Le 2 février prochain, la Russie célèbrera les 80 ans de sa victoire contre l'armée nazie à Stalingrad. Dans celle qui s'appelle désormais Volgograd, des dizaines d'adolescents russes s'apprêtent à rejoindre le mouvement patriotique de "l'Armée des jeunes". Tout un symbole, alors que leur pays sombre dans le bourbier ukrainien.

Des dizaines d'adolescents russes se tiennent en cercle, attendant de prêter serment pour rejoindre le mouvement patriotique de "l'Armée des jeunes", une cérémonie dans un lieu hautement symbolique: le musée de la bataille de Stalingrad.

À Volgograd, l'ex-Stalingrad, comme dans le reste de la Russie, le sanglant affrontement de 200 jours entre Armée rouge et soldats allemands est devenu un élément central du patriotisme russe.

À quelques jours des célébrations qui marqueront le 2 février les 80 ans de la victoire soviétique, des adolescents et adolescentes, vêtus de pantalons beiges et de bérets rouges, se tiennent en rang dans l'emblématique salle triomphale du musée, décorée de marbre blanc et d'emblèmes à la gloire de l'Armée rouge.

Des dizaines d'adolescents russes prêtent serment pour intégrer "l'Armée des jeunes" (AFP)

"Jurez-vous de toujours être fidèles à la Mère Patrie?", lance le chef du groupe. "Je le jure!", répond en chœur la troupe de jeunes.

Des parents regardent leurs enfants prêter serment devant des responsables politiques, des vétérans de guerre et de dirigeants locaux de Iounarmia, "l'Armée des jeunes", groupe militariste lancée en 2016 à l'initiative du ministre de la Défense Sergueï Choïgou.

Daria Tchertkova explique que son fils Stanislav, âgé de 12 ans, a pris sa "décision en toute conscience" de rejoindre cette organisation.

"Nous l'avons soutenu", affirme cette mère de 31 ans à l'AFP, ajoutant que le patriotisme et l'attachement au passé est une valeur importante dans sa famille.

Selon elle, l'offensive lancée par Moscou en Ukraine et ses retombées ont contribué à l'engagement de son fils dans Iounarmia, aujourd'hui sanctionnée par l'UE en raison de son soutien à l'assaut russe contre son voisin.

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"Il est au courant à propos de l'opération militaire spéciale. Ce qu'il se passe dans le monde a en partie influencé sa décision", explique Daria Tchertkova.

Et elle espère que son cadet, âgé de six ans, rejoindra également en temps voulu le mouvement. "Pour un garçon, je pense que l'essentiel, c'est d'aimer son pays, de défendre sa patrie, et d'être un patriote".


Le patriotisme et la glorification du passé ont toujours fait partie de l'éducation en Russie, mais ces dernières années, sous l'impulsion de Vladimir Poutine, ces éléments ont pris une place prépondérante dans le discours public, à l'école, dans les esprits et les organisations de jeunesse.

Et plus encore depuis un an, lorsque le président russe a lancé son offensive contre l'Ukraine, martelant que les Russes font face, comme leurs grands-parents, à des nazis déterminés à détruire la Russie.

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Selon le site Internet de l'Armée des jeunes, plus de 1,2 million de personnes ont rejoint ses rangs depuis le lancement en 2016 de ce mouvement qui accueille les mineurs de huit à 18 ans.

L'enseignante Ioulia Tchernichova, qui accompagnait ses élèves participant à la cérémonie au musée de Stalingrad, estime que des mouvements de jeunesse de ce type sont "très importants à notre époque".

Elle dit même avoir emmené ses élèves rendre visite à des soldats russes qui ont été blessés en Ukraine. Ils leur ont joué un spectacle comique.

"Nous avons aussi fait des cartes postales pour le Nouvel an" qui ont été envoyées aux soldats sur le front, explique cette femme de 42 ans.

L'Armée de la jeunesse a souvent été qualifiée de version russe des mouvements soviétiques des pionniers et des Komsomol.

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Lilia, qui travaillait au sein du théâtre de marionnettes de Volgograd, raconte avoir "tout fait" au sein de ces jeunesses communistes.

"J'étais une pionnière, une Komsomol et une petite octobriste", dit la grand-mère, vêtue d'un manteau de fourrure et de lunettes violettes.

Ce qui rend l'Armée des jeunes différente, selon elle: "Je pense que c'est encore plus patriotique".

Avec AFP
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