L'Arménie n'accueille plus des exercices militaires russes
L'Arménie n'accueillera pas en 2023 des exercices militaires russes auparavant prévus, sur fond de mécontentement envers Moscou à cause du blocage d'un axe vital pour l'approvisionnement de l'enclave du Nagorny Karabakh. L'annonce est intervenue le 10 janvier, alors que la Russie reste empêtrée dans sa guerre en Ukraine.

L'Arménie a annoncé mardi refuser d'accueillir en 2023 des manœuvres militaires d'une alliance menée par la Russie, sur fond de mécontentement envers Moscou à cause du blocage d'un axe vital pour l'approvisionnement de l'enclave du Nagorny Karabakh.

Cette annonce intervient alors que l'Arménie a multiplié les signes d'irritation envers son allié russe, à qui elle reproche de ne pas agir face aux "provocations" de l'Azerbaïdjan autour du Karabakh, où Moscou, actuellement empêtré dans son offensive en Ukraine, a pourtant déployé une force de maintien de la paix.

"L'Arménie ne considère pas opportun de mener des exercices de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) cette année (...) Ces exercices n'auront pas lieu", a déclaré le Premier ministre Nikol Pachinian lors d'une conférence de presse.

Selon M. Pachinian, Erevan en a déjà informé la direction de cette alliance militaire menée par Moscou et qui rassemble plusieurs ex-républiques soviétiques.

Lors d'une conférence de presse le 10 janvier, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a annoncé son refus de laisser les Russes procéder à des exercices militaires sur son territoire (AFP)

Il a notamment reproché à l'OTSC d'avoir "refusé de condamner les actions de l'Azerbaïdjan" et à la Russie de ne pas jouer son rôle de "garant de la sécurité" de l'Arménie.


"L'Arménie s'attendait à des actions spécifiques de la part des partenaires russes et d'autres partenaires dans le domaine de la sécurité. Mais on a dit à Erevan que les frontières de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan n'étaient pas délimitées", a encore reproché M. Pachinian.

Erevan accuse notamment d'inaction les soldats de maintien de la paix russes présents au Nagorny Karabakh, alors que des Azerbaïdjanais bloquent depuis plusieurs semaines le couloir de Latchine, un axe vital pour l'approvisionnement de cette enclave disputée entre les deux pays.

"Le contingent russe de maintien de la paix doit assurer le fonctionnement normal du couloir de Latchine", a insisté mardi M. Pachinian.

"S'il s'avère soudain que la Russie ne peut pas s'acquitter de ses obligations (...), elle doit s'adresser à l'ONU", a-t-il ajouté.

Erevan reproche aussi à Moscou de ne pas avoir joué son rôle de médiateur lors de violents affrontements à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan en septembre, alors qu'Erevan avait demandé l'aide de l'OTSC dont elle est membre.

Interrogé sur les critiques de M. Pachinian, le Kremlin a joué l'apaisement en affirmant que l'"Arménie est un allié très proche" avec qui la Russie va "poursuivre le dialogue, y compris sur les sujets délicats".

Avec AFP
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