©La comète C/2022 E3 (ZTF) qui a été découverte par des astronomes à l'aide de la caméra de surveillance à grand champ de la Zwicky Transient Facility cette année début mars. Une comète récemment découverte traverse actuellement notre système solaire pour la première fois en 50 000 ans. (AFP)
Le visage de la Terre a changé depuis sa dernière visite. Ce n'est pas une hyperbole: la comète "C/2022 E3 (ZTF)", venue des confins du système solaire et découverte récemment, est passée près de la planète bleue il y a 50,000 ans de cela. Elle va passer près du Soleil cette semaine et pourrait être visible à l'œil nu fin janvier.
Le petit corps rocheux et glacé, dont le diamètre est estimé à environ 1 km, a été découvert en mars 2022 par le programme de relevé astronomique du ciel Zwicky Transient Facility (ZTF) qui exploite le télescope Samuel-Oschin de l'Observatoire Palomar, en Californie.
Positions de la comète C/2023 E3 (ZTF) dans le ciel étoilé entre le 14 janvier et le 16 février 2023. (Wikimédia Commons)
Détectée alors qu'elle passait dans l'orbite de Jupiter, la comète se dirige actuellement vers le Soleil et atteindra son périhélie, c'est-à-dire son point le plus proche du Soleil, le 12 janvier, selon les calculs des astronomes. L'objet céleste se trouvera alors "10% plus loin" du Soleil que ne l'est la Terre (environ 150 millions de km), a précisé à l'AFP Nicolas Biver, de l'Observatoire de Paris-PSL.
Quand une comète se rapproche du Soleil, la glace contenue dans son noyau se sublime et laisse s'échapper une longue traîne de poussière reflétant la lumière du Soleil. C'est cette chevelure brillante qu'on pourra observer de la Terre, à mesure que "C/2022 E3 (ZTF)" viendra vers nous. La comète atteindra l'apogée de sa brillance "quand elle sera au plus près de la Terre", explique Thomas Prince, professeur de physique à l'Institut de technologie de Californie, qui travaille pour ZTF.
Le phénomène sera cependant moins spectaculaire que lors du passage de ses congénères Hale-Bopp (1997) ou Neowise (2020), bien plus grosses. L'astre sera facilement repérable avec une bonne paire de jumelles, et même peut-être à l'oeil nu durant une partie de la nuit, sous un ciel sans trop de Lune et exempt de pollution lumineuse.
"On peut avoir une bonne surprise et voir un objet deux fois plus brillant que prévu", espère l'astrophysicien Nicolas Biver. La meilleure fenêtre d'observation devrait être le week-end des 21 et 22 janvier et la semaine qui suivra. Durant cette période, la comète passera entre les constellations de la Petite Ourse et de la Grande Ourse. Avant de plonger dans l'hémisphère Sud et repartir vers les confins du système solaire, son probable berceau.
Le télescope spatial James Webb avait dévoilé en 2021 plusieurs images de la majesté céleste, dont un sablier éthéré de poussière orange et bleue tiré d'une étoile nouvellement formée en son centre. (AFP)
Selon les modèles actuels, les comètes proviennent de deux réservoirs: la ceinture de Kuiper, au-delà de l'orbite de Neptune, ou le nuage de Oort, vaste zone théorique située jusqu'à une année-lumière du Soleil, à la limite de son champ de gravité. "D'après l'inclinaison du plan de son orbite, il s'agirait d'une comète à longue période provenant initialement du nuage de Oort", selon M. Biver.
Le visiteur glacé n'en est pas à son premier passage près du Soleil: un précédent voyage l'avait déjà propulsé vers nos contrées, il y a environ 50.000 ans. La comète était ensuite repartie dans l'autre sens, mais sans aller aussi loin que le nuage de Oort. Cette fois-ci, elle finira probablement par être "définitivement éjectée du système solaire". Son ultime visite sera l'occasion pour les scientifiques de comprendre un peu plus la composition des comètes, notamment grâce aux observations du télescope spatial James Webb.
