Défilé: À Londres, Burberry imprime sa marque
Plaids, bouillottes et imprimé quadrillé: le styliste anglais Daniel Lee a présenté lundi soir sa première collection chez Burberry à l’occasion d’un défilé très scruté rendant hommage aux racines de la célèbre marque de luxe britannique.

Parmi la petite cinquantaine de défilés organisés lors de cette semaine de la mode londonienne, celui de Burberry était de loin le plus attendu après le départ en septembre du directeur créatif Riccardo Tisci, remplacé par Daniel Lee (ex-Bottega Veneta). Pour sa première collection, le styliste de 37 ans, originaire de Bradford dans le nord de l’Angleterre, a renoué avec des classiques de la marque mis de côté par son prédécesseur.

Accueillis dans un immense chapiteau érigé à Kennington Park dans le sud-ouest de Londres, les quelque 500 invités ont été installés dans une atmosphère tamisée avec du thé, des plaids et des bouillottes. Le lieu, «inspiré des tentes Burberry de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, évoque le confort que fournit la chaleur et la protection des éléments», a expliqué Burberry dans un communiqué.

Dans cette ambiance chalet de montagne, les modèles ont défilé pour beaucoup bouillotte en main et bottes en caoutchouc aux pieds. L’imprimé quadrillé s’est décliné sous toutes les couleurs sur les pulls, trenchs, pantalons et jupes, tandis que la rose, symbole de l’Angleterre, était imprimée sur plusieurs tenues.

Une des mannequins portait également un plaid blanc avec un grand cavalier bleu, le logo emblématique de la marque que Daniel Lee a remis au goût du jour. Ce logo modernisé est la «première expression créative» du styliste chez Burberry, avait affirmé début février la maison de luxe en changeant l’identité visuelle de son site et de ses réseaux sociaux.

Le cavalier, symbole de Burberry depuis le début du XXe siècle, avait été abandonné par Riccardo Tisci quand il avait pris les rênes de la marque en 2018. Après des années chez Givenchy, l’Italien s’était attelé à rajeunir l’image vieillissante de la maison londonienne fondée en 1856, multipliant les collaborations avec les marques de streetwear, comme avec le label new-yorkais Supreme.

Contrairement à son prédécesseur, Daniel Lee a présenté peu de tenues de soirée extravagantes, à l’exception de deux robes à épaule dénudée.


À l’issue du défilé, il est rapidement venu saluer le public qui l’a longuement applaudi.

De nombreux VIP avaient fait le déplacement, dont Naomi Campbell, Anna Wintour et de nombreuses personnalités britanniques comme les chanteurs Damon Albarn et Stormzy ou encore l’actrice Jodie Comer. Présents la veille aux Bafta, le réalisateur australien Baz Luhrmann, dont le film Elvis a été multirécompensé dimanche, et la nageuse syrienne Yusra Mardini, dont l’histoire a été adaptée au cinéma, figuraient également parmi les invités.

Pour marquer le retour aux sources anglaises de Burberry, Daniel Lee avait dévoilé début février un clip publicitaire tourné à Trafalgar Square et sur l’Albert Bridge – deux lieux emblématiques de Londres – avec un casting de jeunes talents britanniques présents sous le chapiteau lundi, notamment les rappeurs Skepta, Shygirl et John Glacier.

C’est la première fois depuis 2019 que Burberry renoue physiquement avec la Fashion Week de Londres. Après la pandémie, Riccardo Tisci avait boudé l’année dernière le rendez-vous de février pour proposer un défilé quelques semaines plus tard.

Et à l’automne, c’est la mort de la reine qui avait complètement perturbé la semaine de la mode, Burberry repoussant finalement la présentation de sa collection de plusieurs semaines. Côté business, la maison de luxe a dévoilé en janvier un chiffre d’affaires en légère hausse sur un an, la bonne performance en Europe et au Moyen-Orient ayant été éclipsée par le rebond épidémique en Chine.

AFP
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