Lors des funérailles de la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh en mai 2022, des violences ont éclaté lorsque la police a chargé une foule brandissant des bannières palestiniennes à la sortie du cercueil de l'hôpital.
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite israélienne et membre de l'équipe de Netanyahu, a demandé à la police de retirer de l'espace public les drapeaux palestiniens. Une mesure dénoncée par Amnesty International y voyant une "tentative honteuse de légitimer le racisme".
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a déjà provoqué un tollé en se rendant sur l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem avec des juifs ultraorthodoxes, une visite hautement provocatrice pour les Palestiniens.
Amnesty International a dénoncé mardi une directive israélienne limitant davantage le port du drapeau palestinien dans l'espace public, y voyant une "tentative honteuse de légitimer le racisme".
Dans un communiqué transmis à l'AFP, l'ONG internationale de défense des droits de l'Homme dénonce aussi une atteinte à "la liberté d'expression et la liberté de réunion".
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, avait demandé au commandant de la police d'autoriser tout policier à faire disparaître de l'espace public tout drapeau palestinien, comme lors de manifestations. "J'ai donné pour instruction à la police de faire respecter l'interdiction de brandir dans l'espace public un drapeau de l'OLP [Organisation de libération de la Palestine, NDLR], signe d'identification à une organisation terroriste", avait écrit M. Ben Gvir sur Twitter.
"Nous empêcherons la tenue de tout événement incitant à la violence contre l'Etat d'Israël et lutterons de toutes nos forces contre le terrorisme et ceux qui le soutiennent", avait ajouté le ministre.
Les arguments employés sont des "prétextes grotesques" et la nouvelle directive "s'inscrit dans une série de mesures visant à faire taire les voix discordantes et à restreindre les manifestations, notamment celles pour la défense des droits des Palestiniens", estime Amnesty International.
Itamar Ben Gvir fait partie du nouveau cabinet de Netanyahu, le gouvernement "le plus à droite de l'histoire d'Israël".
Vainqueur des élections de novembre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a formé le 29 décembre un gouvernement offrant nombre de postes clef à ses alliés d'extrême droite ou ultra-orthodoxes.
En Israël et encore plus à Jérusalem-Est - secteur palestinien de la Ville sainte occupé puis annexé par l'Etat hébreu, les forces de l'ordre n'hésitent pas à arrêter les personnes arborant un drapeau palestinien, donnant parfois lieu à des violences. Comme lors des funérailles mi-mai 2022 de la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh, lorsque la police a chargé une foule brandissant des bannières palestiniennes à la sortie du cercueil de l'hôpital.
En Israël et à Jérusalem, il n'est en théorie pas illégal d'agiter le drapeau palestinien mais une loi israélienne interdit d'arborer en public le drapeau d'un pays ennemi ou d'un groupe hostile à l’existence d'Israël.
Avec AFP
Lire aussi
Commentaires