Après les chars, Volodymyr Zelensky veut des avions de combat. À Londres mercredi, première étape d'une tournée européenne qui devait le conduire en soirée à Paris, le président ukrainien a tenté de convaincre les dirigeants britanniques de soutenir ses forces aériennes.
À Londres, au début d'une tournée européenne surprise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté mercredi ses alliés à lui livrer des avions pour repousser la Russie, nouvelle étape dans le soutien à Kiev à laquelle le gouvernement britannique a ouvert la voie.
À quelques jours du premier anniversaire de l'invasion lancée par le président russe, Vladimir Poutine, le 24 février 2022, le dirigeant ukrainien est venu plaider sa cause au Royaume-Uni, avant de se rendre à Paris mercredi soir pour un dîner de travail avec Emmanuel Macron et le chancelier allemand, Olaf Scholz, puis Bruxelles jeudi pour un sommet de l'Union européenne.
Volodymyr Zelensky, dont le second déplacement à l'étranger depuis un an avait été gardé secret jusqu'au bout, a été reçu par le Premier ministre, Rishi Sunak, à Downing Street. (AFP)
Le moment est crucial pour l'Ukraine qui s'inquiète des succès de l'armée russe dans le Donbass depuis janvier et craint une offensive d'ampleur dans les semaines à venir.
Volodymyr Zelensky, dont le second déplacement à l'étranger depuis un an avait été gardé secret jusqu'au bout, a été reçu par le Premier ministre, Rishi Sunak, à Downing Street. Puis il s'est adressé au Parlement britannique dont les deux chambres étaient réunies dans le cadre grandiose du Westminster Hall, vaste salle qui a accueilli de rares dirigeants étrangers comme le Français Charles de Gaulle en 1960, mais aussi le cercueil de la reine Elizabeth II en septembre.
"Nous savons que la liberté va l'emporter, nous savons que la Russie va perdre", a insisté le dirigeant ukrainien. "Je vous demande, à vous et au monde, des mots simples mais pourtant très importants: des avions de combat pour l'Ukraine, des ailes pour la liberté", a déclaré M. Zelensky, avant de conclure par des remerciements "pour le thé anglais délicieux" et "d'avance pour les puissants avions britanniques".
Former des pilotes
Jusqu'ici, les Occidentaux se sont montrés réticents à franchir ce pas supplémentaire dans l'aide à l'Ukraine, de crainte d'une escalade avec la Russie. Mais les tabous tombent les uns après les autres depuis un an et les soutiens de Kiev ont déjà accepté en janvier de fournir des chars lourds.
Le chef du gouvernement conservateur britannique a promis à Volodymyr Zelensky de former des pilotes de chasse "aux normes de l'Otan" et ce "afin de garantir que l'Ukraine puisse défendre son espace aérien à l'avenir".
Il a fait ensuite savoir, via son porte-parole, qu'il avait demandé à l'armée d'étudier de possibles livraisons d'avions tout en prévenant qu'il ne pouvait s'agir que "d'une solution à long terme".
Volodymyr Zelensky devait poursuivre ses discussions mercredi soir à la table d'Emmanuel Macron (AFP)
"Pour ce qui est d'apporter une aide militaire à l'Ukraine, rien n'est exclu", a précisé le dirigeant britannique devant la presse aux côtés de M. Zelensky, reconnaissant que les livraisons d'avions faisaient "bien sûr partie de la conversation" mais soulignant que les formations nécessaires pouvaient atteindre trois ans.
Souriant, le président ukrainien a rétorqué que les pilotes ukrainiens, vu leur expérience de terrain de guerre, avaient déjà suivi l'équivalent de "deux ans et demi" de formation. Il a admis que la priorité de l'armée ukrainienne pour l'instant était surtout de recevoir des blindés ainsi que de armes de longue portée.
Sur ce dernier point, Londres a promis d'envoyer immédiatement des capacités d'artillerie à plus longue portée, sans détailler lesquelles. Le gouvernement a également renforcé ses sanctions contre le secteur de la défense russe et notamment la production de drones.
Londres est le premier allié de Kiev à ouvrir la voie à une livraison d'avions, même si ce n'est que dans une perspective éloignée.
