Mike Pompeo y va de ses révélations
©L'ancien secrétaire d'État américain Mike Pompeo lors d'une réunion à Las Vegas, Nevada, le 18 novembre 2022. (Wade Vandervort / AFP)
Guerre nucléaire évitée, relations avec Kim Jong-un, affaire Khashoggi… dans un livre publié mardi, l’ancien chef de la diplomatie américaine sous Donald Trump, Mike Pompeo, connu pour son franc-parler, y va de ses révélations.

Mike Pompeo, l'ancien chef de la diplomatie américaine sous Donald Trump, connu pour son franc-parler, affirme dans un livre publié mardi que l'Inde et le Pakistan étaient au bord d'une confrontation nucléaire en 2019 et que les États-Unis ont alors permis d'éviter l'escalade.

"Je ne pense pas que le monde réalise vraiment comment la rivalité entre l'Inde et le Pakistan a pu être aussi près de basculer dans un affrontement nucléaire en février 2019", écrit M. Pompeo dans son livre "Never Give an Inch" ("Ne jamais céder un pouce").

L'Inde avait lancé des frappes aériennes en février 2019 en territoire pakistanais en représailles à un attentat-suicide ayant tué 41 paramilitaires indiens au Cachemire. Le Pakistan avait riposté en abattant un avion indien et capturant le pilote.

Pompeo, qui se trouvait à Hanoï pour un sommet entre le président Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, raconte alors avoir été réveillé par un appel téléphonique urgent d'un haut responsable indien.

"Il pensait que les Pakistanais avaient commencé à préparer leurs armes nucléaires pour une frappe. L'Inde, m'a-t-il informé, étudiait sa propre réponse", écrit celui qui a aussi dirigé la CIA sous Donald Trump. Avant de poursuivre : "Je lui ai demandé de ne rien faire et de nous donner une minute pour tenter d'y voir clair."

 

Le ministre indien de la Défense Rajnath Singh. (AFP)

 

Selon Mike Pompeo, les diplomates américains ont ensuite réussi à convaincre les deux pays qu'aucun ne préparait d'attaque nucléaire.

"Aucun autre pays n'aurait pu faire ce que nous avons fait ce soir-là", ajoute-t-il.

À l'époque, le chef de la diplomatie américaine avait publiquement soutenu le droit de l'Inde à se défendre.

L'Inde puis le Pakistan ont testé des bombes atomiques en 1998, faisant dire au président américain de l'époque, Bill Clinton, que le Cachemire était "l'endroit le plus dangereux au monde".

Cette région himalayenne revendiquée par l'Inde et le Pakistan a été le théâtre de plusieurs guerres pour son contrôle depuis la partition de l'empire britannique des Indes en 1947.
Rencontre secrète

Dans son livre, M. Pompeo décrit par ailleurs longuement les relations avec la Corée du Nord et la préparation des trois rencontres au sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un.


Il raconte avoir secrètement rencontré Kim Jong-un à Pyongyang en mars 2018, alors qu'il était encore directeur de la CIA.

 

Le président de la Corée du Nord, Kim Jong-un, lors d'un discours à l'occasion du 90e anniversaiire de l’Armée populaire de Corée du Nord. (AFP)

 

"Je ne pensais pas que vous viendriez. Je sais que vous essayez de me tuer", lui aurait lancé le dirigeant nord-coréen.

Décidant lui aussi de "faire un peu d'humour", il aurait répondu: "M. le président, j'essaie toujours de vous tuer."

Mike Pompeo détaille comment Kim Jong-un s'inquiétait des visées de la Chine, au point de dire selon lui qu'il avait "besoin des Américains en Corée du Sud pour se protéger" du Parti communiste chinois.
Affaire Khashoggi

En référence à l'affaire du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tué et démembré en 2018 dans le consulat du royaume à Istanbul en Turquie, il défend bec et ongle les relations avec l'Arabie saoudite, se félicitant même d'avoir pu faire "un doigt d'honneur au Washington Post et au New York Times" en se rendant à Ryad quelques jours après l'assassinat.

 



 

Pompeo ironise aussi sur le statut de "journaliste" de M. Khashoggi, érigé selon lui par les médias en sorte de "Bob Woodward saoudien, devenu martyr pour avoir courageusement critiqué la famille royale saoudienne".

La fiancée turque du journaliste, Hatice Cengiz, s'est dite "horrifiée" par ces propos dans un tweet.

 

Avec AFP
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