La Suède, candidate à l'adhésion à l'Otan, ne peut plus compter sur le "soutien" de la Turquie, a affirmé lundi le président turc Recep Tayyip Erdogan lundi.
Après qu'un militant anti-islam a brûlé un exemplaire du Coran samedi devant l'ambassade de Turquie à Stockholm, et qu'un militant kurde a pendu une effigie du président turc dans cette même ville, la Suède a perdu toutes ses clés de négociations avec la Turquie pour une entrée dans l'OTAN. "La Suède ne doit pas s'attendre à un soutien de notre part pour l'Otan. Si vous ne respectez pas les croyances religieuses de la République de Turquie ou des musulmans, vous ne recevrez aucun soutien de notre part", a déclaré le président turc.
Une effigie du président turc Recep Tayyip Erdogan à l'arrière d'une voiture d'Andreas, 39 ans, membre du comité suédois de solidarité pour le Rojava, à Stockholm. Leur action a jeté une autre clé dans les efforts de la Suède pour rejoindre l'OTAN. (AFP)
L'autorisation donnée à un extrémiste de droite suédo-danois, Rasmus Paludan, de manifester samedi devant l'ambassade de Turquie dans la capitale suédoise a suscité la colère d'Ankara. Sous importante protection policière et à l'abri de barrières métalliques, ce militant anti-islam et anti-immigration a brûlé un exemplaire du Coran.
"Il est clair que ceux qui ont causé une telle disgrâce devant l'ambassade de notre pays ne doivent s'attendre à aucune bienveillance de notre part concernant leur demande d'adhésion à l'Otan", a martelé M. Erdogan lors d'un discours télévisé. La Turquie avait déjà annulé samedi une visite prévue du ministre suédois de la Défense, qui avait pour objectif de tenter de lever les objections d'Ankara à l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique.
Un Irakien tient le Coran lors d'une manifestation devant l'ambassade de Suède à Bagdad. (AFP)
Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, avait déjà condamné un "crime de haine manifeste". La police suédoise avait estimé vendredi que la Constitution et les libertés de manifestation et d'expression en Suède ne justifiaient pas l'interdiction de cette manifestation au nom de l'ordre public.
La Turquie bloque depuis mai l'entrée de la Suède, et celle de la Finlande, dans l'Otan en leur reprochant d'héberger des militants et sympathisants kurdes qu'elle traite de "terroristes", notamment ceux du PKK et ses alliés dans le nord de la Syrie et en Irak. Pour Ankara, tout progrès éventuel dépend des initiatives suédoises pour extrader des personnes accusées de terrorisme par la Turquie ou d'avoir pris part à la tentative de coup d'État de 2016 contre M. Erdogan.
Maxime Pluvinet avec AFP
Après qu'un militant anti-islam a brûlé un exemplaire du Coran samedi devant l'ambassade de Turquie à Stockholm, et qu'un militant kurde a pendu une effigie du président turc dans cette même ville, la Suède a perdu toutes ses clés de négociations avec la Turquie pour une entrée dans l'OTAN. "La Suède ne doit pas s'attendre à un soutien de notre part pour l'Otan. Si vous ne respectez pas les croyances religieuses de la République de Turquie ou des musulmans, vous ne recevrez aucun soutien de notre part", a déclaré le président turc.
Une effigie du président turc Recep Tayyip Erdogan à l'arrière d'une voiture d'Andreas, 39 ans, membre du comité suédois de solidarité pour le Rojava, à Stockholm. Leur action a jeté une autre clé dans les efforts de la Suède pour rejoindre l'OTAN. (AFP)
Autodafé d'un Coran
L'autorisation donnée à un extrémiste de droite suédo-danois, Rasmus Paludan, de manifester samedi devant l'ambassade de Turquie dans la capitale suédoise a suscité la colère d'Ankara. Sous importante protection policière et à l'abri de barrières métalliques, ce militant anti-islam et anti-immigration a brûlé un exemplaire du Coran.
"Il est clair que ceux qui ont causé une telle disgrâce devant l'ambassade de notre pays ne doivent s'attendre à aucune bienveillance de notre part concernant leur demande d'adhésion à l'Otan", a martelé M. Erdogan lors d'un discours télévisé. La Turquie avait déjà annulé samedi une visite prévue du ministre suédois de la Défense, qui avait pour objectif de tenter de lever les objections d'Ankara à l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique.
Un Irakien tient le Coran lors d'une manifestation devant l'ambassade de Suède à Bagdad. (AFP)
Blocage pérenne
Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, avait déjà condamné un "crime de haine manifeste". La police suédoise avait estimé vendredi que la Constitution et les libertés de manifestation et d'expression en Suède ne justifiaient pas l'interdiction de cette manifestation au nom de l'ordre public.
La Turquie bloque depuis mai l'entrée de la Suède, et celle de la Finlande, dans l'Otan en leur reprochant d'héberger des militants et sympathisants kurdes qu'elle traite de "terroristes", notamment ceux du PKK et ses alliés dans le nord de la Syrie et en Irak. Pour Ankara, tout progrès éventuel dépend des initiatives suédoises pour extrader des personnes accusées de terrorisme par la Turquie ou d'avoir pris part à la tentative de coup d'État de 2016 contre M. Erdogan.
Maxime Pluvinet avec AFP
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