L'ambassade de Russie au Royaume-Uni a averti que des livraisons d'avions ne resteraient pas sans "réponse".
"Macron a changé"
Volodymyr Zelensky devait poursuivre ses discussions mercredi soir à la table d'Emmanuel Macron. Dans un entretien accordé au Figaro, il s'est félicité de ce que son homologue français, parfois accusé de ne pas être à la pointe du soutien à l'Ukraine, ait "changé", et a estimé que la confiance était "réelle aujourd'hui".
"Je crois qu'il a changé. Et qu'il a changé pour de vrai cette fois", a déclaré M. Zelensky. "Après tout, c'est lui qui a ouvert la porte aux livraisons de chars. Il a aussi soutenu la candidature de l'Ukraine à l'UE. Je crois que c'était un vrai signal", a ajouté le président ukrainien, attendu mercredi soir à Paris après une visite à Londres.
"Nous avons eu énormément de conversations avec la France, l'Allemagne et les autres pays. Je crois que la confiance est réelle aujourd'hui", a-t-il insisté.
Début février, Paris a encore annoncé la livraison de 12 nouveaux canons Caesar, très appréciés des forces ukrainiennes, après 18 déjà livrés. (AFP)
Le président français a été critiqué en Ukraine et dans les pays européens de l'Est pour avoir à plusieurs reprises déclaré qu'"il ne fallait pas humilier la Russie" et pour avoir parlé au président russe, Vladimir Poutine, à des dizaines de reprises depuis le début de l'invasion russe, il y a presque un an. Paris avait aussi été accusé de traîner les pieds pour les livraisons d'armes à l'Ukraine.
Début janvier, la France avait annoncé la livraison de blindés AMX-10 RC à l'Ukraine, entraînant chez les autres alliés occidentaux de l'Ukraine des annonces de livraison de chars, notamment les Leopard de fabrication allemande.
Début février, Paris avait de nouveau annoncé la livraison de 12 nouveaux canons Caesar, très appréciés des forces ukrainiennes, après 18 déjà livrés. Tout en ne se disant pas opposé à la cession d'avions de combat à Kiev, auparavant une ligne rouge.
Avec AFP
À Londres, au début d'une tournée européenne surprise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté mercredi ses alliés à lui livrer des avions pour repousser la Russie, nouvelle étape dans le soutien à Kiev à laquelle le gouvernement britannique a ouvert la voie.
À quelques jours du premier anniversaire de l'invasion lancée par le président russe, Vladimir Poutine, le 24 février 2022, le dirigeant ukrainien est venu plaider sa cause au Royaume-Uni, avant de se rendre à Paris mercredi soir pour un dîner de travail avec Emmanuel Macron et le chancelier allemand, Olaf Scholz, puis Bruxelles jeudi pour un sommet de l'Union européenne.
Volodymyr Zelensky, dont le second déplacement à l'étranger depuis un an avait été gardé secret jusqu'au bout, a été reçu par le Premier ministre, Rishi Sunak, à Downing Street. (AFP)
Le moment est crucial pour l'Ukraine qui s'inquiète des succès de l'armée russe dans le Donbass depuis janvier et craint une offensive d'ampleur dans les semaines à venir.
Volodymyr Zelensky, dont le second déplacement à l'étranger depuis un an avait été gardé secret jusqu'au bout, a été reçu par le Premier ministre, Rishi Sunak, à Downing Street. Puis il s'est adressé au Parlement britannique dont les deux chambres étaient réunies dans le cadre grandiose du Westminster Hall, vaste salle qui a accueilli de rares dirigeants étrangers comme le Français Charles de Gaulle en 1960, mais aussi le cercueil de la reine Elizabeth II en septembre.
"Nous savons que la liberté va l'emporter, nous savons que la Russie va perdre", a insisté le dirigeant ukrainien. "Je vous demande, à vous et au monde, des mots simples mais pourtant très importants: des avions de combat pour l'Ukraine, des ailes pour la liberté", a déclaré M. Zelensky, avant de conclure par des remerciements "pour le thé anglais délicieux" et "d'avance pour les puissants avions britanniques".
