Le grand écrivain Russell Banks, dont la littérature s’est attachée à dresser le portrait des plus humbles et des marginaux dans l’Amérique du XXe siècle, est mort à 82 ans des suites d’un cancer.
C’est une autre grande romancière américaine, Joyce Carol Oates, peintre elle aussi d’une société malade de sa violence et de ses inégalités, qui a été l’une des premières à lui rendre hommage, en annonçant sur Twitter que son ami Russell Banks était « décédé paisiblement chez lui, dans le nord de l’État de New York ».
« J’aimais Russell et j’ai adoré son immense talent et son cœur généreux. +Pourfendeur de nuages+ (était) son chef d’œuvre, mais toute son œuvre est exceptionnelle », a écrit sur Twitter l’auteure, qui a enseigné l’écriture comme Russell Banks à l’université de Princeton (New Jersey). D’«Affliction » (1989), portrait psychologique sombre d’un policier adapté au cinéma par Paul Schrader en 1997, à « De beaux lendemains » (1991), récit à plusieurs voix d’une bourgade de l’État de New York traumatisée par un accident de, car scolaire, ses romans étaient imprégnés de la vie des classes populaires, dont il était issu.
Romancier, nouvelliste et poète, Russell Banks aimait raconter les difficultés de la classe ouvrière à travers des personnages qui luttent contre la pauvreté, la toxicomanie, les problèmes de classe et d’origine raciale. « Comme écrivain, je suis chanceux. Mais comme citoyen américain, je suis pessimiste », disait-il dans une interview dans le journal français Le Monde en 2016. « La classe moyenne s’est appauvrie, les Américains ne croient plus que leurs enfants vivront mieux qu’eux, ni même aussi bien », ajoutait-il, en affichant son soutien à la démocrate Hillary Clinton face à Donald Trump.
Parmi ses livres les plus connus, figuraient « Pourfendeur de nuages » (1998), roman historique sur l’abolitionniste américain John Brown, ou « American Darling », portrait en forme de saga d’une Américaine issue de la bourgeoisie de gauche qui s’exile au Liberia. Son dernier roman, « Oh, Canada », récit d’une fin de vie, était sorti en 2022.
Né à Newton, dans le nord-est des États-Unis, le 28 mars 1940, Russell Banks grandit dans un milieu modeste, et son père plombier quitte le domicile familial quand il a douze ans. La figure paternelle est souvent présente dans ses livres, comme dans « Pourfendeur de nuages ».
Après ses études, il part découvrir le monde, notamment la Jamaïque, un voyage dont il tirera un livre (« Le Livre de la Jamaïque ») puis gagne sa vie comme plombier. Sa vie d’auteur va commencer lorsqu’il tente sa chance auprès d’un atelier d’écriture dans le Vermont (nord-est). Un autre écrivain américain, Neslon Algren, le prend sous son aile. Son premier roman, « Family Life », paraît en 1975.
Actif politiquement, Russell Banks avait pris position contre l’intervention militaire américaine en Irak et contre le Patriot Act. Il avait aussi présidé le Parlement international des écrivains créé par Salman Rushdie et fondé l’organisation Cities of Refuge North America, un réseau de lieux d’asile pour écrivains exilés ou menacés.
Vainqueur du prix John-Dos-Passos en 1985, il était membre de l’Académie américaine des arts et des lettres. Russell Banks avait aussi écrit une adaptation du livre de Jack Kerouac « Sur la route » pour le cinéma. Et il disait volontiers que la littérature n’était pas la seule forme de récit. « Je suis né dans les années 1940. Hemingway et Faulkner étaient encore vivants et Fitzgerald venait de mourir (...) À cette époque, le roman était la forme majeure pour raconter des histoires », avait-il déclaré dans Le Monde.
« Si j’avais 20 ans aujourd’hui, je ne suis pas sûr que je deviendrais romancier. C’est très archaïque ! Je crois que je serais réalisateur pour Internet, car c’est la forme dominante pour raconter des histoires », ajoutait-il.
