Ski alpin : Pinturault dit presque adieu au général, Odermatt enchaîne à Alta Badia
©Marco Odermatt
Secoué par un nouveau géant raté à Alta Badia (18e), Alexis Pinturault a quasiment abandonné lundi tout espoir de remporter le gros globe de cristal une deuxième saison de suite, alors que son rival suisse Marco Odermatt survole les débats.
Au cœur des Dolomites, le Val Badia est dominé à l'est par l'imposant chaînon montagneux du groupe de Fanes. La légende locale conte l'histoire du Royaume pacifiste de Fanes, qui vivait en harmonie avec les marmottes, avant de s'effondrer emporté par un élan guerrier.
Alexis Pinturault aurait sûrement préféré se lover dans un terrier de marmotte en hibernation que de vivre les deux géants catastrophiques de dimanche (15e) puis lundi (18e), alors qu'il était le maître de la discipline l'an dernier.
"Je suis beaucoup trop loin pour le général, ce serait idiot d'essayer de s'accrocher. Je vais prendre du temps pour retrouver un meilleur niveau", a asséné le Français dans l'aire d'arrivée, déjà prêt à laisser sa couronne conquise de haute lutte au printemps. Au tiers de la saison (12 courses sur 36), il pointe à la 7e place à 399 points de Marco Odermatt.

"J'ai loupé un wagon"
Toutefois plus combatif que la veille, le skieur de 30 ans pense avoir identifié un problème majeur au niveau matériel: il a conservé des skis de 193 cm là où plusieurs de ses rivaux utilisent en géant des planches de 198 cm, notamment son compatriote Mathieu Faivre dès l'hiver dernier avant son titre de champion du monde.
"Il semble que j'ai loupé un wagon. Maintenant presque tout le monde utilise des skis plus longs. Je ne pensais pas que ça ne puisse faire une telle différence mais elle est bien réelle", a-t-il estimé après avoir passé de longues minutes seul dans un coin de l'aire d'arrivée.
Le skieur de Courchevel aux 34 victoires en Coupe du monde (un seul podium, pas de succès cette saison) entend alléger son programme et zapper les deux super-G de Bormio (Italie) la semaine prochaine pour prendre le temps de se reposer et tenter d'adopter son nouveau matériel. Un pari à un mois et demi des Jeux olympiques de Pékin (4-20 février).
Il est attendu mercredi au slalom nocturne de Madonna di Campiglio (Italie) puis devrait avoir presque deux semaines de libre pendant les fêtes avant sa prochaine course, un slalom à Zagreb le 5 janvier.


"Une course quasi parfaite"
Loin au-dessus de ses concurrents, Marco Odermatt a lui offert un nouveau récital, plus d'une seconde devant l'Italien Luca De Aliprandini (à 1 sec 01) et l'Allemand Alexander Schmid (à 1 sec 09).
Dès la première manche, le Suisse avait été le plus rapide au son d'un remix electro-house du tube "Sweet dreams" d'Eurythmics, dans l'ombre de la Gran Risa, privée du soleil des Dolomites.
De doux rêves il n'est plus question pour le champion du Nidwald, qui se pose à 24 ans en favori bien réel pour le gros globe de cristal cette saison grâce à une constance et à une classe exprimée week-end après week-end sur toutes les pistes du circuit.
Il compte six podiums et quatre victoires en neuf courses cet hiver (dont 3 victoires en géant) et 228 points d'avance sur l'Autrichien Matthias Mayer au classement.
"J'ai du mal à trouver les mots, c'est encore une course quasi parfaite pour moi. Je suis allé à la limite. C'est mon meilleur début de saison évidemment, c'est incroyable. Je suis soutenu par une équipe parfaite", a-t-il souligné.
A l'inverse, pour les Français, l'emblématique piste Gran Risa aura plutôt été un interminable cauchemar de deux jours.
Mathieu Faivre a sauvé l'honneur avec une 9e place lundi (à 1 sec 70), seul top-10 des Bleus en deux jours, loin devant Victor Muffat-Jeandet (17e à 2 sec 61) et Alexis Pinturault (18e à 2 sec 70). Thibaut Favrot est sorti de la piste en deuxième manche.
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