Des milliers d’Israéliens se sont donné rendez-vous devant leur Parlement lundi, pour manifester contre un projet de réforme de la justice jugée dangereux pour la démocratie et dont une partie devrait être votée dans la journée.
Des milliers de manifestants convergent lundi vers le Parlement israélien à Jérusalem pour protester contre un projet de réforme de la justice qu'ils estiment dangereux pour la démocratie, avant un vote sur une partie de cette loi prévu dans la soirée. Vers midi déjà (10h00 GMT), ils étaient plusieurs centaines rassemblés à proximité de la Knesset (le Parlement). Des milliers d'autres venus souvent de loin convergeaient vers le point de ralliement avec des drapeaux israéliens, selon des journalistes de l'AFP sur place.
En prévision, les accès au Parlement sont interdits à la foule par un déploiement policier. De leur côté, les organisateurs ont déployé des bannières comme "Ministre du crime" ou "Marre des corrompus", alors qu'un mouvement appelle à abattre "les murs de la dictature". Les manifestants scandent des slogans tels que "Israël n'est pas une dictature!" ou encore "Démocratie égale dialogue".
Des manifestants protestent contre le projet de loi sur la réforme judiciaire du gouvernement près de la Knesset à Jérusalem le 20 février 2023. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Le projet de réforme de la justice annoncé début janvier par le gouvernement mobilise une forte partie de l'opinion publique contre lui. "L'Etat est en danger", a déclaré à l'AFP Dvir Bar, manifestant de 45 ans venu de Holon dans le centre d'Israël. Ce projet "est une tentative de coup d'Etat visant à transformer Israël en dictature", poursuit-il.
A Tel-Aviv, des manifestations ont lieu tous les samedi soirs, rassemblant des dizaines de milliers de protestataires - signe d'une mobilisation massive à l'échelle de la taille du pays - dénonçant en bloc ce projet mais aussi la politique générale du gouvernement, formé en décembre par Benjamin Netanyahu (droite) avec l'aide de partis d'extrême droite et de formations ultra-orthodoxes juives.
Le 13 février déjà, une manifestation monstre avait eu lieu devant le Parlement alors que la Commission des lois commençait l'examen d'une partie des articles de la loi.
Inquiétudes
Le projet du gouvernement comprend l'introduction d'une clause "dérogatoire" permettant au Parlement d'annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême. La réforme propose également des changements dans le processus de nomination des juges de la Cour suprême et la réduction des pouvoirs des conseillers juridiques au sein des ministères.
Des manifestants protestent contre le projet de loi sur la réforme judiciaire du gouvernement près de la Knesset à Jérusalem le 20 février 2023. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Pour M. Netanyahu et son ministre de la justice Yariv Levin, le projet de loi est nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, que le Premier ministre et ses alliés jugent politisée. Mais selon ses détracteurs, la réforme, en visant à réduire l'influence du pouvoir judiciaire au profit du pouvoir politique, met en péril le caractère démocratique de l'Etat d'Israël.
"Sans surveillance de la justice, le gouvernement peut prendre toutes les décisions politiques qu'il veut sans aucune limitation", dénonce Kovi Skier, manifestant de 33 ans venu de Givat Shmuel, dans le centre d'Israël. "Il pourrait prendre des mesures contre les femmes, contre les Arabes, contre les religieux [...] Tout le monde sera affecté", ajoute-t-il, sa fille dans les bras. Dimanche soir, le président israélien Isaac Herzog - qui joue un rôle essentiellement protocolaire - a fait part de ses inquiétudes sur "ce qui arrive à la société israélienne".
"Une épreuve cruciale"
"Nous sommes face à une épreuve cruciale. Je vois les divisions et fissures entre nous, qui deviennent de plus en plus profondes et douloureuses", a-t-il dit. Dans le nord de Tel-Aviv, quelque 4.000 parents d'élèves du primaire ont manifesté avec leurs enfants, rejoints par des membres du corps enseignants.
Des manifestants protestent contre le projet de loi sur la réforme judiciaire du gouvernement près de la Knesset à Jérusalem le 20 février 2023. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
La police a annoncé l'arrestation de huit activistes ayant tenté de bloquer dans la matinée l'entrée du domicile d'un élu ou des routes. Une tentative de blocage de la maison de Tally Gotlib, une élue du Likoud, le parti de M. Netanyahu, a ainsi été fermement critiquée tant par le Premier ministre que par son prédécesseur et désormais chef de l'opposition, Yaïr Lapid.
"Quand des manifestants tentent d'empêcher des élus de venir voter à la Knesset, ce n'est pas une protestation légitime", a déclaré M.Netanyahu. "Ce n'est pas notre manière d'agir, ce n'est pas le moyen légal de protester", a déclaré M. Lapid.
Des voix de droite se sont également élevées contre la mise en place de cette réforme, notamment l'ancien chef du Shin Beth (sécurité intérieure) Yoram Cohen qui a déclaré lundi sur la radio militaire qu'il était "impossible de changer la nature de l'Etat sur le plan judiciaire sans un accord large".
