Assad réclame la «fin de l'occupation turque»
Lors d'une rencontre avec l'envoyé spécial du président Vladimir Poutine en Syrie, le président Bachar al-Assad a estimé que les relations turco-syriennes devraient avoir pour but de mettre fin à "l'occupation turque du territoire syrien". Les relations sont rompues depuis le début de la guerre en Syrie en 2011 quand la Turquie a pris le parti des groupes rebelles opposés à Damas.  Depuis 2016, la Turquie contrôle une bande frontière dans le nord de la Syrie. 

M. Assad a tenu ces propos en recevant Alexandre Lavrentiev, envoyé spécial du président russe sur la Syrie, alors que Moscou encourage le rapprochement syro-turc après une rupture de plus d'une décennie entre les deux pays. (AFP)

Le président Bachar al-Assad a estimé jeudi que les réunions syro-turques en cours, sous l'égide de Moscou, devraient avoir pour objectif "la fin de l'occupation" turque du territoire syrien, dans un premier commentaire sur le rapprochement entre les deux pays.

M. Assad a tenu ces propos en recevant Alexandre Lavrentiev, envoyé spécial du président russe Vladimir Poutine sur la Syrie, alors que Moscou encourage le rapprochement syro-turc après une rupture de plus d'une décennie entre les deux pays.

Les relations sont rompues depuis le début de la guerre en Syrie en 2011 quand la Turquie a pris le parti des groupes rebelles opposés à Damas. La Russie de son côté a apporté un soutien militaire à l'armée syrienne dans le conflit.

Une réunion tripartite a eu lieu en décembre dernier à Moscou entre les ministres turc, syrien et russe de la Défense, la première depuis 2011.

Le président syrien a estimé que "ces rencontres (tripartites), pour qu'elles soient fructueuses, doivent être basées sur une coordination et une planification préalables entre la Syrie et la Russie", et avoir pour objectif de "mettre fin à l'occupation (turque en Syrie) et au soutien au terrorisme".

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, qui se trouve au Rwanda, a affirmé jeudi qu'une réunion des ministres des Affaires étrangères des trois pays se tiendrait "le plus tôt possible, peut-être début février", à Moscou.

Mi-décembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait indiqué qu'il pourrait rencontrer son homologue syrien.
Une réconciliation semée d'embûches

Le président Bachar al-Assad a estimé jeudi que les réunions syro-turques en cours, sous l'égide de Moscou, devraient avoir pour objectif "la fin de l'occupation" turque du territoire syrien (AFP)


Avant 2011, Ankara était un partenaire politique et économique privilégié de Damas et une relation d'amitié liait les présidents des deux pays mais au début du soulèvement populaire en Syrie, la Turquie a conseillé à son allié d'engager des réformes politiques, avant de l'appeler à "démissionner pour empêcher l'effusion de sang".

Voisine de la Syrie, la Turquie a ensuite constitué le soutien politique et militaire le plus important de l'opposition syrienne, dont des formations islamistes, considérées comme "terroristes" par Damas.

La Turquie a en outre lancé depuis 2016 trois offensives sur le sol syrien contre les forces kurdes dans le nord, qui lui ont permis de contrôler une bande frontalière côté syrien, une "occupation" dénoncée par Damas.

Des manifestations de masse ont eu lieu dans le nord de la Syrie, pour mettre fin à "l'occupation turque". (AFP)

Ankara a intensifié fin 2022 ses bombardements contre des positions de combattants kurdes, qu'elle qualifie de "terroristes", dans le nord de la Syrie et a menacé de déclencher une offensive terrestre contre eux.

Si le rapprochement Damas-Ankara est encouragé par Moscou, Washington n'y est pas favorable. La semaine dernière, l'administration américaine a appelé toutes les nations à réfléchir à deux fois avant toute normalisation des relations avec le "brutal" président syrien.

La possibilité d'une réconciliation entre les deux pays a aussi alarmé les dirigeants de l'opposition syrienne.

Les Kurdes, qui contrôlent une partie du nord de la Syrie, craignent également de faire les frais de ce rapprochement.

Avec AFP
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