©“La photo dans le magazine The New Yorker est dramatique et puissante, mais c’est en fait, sans poésie, ce à quoi je ressemble,” Salman Rushdie, Twitter.
L’auteur américano-britannique d’origine indienne Salman Rushdie sort un nouveau roman, Victory City, six mois après avoir été poignardé aux États-Unis lors d’une conference littéraire. L’auteur des Versets sataniques (1989), roman qui lui a valu une fatwa exigeant sa mise à mort, n’a pas pour autant baissé les bras ou la plume. «Pour citer les mots immortels de Popeye le marin, je suis ce que je suis et c'est tout ce je suis», affiche-t-il en guise d’introduction à son compte Twitter.
Son nouveau livre a en effet la mission de «donner aux femmes une place égale dans un monde patriarcal», selon les mots de l'éditeur Penguin Random House. Ainsi, son héroïne et poète, qui vivra près de 250 ans, sera aussi le témoin de «l'orgueil de ceux qui sont au pouvoir», assistera à l'essor puis à la destruction de Bisnaga et subira l'exil.
Le roman relate l'épopée de Pampa Kampana, une jeune orpheline dotée de pouvoirs magiques par une déesse, qui va créer la ville de Bisnaga: Victory City. Achevé avant que son auteur ne soit poignardé au couteau, le roman vient de voir le jour et témoigne encore de la liberté d’expression de cet auteur libre d’âme, de pensée et de mots. En effet, Victory City est le «récit épique d'une femme» au XIVe siècle où «les mots sont les seuls vainqueurs» – c'est d'ailleurs sur ces mots que se termine le roman.
C'est ainsi que dans un entretien exclusif accordé au rédacteur en chef du New Yorker, l'écrivain David Remnick, Rushdie affirme qu'on ne pourra «jamais enlever au gens la faculté fondamentale de raconter des histoires». Et pourtant, l’attaque au couteau contre l’écrivain n’est pas sans séquelles. Déjà, en octobre dernier, son agent littéraire, Andrew Wylie, avait révélé qu'il avait perdu la vue d'un oeil et l'usage d'une main. Cependant, les répercussions vont plus loin que les dommages physiques.
En effet, dans l'entretien du New Yorker, intitulé «Le défi de Salman Rushdie» et accompagné d'une interview audio d'une heure, Rushdie admet qu'il a beaucoup de mal à écrire et qu'il souffre de stress post-traumatique: «Je m’assieds pour écrire et il ne se passe rien; j'écris, mais c'est un mélange de vide et de bric-à-brac, des choses que je rédige et que j'efface le lendemain.» «Je ne suis pas encore tiré d'affaire», confie-t-il en rappelant que «le SSPT [syndrome de stress post-traumatique] existe, vous savez».
Même si sa «guérison progresse», comme l’a révélé son agent au journal The Guardian, l'écrivain ne fera pas de tournée pour promouvoir son quinzième roman, qui sort cette semaine aux États-Unis, puis au Royaume-Uni, et en septembre en France chez Actes Sud. Des événements sont toutefois prévus pour accompagner la parution de Victory City, dont une conférence qui sera diffusée sur Internet avec les auteurs britanniques Margaret Atwood et Neil Gaiman.
«J'ai connu mieux, mais vu ce qui c'est passé, je ne vais pas si mal», assure Salman Rushdie, ajoutant «tenir [son agresseur] pour responsable» de son état de santé.
Marie-Christine Tayah
Instagram:
avec AFP
Son nouveau livre a en effet la mission de «donner aux femmes une place égale dans un monde patriarcal», selon les mots de l'éditeur Penguin Random House. Ainsi, son héroïne et poète, qui vivra près de 250 ans, sera aussi le témoin de «l'orgueil de ceux qui sont au pouvoir», assistera à l'essor puis à la destruction de Bisnaga et subira l'exil.
Le roman relate l'épopée de Pampa Kampana, une jeune orpheline dotée de pouvoirs magiques par une déesse, qui va créer la ville de Bisnaga: Victory City. Achevé avant que son auteur ne soit poignardé au couteau, le roman vient de voir le jour et témoigne encore de la liberté d’expression de cet auteur libre d’âme, de pensée et de mots. En effet, Victory City est le «récit épique d'une femme» au XIVe siècle où «les mots sont les seuls vainqueurs» – c'est d'ailleurs sur ces mots que se termine le roman.
C'est ainsi que dans un entretien exclusif accordé au rédacteur en chef du New Yorker, l'écrivain David Remnick, Rushdie affirme qu'on ne pourra «jamais enlever au gens la faculté fondamentale de raconter des histoires». Et pourtant, l’attaque au couteau contre l’écrivain n’est pas sans séquelles. Déjà, en octobre dernier, son agent littéraire, Andrew Wylie, avait révélé qu'il avait perdu la vue d'un oeil et l'usage d'une main. Cependant, les répercussions vont plus loin que les dommages physiques.
En effet, dans l'entretien du New Yorker, intitulé «Le défi de Salman Rushdie» et accompagné d'une interview audio d'une heure, Rushdie admet qu'il a beaucoup de mal à écrire et qu'il souffre de stress post-traumatique: «Je m’assieds pour écrire et il ne se passe rien; j'écris, mais c'est un mélange de vide et de bric-à-brac, des choses que je rédige et que j'efface le lendemain.» «Je ne suis pas encore tiré d'affaire», confie-t-il en rappelant que «le SSPT [syndrome de stress post-traumatique] existe, vous savez».
Même si sa «guérison progresse», comme l’a révélé son agent au journal The Guardian, l'écrivain ne fera pas de tournée pour promouvoir son quinzième roman, qui sort cette semaine aux États-Unis, puis au Royaume-Uni, et en septembre en France chez Actes Sud. Des événements sont toutefois prévus pour accompagner la parution de Victory City, dont une conférence qui sera diffusée sur Internet avec les auteurs britanniques Margaret Atwood et Neil Gaiman.
«J'ai connu mieux, mais vu ce qui c'est passé, je ne vais pas si mal», assure Salman Rushdie, ajoutant «tenir [son agresseur] pour responsable» de son état de santé.
Marie-Christine Tayah
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avec AFP
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