernier album d’Ozzy Osbourne, autre légende, père du metal avec Black Sabbath.
"Cette fois, cette +Dream Team+ vient consacrer Iggy Pop comme +Le Parrain+, réunissant autour de lui ses enfants de la scène punk rock", déroule Jean-Charles Desgroux. Comme pour réparer une injustice : "Iggy Pop n’a pas été reconnu dans son propre pays, les Américains sont passés à côté, ne se rendent pas compte du patrimoine qu’il représente".
Jean-Charles Desgroux constate qu’"Every Loser" vient "remettre Iggy au goût du jour" et "embrasse plusieurs points clés de son répertoire rock, pop ou underground".
On y capte ainsi des échos de "New Values" (1979), album méconnu d’Iggy Pop aujourd’hui réévalué. Comme le rappelle Gilles Scheps, "après être passé sous l’aile protectrice de Bowie, il prouve à l’époque qu’il est dès lors devenu un artiste complet".
AFP
Le nouveau disque qui sort vendredi s’appelle Every Loser et a été réalisé avec un attelage gagnant. Défilent suivant les titres le bassiste Duff McKagan (Guns N’ Roses), les guitaristes Stone Gossard (Pearl Jam), Dave Navarro (Jane’s Addiction) et les batteurs Chad Smith (Red Hot Chili Peppers), Taylor Hawkins (Foo Fighters, décédé depuis) ou Travis Barker (Blink 182).
La puissance de feu s’entend dès le premier titre, Frenzy. Mais l’arsenal se met aussi au service de morceaux mélancoliques comme New Atlantis.
Tant d’électricité est-elle bien raisonnable pour un chanteur de 75 ans ? Ceux qui l’ont vu sur scène au printemps savent que l’ex-leader des Stooges est en forme. Son rire goguenard fuse d’ailleurs à la fin de la prise de Neo Punk, un des morceaux telluriques d’"Every Loser". "C’est le dernier des Mohicans depuis la disparition de David Bowie et Lou Reed", souligne Gilles Scheps, co-auteur de Iggy Pop and The Stooges (Éditions du Layeur) et fondateur du fan-club français de l’"Iguane" dans les années 1970. Bowie produira des albums des deux autres artistes. Une photo de ce trio en 1972 est passée à la postérité, avec un Iggy Pop aux pupilles dilatées.
"Iggy Pop a arrêté les grosses conneries (addictions en tout genre) depuis le début des années 90, il a un mode de vie plus sain, s’autorise un petit peu de vin avec un bon repas", décrit Jean-Charles Desgroux, auteur de Iggy Pop, Shake Appeal (Éditions Le Mot et le Reste). Dire qu’on avait laissé l’Américain sur un album, Free, aux teintes jazz ou sur une participation en crooner sur le disque de standards français revisités par Thomas Dutronc (Frenchy).
"Il a pris les fans à rebours avec Free et quand on ne l’attend plus dans le rock, il y revient au galop", commente Gilles Scheps. "Dérouté" lui aussi au départ par Free, Jean-Charles Desgroux réalise avec le recul que ce disque s’inscrit dans les amours éclectiques du musicien. "Le rock garage, le rythm and blues des origines, la musique de crooner puisque, on ne le dit pas assez, une de ses idoles absolues c’est Frank Sinatra".
Pour lui, "Iggy Pop se remet constamment en question, est à l’écoute de toute proposition, n’est pas blasé, ce n’est pas pour rien qu’il anime une émission sur BBC Radio, ouvert à toute programmation musicale".
Cette fois, derrière "Every Loser", on trouve Andrew Watt, producteur de 32 ans. Né donc en 1990, l’année où Iggy Pop sort "Brick by Brick", pour un énième come-back.
Ce guitariste a produit des mégastars commerciales comme Justin Bieber ou Miley Circus. Mais a déjà enrôlé des musiciens tels Duff McKagan et Chad Smith pour "Patient Number 9", dernier album d’Ozzy Osbourne, autre légende, père du metal avec Black Sabbath.
"Cette fois, cette +Dream Team+ vient consacrer Iggy Pop comme +Le Parrain+, réunissant autour de lui ses enfants de la scène punk rock", déroule Jean-Charles Desgroux. Comme pour réparer une injustice : "Iggy Pop n’a pas été reconnu dans son propre pays, les Américains sont passés à côté, ne se rendent pas compte du patrimoine qu’il représente".
Jean-Charles Desgroux constate qu’"Every Loser" vient "remettre Iggy au goût du jour" et "embrasse plusieurs points clés de son répertoire rock, pop ou underground".
On y capte ainsi des échos de "New Values" (1979), album méconnu d’Iggy Pop aujourd’hui réévalué. Comme le rappelle Gilles Scheps, "après être passé sous l’aile protectrice de Bowie, il prouve à l’époque qu’il est dès lors devenu un artiste complet".
AFP
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