Paris et Berlin veulent intensifier le soutien à l'Ukraine
Après presque une année de guerre, la France et l'Allemagne ont appelé à intensifier le soutien militaire à l'Ukraine, face à l'offensive russe, notamment à Bakhmout. Le président français Emmanuel Macron a affirmé que l'heure n'était "pas au dialogue".

Paris et Berlin se sont prononcés vendredi à Munich pour une intensification du soutien militaire ardemment réclamé par l'Ukraine pour pouvoir repousser l'invasion russe, Emmanuel Macron constatant que l'heure n'était "pas au dialogue".

Après presque un an de guerre et des dizaines de milliers de victimes dans les deux camps, aucun signe d'apaisement n'est en vue sur le front des combats, qui s'enlisent notamment à Bakhmout, et les chances d'une résolution diplomatique au conflit sont quasi-nulles.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a appelé les pays pouvant livrer des chars à "le faire vraiment" (AFP)

"Nous devons absolument intensifier notre soutien et notre effort pour aider à la résistance du peuple et de l'armée ukrainienne et leur permettre de mener la contre-offensive qui seule permettra des négociations crédibles aux conditions choisies par l'Ukraine", a plaidé le chef de l'État français Emmanuel Macron lors de la conférence sur la sécurité de Munich qui a débuté vendredi.

"Aujourd'hui, très clairement l'heure n'est pas au dialogue", a reconnu celui qui a longtemps tenté de conserver des canaux de discussion avec le président Vladimir Poutine, s'attirant parfois de vives critiques de pays européens, Ukraine en tête.

Et alors que l'Otan redoute une prochaine vaste offensive russe, le chancelier Olaf Scholz a de son côté appelé les pays occidentaux pouvant livrer des chars d'assaut à Kiev "à le faire vraiment", un ton inhabituellement critique de sa part.

Après avoir été pressé de toutes parts de livrer des chars Leopard 2, de fabrication allemande, le chancelier a donné fin janvier son feu vert à des livraisons de chars d'assaut par l'Allemagne, mais aussi d'autres pays européens.

Mais les pourparlers ultérieurs avec les partenaires de l'Otan n'ont pas permis à ce stade de réunir les effectifs nécessaires à la constitution d'un bataillon complet, soit une trentaine, de chars 2A6, les plus modernes.
"Accélérer" le soutien

Les dirigeants ont redit aussi qu'ils soutiendraient les Ukrainiens avec leurs alliés "aussi longtemps que nécessaire".

Intervenant avant eux via une liaison vidéo, Volodymyr Zelensky a exhorté les dirigeants mondiaux à "accélérer" leur soutien militaire.

"Nous avons besoin de vitesse. Vitesse pour conclure nos accords, vitesse des livraisons pour renforcer notre combat, vitesse des décisions pour limiter le potentiel russe. Il n'y a pas d'alternative à la vitesse, car c'est d'elle que dépend la vie", a-t-il fait

Des militaires ukrainiens marchent le long d'une rue à Siversk (AFP)


Dans ce contexte, "il n'y a pas d'alternative à la victoire de l'Ukraine. Pas d'alternative à l'Ukraine dans l'Union européenne. Pas d'alternative à l'Ukraine dans l'Otan", a lancé le chef de l'État ukrainien, prévenant que Vladimir Poutine pourrait poursuivre son offensive vers d'autres États de l'ex-bloc soviétique.

"La Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre et l'agression russe doit échouer, parce qu'on ne peut pas accepter la banalisation du recours illégal à la force, a abondé le président français.

Les alliés occidentaux craignent une guerre d'usure en Ukraine.

"Nous devons être préparés pour le long terme, cela peut durer de très nombreuses années", avait averti jeudi le chef de l'Otan Jens Stoltenberg dans un entretien à l'AFP.
Paquet de sanctions

Les pays occidentaux soutiennent l'Ukraine en lui envoyant des armes, et par des sanctions économiques à l'encontre de la Russie.

À cet égard, Washington et ses alliés préparent l'adoption d'"un nouveau gros paquet de sanctions" "autour du 24 février”, date anniversaire de l'offensive russe contre l'Ukraine, a indiqué jeudi Victoria Nuland, secrétaire d'État adjointe aux affaires politiques.

Les chefs de la diplomatie du G7 doivent se réunir samedi en marge de la conférence sur la sécurité.

Les décombres d'un jardin d'enfants détruit par des bombardements à Kharkiv (AFP)

Les alliés ont déjà imposé des sanctions drastiques contre la Russie depuis son invasion de l'Ukraine, frappant au plus haut niveau de l'État russe, ainsi que son industrie, ses banques et le secteur pétrolier.

Plus de 150 représentants gouvernementaux sont attendus pour les trois jours de cette conférence consacrée aux questions de sécurité internationale qui se tient chaque année à Munich.

Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi, la vice-présidente américaine Kamala Harris, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken ainsi que le chef de l'Otan Jens Stoltenberg, qui quittera ses fonctions à l'automne, seront aussi présents.

Les tensions entre les États-Unis et la Chine, exacerbées par le survol du sol américain par un ballon chinois, devraient être abordées samedi.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP
Commentaires
  • Aucun commentaire