AFP
C’est une autre grande romancière américaine, Joyce Carol Oates, peintre elle aussi d’une société malade de sa violence et de ses inégalités, qui a été l’une des premières à lui rendre hommage, en annonçant sur Twitter que son ami Russell Banks était « décédé paisiblement chez lui, dans le nord de l’État de New York ».
« J’aimais Russell et j’ai adoré son immense talent et son cœur généreux. +Pourfendeur de nuages+ (était) son chef d’œuvre, mais toute son œuvre est exceptionnelle », a écrit sur Twitter l’auteure, qui a enseigné l’écriture comme Russell Banks à l’université de Princeton (New Jersey). D’«Affliction » (1989), portrait psychologique sombre d’un policier adapté au cinéma par Paul Schrader en 1997, à « De beaux lendemains » (1991), récit à plusieurs voix d’une bourgade de l’État de New York traumatisée par un accident de, car scolaire, ses romans étaient imprégnés de la vie des classes populaires, dont il était issu.
Romancier, nouvelliste et poète, Russell Banks aimait raconter les difficultés de la classe ouvrière à travers des personnages qui luttent contre la pauvreté, la toxicomanie, les problèmes de classe et d’origine raciale. « Comme écrivain, je suis chanceux. Mais comme citoyen américain, je suis pessimiste », disait-il dans une interview dans le journal français Le Monde en 2016. « La classe moyenne s’est appauvrie, les Américains ne croient plus que leurs enfants vivront mieux qu’eux, ni même aussi bien », ajoutait-il, en affichant son soutien à la démocrate Hillary Clinton face à Donald Trump.
Parmi ses livres les plus connus, figuraient « Pourfendeur de nuages » (1998), roman historique sur l’abolitionniste américain John Brown, ou « American Darling », portrait en forme de saga d’une Américaine issue de la bourgeoisie de gauche qui s’exile au Liberia. Son dernier roman, « Oh, Canada », récit d’une fin de vie, était sorti en 2022.
Né à Newton, dans le nord-est des États-Unis, le 28 mars 1940, Russell Banks grandit dans un milieu modeste, et son père plombier quitte le domicile familial quand il a douze ans. La figure paternelle est souvent présente dans ses livres, comme dans « Pourfendeur de nuages ».
Après ses études, il part découvrir le monde, notamment la Jamaïque, un voyage dont il tirera un livre (« Le Livre de la Jamaïque ») puis gagne sa vie comme plombier. Sa vie d’auteur va commencer lorsqu’il tente sa chance auprès d’un atelier d’écriture dans le Vermont (nord-est). Un autre écrivain américain, Neslon Algren, le prend sous son aile. Son premier roman, « Family Life », paraît en 1975.
Actif politiquement, Russell Banks avait pris position contre l’intervention militaire américaine en Irak et contre le Patriot Act. Il avait aussi présidé le Parlement international des écrivains créé par Salman Rushdie et fondé l’organisation Cities of Refuge North America, un réseau de lieux d’asile pour écrivains exilés ou menacés.
Vainqueur du prix John-Dos-Passos en 1985, il était membre de l’Académie américaine des arts et des lettres. Russell Banks avait aussi écrit une adaptation du livre de Jack Kerouac « Sur la route » pour le cinéma. Et il disait volontiers que la littérature n’était pas la seule forme de récit. « Je suis né dans les années 1940. Hemingway et Faulkner étaient encore vivants et Fitzgerald venait de mourir (...) À cette époque, le roman était la forme majeure pour raconter des histoires », avait-il déclaré dans Le Monde.
« Si j’avais 20 ans aujourd’hui, je ne suis pas sûr que je deviendrais romancier. C’est très archaïque ! Je crois que je serais réalisateur pour Internet, car c’est la forme dominante pour raconter des histoires », ajoutait-il.
AFP
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