La mobilisation se poursuit contre la réforme des retraites en France, malgré une baisse du nombre des manifestants. Les syndicats espèrent une manifestation massive samedi, afin de maintenir la pression sur le gouvernement.
Le nombre de grévistes et de manifestants s'annonçait en baisse mardi pour la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les syndicats se projetant déjà vers la quatrième, samedi, pour maintenir la pression sur la majorité, au front dans l'hémicycle.
Les chiffres des cortèges qui se sont déroulés dans la matinée montraient une participation moindre que la semaine dernière : par exemple 5.000 à Angoulême selon les autorités, contre 8.500 le 31 janvier et 9.000 le 19 janvier.
Ou encore Rouen, où les manifestants étaient 8.700 selon la préfecture, contre 13.800 le 31 janvier et 13.000 le 19. A Clermont-Ferrand la police a compté 9.200 manifestants (17.000 le 31 et 19.000 le 19).
La manifestation parisienne réunissait selon la CGT quelque 400.000 personnes, autant que le 19 janvier, mais 100.000 de moins que le 31. Elle se déroulait dans le calme malgré quelques incidents, dont des vitrines brisées ou endommagées. Trois interpellations ont été annoncées par la préfecture de police.
[embed]https://www.youtube.com/watch?v=8w6sa-hib7Q[/embed]
"Le message de ce soir, ce sera un appel à manifester massivement samedi", a déclaré le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, reconnaissant pour la journée de mardi "un petit handicap avec les vacances", qui ont commencé pour la zone A.
"Mais le débat parlementaire c'est jusque fin mars, et en mars, il n'y aura plus de vacances", a-t-il prévenu, estimant une nouvelle fois que ce serait "une folie démocratique de rester sourd" à la contestation de la réforme.
Le leader de la CGT, Philippe Martinez, a appelé à des grèves "plus dures, plus massives, plus nombreuses", "si le gouvernement persiste à ne pas écouter". "Il faudra d'autres manifs mais pour nous, c'est clair, la suite, ce sera la grève reconductible, autour du 8 mars", lui a fait écho Simon Duteil (Solidaires).
À Orléans, Stéphanie Rivière, assistante sociale promet : "dans ma famille, tout le monde ne fait pas grève, car ils n'ont pas les moyens. Mais tout le monde viendra samedi".
"C'est tellement important d'être là. J'arrive au bout du marathon et on me dit qu'il faut courir encore 10 kilomètres de plus. On est déglingués physiquement en sommeil, en repos", a témoigné à Bordeaux Fabrice Gaudin, 57 ans, qui fait les trois-huit.
"Réforme des re-traitres" ou "Un pied au boulot, l'autre dans le caveau", dénonçaient des pancartes à Paris.
Avec plus de 200 rassemblements dans le pays à l'appel des huit principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU), une source sécuritaire prévoyait la semaine dernière une fourchette de 900.000 à 1,1 million de manifestants. Onze mille policiers et gendarmes ont été mobilisés, dont 4.000 dans la capitale.
Le 31 avait rassemblé 1,27 million de personnes selon les autorités et 2,5 millions selon les syndicats.
Dans le secteur clé des transports, la circulation des trains et métros était "fortement perturbée" à la SNCF et à la RATP. Mais avec un taux de grévistes tombé à 25%, contre 36% le 31 et 46% le 19.
Les Français sont de nouveau descendus dans la rue pour protester contre la réforme des retraites (AFP)
Dans l'énergie, la CGT revendique une baisse d'environ 4.500 MW de production d'énergie, l'équivalent de plus de quatre réacteurs nucléaires. Plus d'un opérateur sur deux (56%) des équipes du matin des raffineries de TotalEnergies étaient en grève selon la direction, entre 75 et 100%, selon la CGT. La direction d'EDF recensait 30,3% de grévistes à la mi-journée, contre 40,3% le 31 janvier.
Le ministère de l'Éducation faisait état de 14,17% d'enseignants grévistes (contre 25,92% le 31 janvier), dans les zones qui ne sont pas en vacances.
Selon une source policière, neuf sites universitaires et 24 lycées ont été perturbés en France, avec 14 blocages. La Voix lycéenne a revendiqué près de 150 lycées bloqués.
Un peu plus de 11% des fonctionnaires étaient en grève en milieu de journée dans la fonction publique d'État, contre 19,4% le 31 et 28% lors de la première.
"On ne peut pas gouverner très longtemps contre son propre pays", a averti mardi Olivier Faure (PS). Quant au leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, il a appelé Emmanuel Macron à devenir "raisonnable", accusant le président de la République de "commencer son nouveau quinquennat par un coup de force".
Interrogé lors des questions au gouvernement à l'Assemblée, le ministre du Travail Olivier Dussopt a redit la détermination de l'exécutif.
Le gouvernement français reste sourd aux manifestations (AFP)
"Si, il faut le faire, parce que le système est déficitaire structurellement", a-t-il dit, répondant à une question du député Inaki Echaniez (PS)... reprenant mot pour mot une question posée par M. Dussopt quand il était député PS, lors de la réforme des retraites de 2010.
Après les concessions accordées sur les petites pensions, puis les carrières longues, il a évoqué sur RMC un "bilan d'étape" au Parlement, avant la présidentielle de 2027. Une nouvelle main tendue à la droite, dont les voix seront cruciales pour éviter de recourir au 49-3.
L'examen du texte a commencé lundi à l'Assemblée nationale dans une ambiance houleuse. Le gouvernement a fixé une date butoir au 17 février pour l'examen du texte au Palais Bourbon.
