Djokovic, 22 titres en Grand chelem, et maintenant?
©Le Serbe Novak Djokovic, vainqueur de l'Open d'Australie pour la 10e fois et à nouveau numéro 1 mondial, lundi à Mekbourne. Saeed Khan/AFP
Revenu à la hauteur de Rafael Nadal avec un 22e titre en Grand Chelem conquis à l'Open d'Australie, et redevenu N.1 mondial, Novak Djokovic a idéalement lancé une saison 2023 qui pourrait lui permettre de devenir statistiquement le meilleur joueur de l’histoire, à défaut d’être le plus aimé.

Rendez-vous à Dubaï

Si sa blessure à la cuisse gauche contractée avant l'Open d'Australie ne l'a pas empêché de remporter un 10e titre à Melbourne, Djokovic va prendre quelques semaines de repos pour se remettre totalement d'aplomb.

Le Serbe de 35 ans, qui va passer "des examens médicaux dans les prochains jours", compte faire son retour "au tournoi de Dubaï, qui aura lieu dans un mois (ndlr: 27 février-4 mars)". "J'espère que je serai en mesure de revenir sur les courts dans quelques semaines", a-t-il déclaré lundi à l'AFP, trophée en main, lors de la traditionnelle séance photos au bord du fleuve Yarra.

Mais ce retour sera de courte durée puisqu'il va ensuite manquer la tournée américaine au printemps. Les autorités américaines ont effet prolongé jusqu'au 10 avril l'interdiction de séjour aux étrangers non vaccinés contre le Covid-19.

Djokovic va ainsi devoir faire une croix sur le Masters 1000 d'Indian Wells (6-19 mars) et sur celui de Miami (19 mars-2 avril). "Vous connaissez ma position, donc c'est comme ça", a laconiquement réagi début janvier le Serbe, déjà privé de ces mêmes tournois l'an passé, puis de l'US Open fin août, après avoir été expulsé de l'Open d'Australie début 2022. Son absence aux Etats-Unis au printemps pourrait lui coûter sa place de N.1 mondial.

Dans le jardin de "Rafa" à Roland-Garros

Le prochain rendez-vous majeur du Serbe sera Roland-Garros fin mai, où l'attendra celui avec qui il partage désormais le record de 22 titres en Grand Chelem, Rafael Nadal. A condition que l'Espagnol de 36 ans, qui enchaîne les pépins physiques, soit apte à Paris... Blessé à une hanche, il a été battu dès le 2e tour à Melbourne et a annoncé qu'il serait absent de six à huit semaines.


Si Djokovic mène de peu (30-29) au bilan de leurs confrontations, à Roland-Garros, le bilan penche largement (8-2) en faveur du Majorquin, 14 fois vainqueur Porte d'Auteuil. Mais la victoire du Serbe en demi-finale en 2021, "l'un des trois plus grands matches de toute (sa) carrière" selon lui, lui avait ouvert la porte d'un sacre en finale, le deuxième après 2016. L'an passé, Nadal avait écarté Djokovic en quart de finale.

"Là, nous étions chez Novak (à Melbourne) et maintenant, nous allons chez Rafa (à Roland-Garros)", a lancé dimanche l'entraîneur de Djokovic, Goran Ivanisevic. Et sur la terre battue parisienne, même à 36 ans et malgré l'arrivée de la jeune génération, "si Rafa entre sur le court, pour moi il est toujours le favori", souligne l'ancien joueur croate.

Jusqu’où peut aller "Djoko"?

A défaut de mettre un terme à l'hégémonie de Nadal à Roland-Garros, Djokovic pourra viser un septième titre à Wimbledon en juillet. Selon Ivanisevic, "il lui reste sans aucun doute deux à trois ans" pour conquérir d'autres titres du Grand Chelem. Tant que Djokovic et Nadal seront en bonne condition physique, "la bataille entre eux" se poursuivra, ajoute-t-il. "Il vient d'ailleurs, son cerveau fonctionne différemment (..) le type est incroyable", s'extasie son entraîneur.

L'intéressé, lui, "veut gagner autant de titres du Grand Chelem que possible. Ces trophées sont le principal facteur de motivation. Je ne veux vraiment pas m'arrêter là, je n'en ai pas l'intention. Je sais que lorsque je me sens bien physiquement et mentalement, je peux gagner n'importe quel tournoi du Grand Chelem, contre n'importe qui", assure-t-il. "Mais rien n'est jamais acquis. Je ne sais pas combien d'années, ni combien de Majeurs je vais encore pouvoir jouer", reconnaît le Serbe.

Pour l'ancien numéro 1 mondial Mats Wilander, consultant pour le quotidien français L'Equipe, Djokovic "dégage une impression de supériorité rarement vue dans l'histoire du jeu. À part le service adverse, il contrôle absolument tout ce qu'il se passe sur un court". Le Serbe "a encore modernisé" son tennis, en prenant "les jeunes à leur propre jeu", savoure le Suédois.

De quoi conforter les espoirs du Serbe de devenir le "GOAT" (le plus grand joueur de tous les temps, NDLR), même si diverses polémiques l'ont rendu moins populaire que Federer et Nadal.
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