«Une promenade dans la nature» dans un univers idyllique avec Fatima el-Hajj du 21 février au 7 mars à la galerie Mark Hachem.

Fatima el-Hajj, à travers ses toiles en peinture acrylique rehaussées de touches à l'huile, annonce dès le début la couleur dans un débordement de joie de vivre.

La nature dans tous ses états, luxuriante et généreuse vient s'étaler et s'épanouir devant nos yeux éblouis! Autant de chocs visuels quand le jaune soleil des tournesols vient s'éclabousser et se mêler aux pétales rouges des coquelicots pour faire palpiter de vie la fraîcheur verte des prairies. Immersion jouissive dans un univers impressionniste aux tonalités vibrantes et lumineuses, aux notes chantantes et allégro, dont la richesse chromatique réjouit l'âme et le cœur. Un foisonnement de taches colorées se bousculent et se disputent ainsi clarté et vivacité dans une atmosphère toute en langueur et en douceur là où «tout n'est que luxe, calme et volupté».

La femme qui s'étale à l'horizontale pour lire ou faire une sieste vient équilibrer la toile et faire fusion avec les éléments terre, air et eau. Son corps aux courbes gracieuses participe ainsi à l’essence même de la nature, à l'instar de l'herbe, du ciel, des feuilles et des fleurs. Bouquets de fleurs, verres et cafetières, chien, arbres et parasols nature morte ou vivante s’unissent dans un ensemble harmonieux pour donner vie aux prairies ou jardins comme celui du Luxembourg. Les formes floues des personnages, simplifiées à l’extrême, viennent en ombres mystérieuses, tisser la trame d’une secrète idylle dont l’histoire intime se déroule tout en pudeur et délicatesse!

https://youtu.be/glCWh4ecgXA


Le chien fidèle vigile, surveille la sieste de sa maîtresse; ailleurs, un prince charmant, amoureux transi, est en attente au coin du tableau; sur une autre toile, un chevalier servant chevauche aux côtés de sa belle dans un décor onirique à la blancheur éthérée rappelant le  mythe de Antar et Abla ou celui de Tristan et Iseult, amants éternels consumés par la passion amoureuse... Toutes ces belles présences attentives ne font pas seulement référence à l’amour idéal mais aussi à la muse inspiratrice de tout artiste, à l’instar de ce joueur de flûte représenté sur la toile comme participant à la musique et à l’harmonie du monde.

Le rapport de la nature à l’art ou de l’art à la nature est à cet égard un thème essentiel abordé par l’artiste grâce aux clins d’œil subtils et références artistiques à la peinture impressionniste ou classique. En effet, l’artiste nous renvoie de ses escapades parisiennes des images dorées, nimbées de douceur, celles où art et nature dégagent et inspirent la même beauté suave, la même poésie!

Ainsi, le nom de Monet apparaît sur la façade du musée Marmottan tendrement encadré par des arbres fleuris. El Greco et Toulouse-Lautrec font aussi l’affiche du Grand Palais, entourés de parapluies abritant une foule en coude-à-coude, en attente de découvrir deux univers artistiques diamétralement opposés. Celui de Lautrec représente sans préjugé aucune prostituée ou fille de bar, et  celui d’El Greco érige la femme en déesse de l’antiquité grecque. Fatima el-Hajj souligne cette dualité et nous invite ainsi à méditer sur le thème d’universalité de l’art qui abolit barrières d’époques et de styles et fait fi de tout préjugé social et moral.

Dans cette exposition, l’artiste nous convie à une fête des sens, celle des émotions pures qui résonnent au rythme des vibrations de la lumière et nous transmet les palpitations de la nature en milliers de prismes colorés pour une expérience jouissive qu’on n’est pas prêt d’oublier!

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