Le patriarche maronite Béchara Raï a mis en garde dimanche contre «les atteintes à l’argent des déposants et au système bancaire, notamment la banque centrale, qui reste le lien entre le Liban et le système financier international». Dans son homélie, il s’en est pris, sans la nommer, à la procureure générale près la Cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, qui dans le cadre de sa cabale contre les banques avait récemment accusé certaines d’entre elles de «blanchiment d’argent». Mgr Raï a dénoncé à cet égard «les conflits personnels et politiques» qui portent un grave préjudice au «système bancaire et détruisent la réputation internationale du Liban sur le plan financier, ce qui risque de pousser le Liban en dehors du système monétaire international».

Sur le plan politique, Mgr Raï a souligné que «l’identité et l’entité libanaises sont en danger, parce qu’un coup a été porté à la tête de l’État, du fait que le Parlement continue de s’abstenir d’élire un président de la République pour des raisons liées à des intérêts personnels et sectaires afin de servir des projets qui impliquent le Liban et l’élection de son président dans le jeu régional et international».

«Pourquoi les parties libanaises tentent-elles de recourir à des mécanismes anticonstitutionnels et non libanais tant que nous sommes dotés d’un mécanisme constitutionnel? s’est interrogé Mgr Raï. Quelle que soit la durée de la vacance présidentielle, le président de la République finira par être élu au Parlement dans le cadre du mécanisme électoral prévu à cet effet. Pourquoi attendre?»


Pour le patriarche, le problème reste le fait que «chaque partie refuse de faire des concessions pour faciliter l’élection d’un président».

Se penchant enfin sur l’accident de la route, survenu vendredi à l’aube sur l’autoroute de Chekka et qui a coûté la vie à trois jeunes étudiants de l’Université de Balamand, comme sur l’assassinat du cheikh Ahmad Chouaib al-Rifaï, Mgr Raï a dénoncé un «chaos sécuritaire».
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