Plus d'un million de personnes ont assisté à la messe du pape François à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. "Cessez d’étouffer l’Afrique", a appelé le Pape, tout en dénonçant les "divisions, source de blessures du pays".

Chants, danses, clameurs et banderoles : plus d'un million de personnes, selon les autorités, se sont rassemblées mercredi à Kinshasa pour une messe géante du pape François, au deuxième jour de sa visite en République démocratique du Congo.

Beaucoup de fidèles sont arrivés dès mardi soir sur le tarmac de l'aéroport de Ndolo, dans l'est de la capitale, pour passer la nuit sur place avant cette messe en plein air présidée par le Jésuite argentin, très attendu dans le pays.

Arrivé en "papamobile", le pape a salué la foule qui l'a acclamé avec des drapeaux et des chants traditionnels dans une ambiance survoltée, sous un grand soleil et un important dispositif de sécurité.

"Quand le pape (Jean-Paul II) est venu pour la première fois, c'était de l’histoire, j'avais 15 ans, aujourd’hui j’ai 55 ans, donc assister à une première messe papale est très important", déclare à l'AFP Adrien Louka, arrivé avant l'aube.

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"Comme notre pays a beaucoup de problèmes, c’est la réconciliation que nous cherchons et le pape va donner un message pour que les pays qui nous entourent nous laissent en paix !", ajoute-t-il, vêtu d’une chemise colorée avec le logo de la visite papale dans le dos.

Dans son homélie en italien, traduite en français, le souverain pontife a d'abord souhaité la paix aux fidèles en lingala, une des quatre langues nationales de la RDC. Il les a ensuite invités à "ne pas céder aux divisions" devant les "blessures" du pays.

Pour son premier discours mardi dans la capitale du plus grand pays catholique d'Afrique, Jorge Bergoglio a dénoncé le "colonialisme économique" qui "se déchaîne" dans ce pays au sous-sol d'une immense richesse et à la terre fertile, mais dont les deux tiers des quelque 100 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

"Cessez d’étouffer l’Afrique : elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser", a lancé le pape devant les autorités et le corps diplomatique au palais présidentiel.


Dès son arrivée, il avait été accueilli dans la liesse populaire par des dizaines de milliers de personnes massées le long des grandes avenues de la mégapole de quelque 15 millions d'habitants.
Encourager la paix

Autre temps fort de cette étape à Kinshasa, le chef spirituel de l'Église catholique rencontrera mercredi après-midi des victimes de violences dans l'est du pays.

François devait initialement se rendre à Goma, dans le Nord-Kivu, province congolaise frontalière du Rwanda en proie à de nombreuses violences et à la résurgence du groupe armé M23 qui a conquis au cours des derniers mois de vastes pans du territoire.

Mais cette étape, qui figurait dans le voyage prévu en juillet 2022 puis reporté à cause des douleurs au genou du pape de 86 ans, a finalement été supprimée en raison des risques de sécurité, jugés trop importants.

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L'est de la RDC compte des dizaines d'autres groupes armés, dont des rebelles islamistes qui prennent pour cible des civils.

Mardi, le pape a "encouragé les processus de paix en cours" afin que "les engagements soient tenus". Il a aussi évoqué l’environnement, l'éducation, les problématiques sociales et sanitaires, des thématiques sur lesquelles il devrait revenir lors de ses prochaines prises de parole.

Mercredi en fin d'après-midi, le pape prononcera son troisième et dernier discours de la journée devant des représentants d'œuvres caritatives.

Il s'agit du quarantième voyage international de François depuis son élection en 2013, le cinquième sur le continent africain. Après Kinshasa, il rejoindra vendredi Juba, capitale du Soudan du Sud, plus jeune État du monde et parmi les plus pauvres de la planète.

Avec AFP
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