Avec AFP
Le nombre de grévistes et de manifestants s'annonçait en baisse mardi pour la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les syndicats se projetant déjà vers la quatrième, samedi, pour maintenir la pression sur la majorité, au front dans l'hémicycle.
Les chiffres des cortèges qui se sont déroulés dans la matinée montraient une participation moindre que la semaine dernière : par exemple 5.000 à Angoulême selon les autorités, contre 8.500 le 31 janvier et 9.000 le 19 janvier.
Ou encore Rouen, où les manifestants étaient 8.700 selon la préfecture, contre 13.800 le 31 janvier et 13.000 le 19. A Clermont-Ferrand la police a compté 9.200 manifestants (17.000 le 31 et 19.000 le 19).
La manifestation parisienne réunissait selon la CGT quelque 400.000 personnes, autant que le 19 janvier, mais 100.000 de moins que le 31. Elle se déroulait dans le calme malgré quelques incidents, dont des vitrines brisées ou endommagées. Trois interpellations ont été annoncées par la préfecture de police.
[embed]https://www.youtube.com/watch?v=8w6sa-hib7Q[/embed]
"Le message de ce soir, ce sera un appel à manifester massivement samedi", a déclaré le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, reconnaissant pour la journée de mardi "un petit handicap avec les vacances", qui ont commencé pour la zone A.
"Mais le débat parlementaire c'est jusque fin mars, et en mars, il n'y aura plus de vacances", a-t-il prévenu, estimant une nouvelle fois que ce serait "une folie démocratique de rester sourd" à la contestation de la réforme.
Le leader de la CGT, Philippe Martinez, a appelé à des grèves "plus dures, plus massives, plus nombreuses", "si le gouvernement persiste à ne pas écouter". "Il faudra d'autres manifs mais pour nous, c'est clair, la suite, ce sera la grève reconductible, autour du 8 mars", lui a fait écho Simon Duteil (Solidaires).
À Orléans, Stéphanie Rivière, assistante sociale promet : "dans ma famille, tout le monde ne fait pas grève, car ils n'ont pas les moyens. Mais tout le monde viendra samedi".
"C'est tellement important d'être là. J'arrive au bout du marathon et on me dit qu'il faut courir encore 10 kilomètres de plus. On est déglingués physiquement en sommeil, en repos", a témoigné à Bordeaux Fabrice Gaudin, 57 ans, qui fait les trois-huit.
"Réforme des re-traitres" ou "Un pied au boulot, l'autre dans le caveau", dénonçaient des pancartes à Paris.
"Fortement perturbée"
Avec plus de 200 rassemblements dans le pays à l'appel des huit principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU), une source sécuritaire prévoyait la semaine dernière une fourchette de 900.000 à 1,1 million de manifestants. Onze mille policiers et gendarmes ont été mobilisés, dont 4.000 dans la capitale.
Le 31 avait rassemblé 1,27 million de personnes selon les autorités et 2,5 millions selon les syndicats.
Dans le secteur clé des transports, la circulation des trains et métros était "fortement perturbée" à la SNCF et à la RATP. Mais avec un taux de grévistes tombé à 25%, contre 36% le 31 et 46% le 19.
Les Français sont de nouveau descendus dans la rue pour protester contre la réforme des retraites (AFP)
Dans l'énergie, la CGT revendique une baisse d'environ 4.500 MW de production d'énergie, l'équivalent de plus de quatre réacteurs nucléaires. Plus d'un opérateur sur deux (56%) des équipes du matin des raffineries de TotalEnergies étaient en grève selon la direction, entre 75 et 100%, selon la CGT. La direction d'EDF recensait 30,3% de grévistes à la mi-journée, contre 40,3% le 31 janvier.
Le ministère de l'Éducation faisait état de 14,17% d'enseignants grévistes (contre 25,92% le 31 janvier), dans les zones qui ne sont pas en vacances.
Selon une source policière, neuf sites universitaires et 24 lycées ont été perturbés en France, avec 14 blocages. La Voix lycéenne a revendiqué près de 150 lycées bloqués.
Un peu plus de 11% des fonctionnaires étaient en grève en milieu de journée dans la fonction publique d'État, contre 19,4% le 31 et 28% lors de la première.
Devenir "raisonnable"
"On ne peut pas gouverner très longtemps contre son propre pays", a averti mardi Olivier Faure (PS). Quant au leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, il a appelé Emmanuel Macron à devenir "raisonnable", accusant le président de la République de "commencer son nouveau quinquennat par un coup de force".
Interrogé lors des questions au gouvernement à l'Assemblée, le ministre du Travail Olivier Dussopt a redit la détermination de l'exécutif.
Le gouvernement français reste sourd aux manifestations (AFP)
"Si, il faut le faire, parce que le système est déficitaire structurellement", a-t-il dit, répondant à une question du député Inaki Echaniez (PS)... reprenant mot pour mot une question posée par M. Dussopt quand il était député PS, lors de la réforme des retraites de 2010.
Après les concessions accordées sur les petites pensions, puis les carrières longues, il a évoqué sur RMC un "bilan d'étape" au Parlement, avant la présidentielle de 2027. Une nouvelle main tendue à la droite, dont les voix seront cruciales pour éviter de recourir au 49-3.
L'examen du texte a commencé lundi à l'Assemblée nationale dans une ambiance houleuse. Le gouvernement a fixé une date butoir au 17 février pour l'examen du texte au Palais Bourbon.
Avec AFP
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