Former des pilotes
Jusqu'ici, les Occidentaux se sont montrés réticents à franchir ce pas supplémentaire dans l'aide à l'Ukraine, de crainte d'une escalade avec la Russie. Mais les tabous tombent les uns après les autres depuis un an et les soutiens de Kiev ont déjà accepté en janvier de fournir des chars lourds.
Le chef du gouvernement conservateur britannique a promis à Volodymyr Zelensky de former des pilotes de chasse "aux normes de l'Otan" et ce "afin de garantir que l'Ukraine puisse défendre son espace aérien à l'avenir".
Il a fait ensuite savoir, via son porte-parole, qu'il avait demandé à l'armée d'étudier de possibles livraisons d'avions tout en prévenant qu'il ne pouvait s'agir que "d'une solution à long terme".
Volodymyr Zelensky devait poursuivre ses discussions mercredi soir à la table d'Emmanuel Macron (AFP)
"Pour ce qui est d'apporter une aide militaire à l'Ukraine, rien n'est exclu", a précisé le dirigeant britannique devant la presse aux côtés de M. Zelensky, reconnaissant que les livraisons d'avions faisaient "bien sûr partie de la conversation" mais soulignant que les formations nécessaires pouvaient atteindre trois ans.
Souriant, le président ukrainien a rétorqué que les pilotes ukrainiens, vu leur expérience de terrain de guerre, avaient déjà suivi l'équivalent de "deux ans et demi" de formation. Il a admis que la priorité de l'armée ukrainienne pour l'instant était surtout de recevoir des blindés ainsi que de armes de longue portée.
Sur ce dernier point, Londres a promis d'envoyer immédiatement des capacités d'artillerie à plus longue portée, sans détailler lesquelles. Le gouvernement a également renforcé ses sanctions contre le secteur de la défense russe et notamment la production de drones.
Londres est le premier allié de Kiev à ouvrir la voie à une livraison d'avions, même si ce n'est que dans une perspective éloignée.
L'ambassade de Russie au Royaume-Uni a averti que des livraisons d'avions ne resteraient pas sans "réponse".
"Macron a changé"
Volodymyr Zelensky devait poursuivre ses discussions mercredi soir à la table d'Emmanuel Macron. Dans un entretien accordé au Figaro, il s'est félicité de ce que son homologue français, parfois accusé de ne pas être à la pointe du soutien à l'Ukraine, ait "changé", et a estimé que la confiance était "réelle aujourd'hui".
"Je crois qu'il a changé. Et qu'il a changé pour de vrai cette fois", a déclaré M. Zelensky. "Après tout, c'est lui qui a ouvert la porte aux livraisons de chars. Il a aussi soutenu la candidature de l'Ukraine à l'UE. Je crois que c'était un vrai signal", a ajouté le président ukrainien, attendu mercredi soir à Paris après une visite à Londres.
"Nous avons eu énormément de conversations avec la France, l'Allemagne et les autres pays. Je crois que la confiance est réelle aujourd'hui", a-t-il insisté.
Début février, Paris a encore annoncé la livraison de 12 nouveaux canons Caesar, très appréciés des forces ukrainiennes, après 18 déjà livrés. (AFP)
Le président français a été critiqué en Ukraine et dans les pays européens de l'Est pour avoir à plusieurs reprises déclaré qu'"il ne fallait pas humilier la Russie" et pour avoir parlé au président russe, Vladimir Poutine, à des dizaines de reprises depuis le début de l'invasion russe, il y a presque un an. Paris avait aussi été accusé de traîner les pieds pour les livraisons d'armes à l'Ukraine.
Début janvier, la France avait annoncé la livraison de blindés AMX-10 RC à l'Ukraine, entraînant chez les autres alliés occidentaux de l'Ukraine des annonces de livraison de chars, notamment les Leopard de fabrication allemande.
Début février, Paris avait de nouveau annoncé la livraison de 12 nouveaux canons Caesar, très appréciés des forces ukrainiennes, après 18 déjà livrés. Tout en ne se disant pas opposé à la cession d'avions de combat à Kiev, auparavant une ligne rouge.
Avec AFP
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