Avec AFP
Des milliers de manifestants convergent lundi vers le Parlement israélien à Jérusalem pour protester contre un projet de réforme de la justice qu'ils estiment dangereux pour la démocratie, avant un vote sur une partie de cette loi prévu dans la soirée. Vers midi déjà (10h00 GMT), ils étaient plusieurs centaines rassemblés à proximité de la Knesset (le Parlement). Des milliers d'autres venus souvent de loin convergeaient vers le point de ralliement avec des drapeaux israéliens, selon des journalistes de l'AFP sur place.
En prévision, les accès au Parlement sont interdits à la foule par un déploiement policier. De leur côté, les organisateurs ont déployé des bannières comme "Ministre du crime" ou "Marre des corrompus", alors qu'un mouvement appelle à abattre "les murs de la dictature". Les manifestants scandent des slogans tels que "Israël n'est pas une dictature!" ou encore "Démocratie égale dialogue".
Des manifestants protestent contre le projet de loi sur la réforme judiciaire du gouvernement près de la Knesset à Jérusalem le 20 février 2023. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Le projet de réforme de la justice annoncé début janvier par le gouvernement mobilise une forte partie de l'opinion publique contre lui. "L'Etat est en danger", a déclaré à l'AFP Dvir Bar, manifestant de 45 ans venu de Holon dans le centre d'Israël. Ce projet "est une tentative de coup d'Etat visant à transformer Israël en dictature", poursuit-il.
A Tel-Aviv, des manifestations ont lieu tous les samedi soirs, rassemblant des dizaines de milliers de protestataires - signe d'une mobilisation massive à l'échelle de la taille du pays - dénonçant en bloc ce projet mais aussi la politique générale du gouvernement, formé en décembre par Benjamin Netanyahu (droite) avec l'aide de partis d'extrême droite et de formations ultra-orthodoxes juives.
Le 13 février déjà, une manifestation monstre avait eu lieu devant le Parlement alors que la Commission des lois commençait l'examen d'une partie des articles de la loi.
Inquiétudes
Le projet du gouvernement comprend l'introduction d'une clause "dérogatoire" permettant au Parlement d'annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême. La réforme propose également des changements dans le processus de nomination des juges de la Cour suprême et la réduction des pouvoirs des conseillers juridiques au sein des ministères.
Des manifestants protestent contre le projet de loi sur la réforme judiciaire du gouvernement près de la Knesset à Jérusalem le 20 février 2023. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Pour M. Netanyahu et son ministre de la justice Yariv Levin, le projet de loi est nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, que le Premier ministre et ses alliés jugent politisée. Mais selon ses détracteurs, la réforme, en visant à réduire l'influence du pouvoir judiciaire au profit du pouvoir politique, met en péril le caractère démocratique de l'Etat d'Israël.
"Sans surveillance de la justice, le gouvernement peut prendre toutes les décisions politiques qu'il veut sans aucune limitation", dénonce Kovi Skier, manifestant de 33 ans venu de Givat Shmuel, dans le centre d'Israël. "Il pourrait prendre des mesures contre les femmes, contre les Arabes, contre les religieux [...] Tout le monde sera affecté", ajoute-t-il, sa fille dans les bras. Dimanche soir, le président israélien Isaac Herzog - qui joue un rôle essentiellement protocolaire - a fait part de ses inquiétudes sur "ce qui arrive à la société israélienne".
"Une épreuve cruciale"
"Nous sommes face à une épreuve cruciale. Je vois les divisions et fissures entre nous, qui deviennent de plus en plus profondes et douloureuses", a-t-il dit. Dans le nord de Tel-Aviv, quelque 4.000 parents d'élèves du primaire ont manifesté avec leurs enfants, rejoints par des membres du corps enseignants.
Des manifestants protestent contre le projet de loi sur la réforme judiciaire du gouvernement près de la Knesset à Jérusalem le 20 février 2023. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
La police a annoncé l'arrestation de huit activistes ayant tenté de bloquer dans la matinée l'entrée du domicile d'un élu ou des routes. Une tentative de blocage de la maison de Tally Gotlib, une élue du Likoud, le parti de M. Netanyahu, a ainsi été fermement critiquée tant par le Premier ministre que par son prédécesseur et désormais chef de l'opposition, Yaïr Lapid.
"Quand des manifestants tentent d'empêcher des élus de venir voter à la Knesset, ce n'est pas une protestation légitime", a déclaré M.Netanyahu. "Ce n'est pas notre manière d'agir, ce n'est pas le moyen légal de protester", a déclaré M. Lapid.
Des voix de droite se sont également élevées contre la mise en place de cette réforme, notamment l'ancien chef du Shin Beth (sécurité intérieure) Yoram Cohen qui a déclaré lundi sur la radio militaire qu'il était "impossible de changer la nature de l'Etat sur le plan judiciaire sans un accord large".
Avec AFP
Lire aussi
Commentaires