"On va l'observer sous toutes ses coutures. Ca n'est pas la comète du siècle mais on est content de pouvoir observer des comètes comme celles-ci tous les un ou deux ans, parce qu'on les considère comme des vestiges de la formation du système solaire", explique M. Biver. Ce "visiteur rare" apportera "des informations sur les habitants de notre système solaire bien au-delà des planètes les plus éloignées", ajoute Thomas Prince.
Maxime Pluvinet avec AFP
Le petit corps rocheux et glacé, dont le diamètre est estimé à environ 1 km, a été découvert en mars 2022 par le programme de relevé astronomique du ciel Zwicky Transient Facility (ZTF) qui exploite le télescope Samuel-Oschin de l'Observatoire Palomar, en Californie.
Positions de la comète C/2023 E3 (ZTF) dans le ciel étoilé entre le 14 janvier et le 16 février 2023. (Wikimédia Commons)
Chevelure brillante
Détectée alors qu'elle passait dans l'orbite de Jupiter, la comète se dirige actuellement vers le Soleil et atteindra son périhélie, c'est-à-dire son point le plus proche du Soleil, le 12 janvier, selon les calculs des astronomes. L'objet céleste se trouvera alors "10% plus loin" du Soleil que ne l'est la Terre (environ 150 millions de km), a précisé à l'AFP Nicolas Biver, de l'Observatoire de Paris-PSL.
Quand une comète se rapproche du Soleil, la glace contenue dans son noyau se sublime et laisse s'échapper une longue traîne de poussière reflétant la lumière du Soleil. C'est cette chevelure brillante qu'on pourra observer de la Terre, à mesure que "C/2022 E3 (ZTF)" viendra vers nous. La comète atteindra l'apogée de sa brillance "quand elle sera au plus près de la Terre", explique Thomas Prince, professeur de physique à l'Institut de technologie de Californie, qui travaille pour ZTF.
Bonne surprise
Le phénomène sera cependant moins spectaculaire que lors du passage de ses congénères Hale-Bopp (1997) ou Neowise (2020), bien plus grosses. L'astre sera facilement repérable avec une bonne paire de jumelles, et même peut-être à l'oeil nu durant une partie de la nuit, sous un ciel sans trop de Lune et exempt de pollution lumineuse.
"On peut avoir une bonne surprise et voir un objet deux fois plus brillant que prévu", espère l'astrophysicien Nicolas Biver. La meilleure fenêtre d'observation devrait être le week-end des 21 et 22 janvier et la semaine qui suivra. Durant cette période, la comète passera entre les constellations de la Petite Ourse et de la Grande Ourse. Avant de plonger dans l'hémisphère Sud et repartir vers les confins du système solaire, son probable berceau.
Le télescope spatial James Webb avait dévoilé en 2021 plusieurs images de la majesté céleste, dont un sablier éthéré de poussière orange et bleue tiré d'une étoile nouvellement formée en son centre. (AFP)
L'origine des comètes
Selon les modèles actuels, les comètes proviennent de deux réservoirs: la ceinture de Kuiper, au-delà de l'orbite de Neptune, ou le nuage de Oort, vaste zone théorique située jusqu'à une année-lumière du Soleil, à la limite de son champ de gravité. "D'après l'inclinaison du plan de son orbite, il s'agirait d'une comète à longue période provenant initialement du nuage de Oort", selon M. Biver.
Le visiteur glacé n'en est pas à son premier passage près du Soleil: un précédent voyage l'avait déjà propulsé vers nos contrées, il y a environ 50.000 ans. La comète était ensuite repartie dans l'autre sens, mais sans aller aussi loin que le nuage de Oort. Cette fois-ci, elle finira probablement par être "définitivement éjectée du système solaire". Son ultime visite sera l'occasion pour les scientifiques de comprendre un peu plus la composition des comètes, notamment grâce aux observations du télescope spatial James Webb.
"On va l'observer sous toutes ses coutures. Ca n'est pas la comète du siècle mais on est content de pouvoir observer des comètes comme celles-ci tous les un ou deux ans, parce qu'on les considère comme des vestiges de la formation du système solaire", explique M. Biver. Ce "visiteur rare" apportera "des informations sur les habitants de notre système solaire bien au-delà des planètes les plus éloignées", ajoute Thomas Prince.
Maxime Pluvinet avec AFP
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