Lettres à Beyrouth, juste après- (31) Se poser.
Me re-poser.
Une seule fois.
Comme ma tête sur toi. Un peu sur ton épaule. A quelques doigts de ton cœur.
Comme un sous-marin de guerre qui refait surface sur une terre lointaine. « Terre des hommes. » No man’s land. Safe and sound après toutes les morsures. Les blessures. La violence gratuite. Sans préavis.
Comme un retour aux sources.
Comme sur un coussin de rêves d’enfant... enchantés.
Comme dans ma chambre.
Me poser pour quelques secondes.
Retrouver mon point de repère, de départ, de chute.
Reprendre souffle.
Et puis.
Repartir.
Vers ces terres arides, sèches… seule ou mal accompagnée.
Vers le seul puits dans le désert... Son eau est salée.
Mais j’ai soif.
Et je bois.
Du vinaigre blanc.

Du poison doré à petites ou à grandes doses. Aux échelles de l’ambition.
Et j’efface mes rêves. Avec dans le cœur, « ce goût amer de poison. » Et, petit à petit, larme après larme, effusion après infraction, neutralité après émotion, loin de mon nid à sourires, je t’oublie... de visage et de « nons »...
Mais en moi résonne encore, comme un frémissement de l’âme, en silence imperceptible, ton nom.
Terre lointaine.
Feu de mon petit cœur.
Source de mon âme.
Beyrouth...

 

 

 

 

 
Commentaires
  • Aucun commentaire