Le chef de l'ONU réclame l'arrêt des colonies israéliennes
Devant le comité de l'ONU pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, le chef de l'ONU Antonio Guterres a réclamé "l'arrêt" des colonies israéliennes "illégales" en Cisjordanie. "Chaque nouvelle colonie est un obstacle de plus sur la route de la paix", a-t-il affirmé.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a exigé mercredi "l'arrêt" de la colonisation israélienne "illégale" dans les territoires palestiniens, tout en condamnant le "terrorisme", en plein regain de violence en Cisjordanie.

"Chaque nouvelle colonie est un obstacle de plus sur la route de la paix. Toute activité de colonisation est illégale au regard du droit international et doit cesser. En même temps, inciter à la violence est une impasse. Rien ne justifie le terrorisme (qui) doit être rejeté par tous", a déclaré M. Guterres devant le Comité de l'ONU pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.

Des Palestiniens affrontent les forces de sécurité israéliennes lors d'un raid dans la ville de Naplouse en Cisjordanie occupée (AFP)

Ce comité créé en 1975 est réuni au siège des Nations unies à New York au moment où 10 Palestiniens, dont un adolescent de 16 ans, ont été tués et plus de 80 autres blessés par balles lors d'un raid militaire israélien à Naplouse, théâtre d'affrontements récurrents et meurtriers dans le nord de la Cisjordanie, selon l'Autorité palestinienne.

Il s'agit de l'incursion la plus meurtrière en Cisjordanie depuis 2005 au moins, à égalité avec celle du 26 janvier à Jénine, également dans le nord de la Cisjordanie, durant laquelle 10 Palestiniens, parmi lesquels des combattants et une sexagénaire, avaient été tués.

M. Guterres a jugé que la situation "dans le territoire palestinien occupé était la plus inflammable depuis des années" avec "des tensions au plus haut" dans un contexte de "processus de paix" israélo-palestinien "bloqué".

"Notre priorité immédiate doit être d'empêcher une escalade supplémentaire, de réduire les tensions et de rétablir le calme", a plaidé le secrétaire général, en présence de l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour.


Ce dernier a averti que "le territoire palestinien était au bord d'une éruption massive à cause des politiques et des pratiques de ce gouvernement israélien au pouvoir depuis décembre" dernier.

"Nous allons travailler avec vous, Monsieur le secrétaire général, mais il faut agir", a exhorté le diplomate palestinien en s'adressant à M. Guterres devant un organe de l'ONU où siègent nombre de pays arabes et musulmans.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a dénoncé lundi les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens (AFP)

"Nous perdons de la crédibilité, vous perdez de la crédibilité", a encore déploré M. Mansour.

Lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU avait dénoncé, pour la première fois depuis six ans, les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens, dans une déclaration qui a provoqué la colère d'Israël.

"La poursuite des activités de colonisation d'Israël met en péril la viabilité de la solution à deux États", avait estimé le Conseil dans cette déclaration de la présidence, approuvée par consensus par ses 15 membres, mais qui n'a pas la portée contraignante de la résolution envisagée la semaine dernière, qui mécontentait les Américains.

Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait aussitôt dénoncé une déclaration "unilatérale niant le droit des Juifs à vivre dans leur patrie historique, ignorant les attentats terroristes palestiniens à Jérusalem" ces dernières semaines.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP
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