©Mohamed el-Shaed/AFP
Les points de vue divergent quant à l’opportunité d’un retour du régime syrien dans le giron arabe; une divergence qui est le reflet des différends qui se manifestent entre les forces régionales et internationales qui s’intéressent à cette partie du monde… et qui y interviennent.
D’aucuns misent sur un développement des relations arabo-syriennes, notamment entre Riyad et Damas. Certains évoquent ainsi un projet secret de normalisation en cours des relations entre l’Arabie Saoudite et la Syrie – dont les prémices se font déjà sentir – le récent séisme dévastateur ayant permis au président Bachar el-Assad de se rapprocher des pays arabes.
Or pour mieux analyser cette nouvelle réalité, il serait utile de se pencher sur certains paramètres.
Le premier est lié aux puissances régissant la situation en Syrie, au premier rang desquelles se trouvent la Russie et les États-Unis, suivis de l’Iran et de la Turquie. Force est de relever que, jusqu’à ce jour, le dénominateur commun entre toutes ces puissances est la volonté de maintenir le président Assad au pouvoir, en dépit des différences fondamentales entre elles. D’ailleurs, nul n’a oublié «l’entente russo-américaine» à l’époque d’Obama, qui a eu pour effet que les Américains ont passé sous silence les attaques à l’arme chimique menées par le régime Assad, en échange d'une promesse fragile de ne plus produire de telles armes, le but étant de renflouer le régime en question.
Dans ce cadre, les zones d'influence turco-iraniennes ont été divisées entre le nord de la Syrie et les régions entièrement contrôlées par l'Iran. Il ne fait pas de doute à ce propos que Moscou accepte de plus en plus l’influence croissante de la République islamique après la guerre en Ukraine, la Russie étant même allée jusqu’à recourir aux drones iraniens dans cette guerre.
Parallèlement à ces paramètres, le séisme du 6 février a permis à l’Arabie Saoudite de faire un pas en direction du régime Assad au moment opportun. A cela est venu s’ajouter la déclaration du ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal Ben Farhan, qui a affirmé que «les États arabes s'accordent sur le fait que la situation actuelle en Syrie ne durera pas».
L’Iran restera-t-il les bras croisés? Abandonnera-t-il tous ses intérêts régionaux, toutes ses monnaies d’échange dont il se sert pour faire pression sur la communauté internationale? Acceptera-t-il les nouvelles conditions imposées par les pays arabes dans le but d’aider le régime syrien à regagner les faveurs de ces pays, au risque de perdre son influence sur une région située sur les rives de la Méditerranée ?
L’Iran menace la stabilité pour un risque bien moindre que celui de la menace qui pèserait sur son hégémonie, et il ne manque pas de moyens pour réagir. Ceux qui osent se mettre au travers de son chemin signent leur propre arrêt de mort.
Bachar el-Assad prendra-t-il l'engagement de ne plus signer de contrats stratégiques d'ordre économique ou stratégique avec l'Iran? Parviendra-t-il à prendre des mesures draconiennes pour éloigner les forces iraniennes de la frontière syro-jordanienne? Ira-t-il jusqu’à dénoncer les usines de fabrication de Captagon et les voies d’acheminement de cette drogue vers les pays arabes? Négociera-t-il l’entrée d’un contingent de forces arabes en Syrie pour contrôler les frontières et assurer des zones sécurisées, sous supervision arabe et internationale, pour permettre aux réfugiés de regagner leurs villes et villages? Ou bien estime-t-il que le fait de signer un accord – si les informations à ce sujet sont exactes – lui servira de bouée de sauvetage dont il profitera pour, ensuite, se dérober?
Est-il capable de manœuvrer et de jouer sur les tiraillements régionaux pour être en mesure de concilier entre le monde arabe et l'Iran?
Il est peut-être encore trop tôt pour imaginer de tels scénarios? Ou est-ce, précisément, ces mêmes scénarios, salutaires pour les dirigeants mais injustes pour les peuples, qui se répètent constamment?
La réponse se trouve peut-être dans le flou reflété par la déclaration de Ben Farhan, selon laquelle «il n’y a pas encore de voie bien tracée pour réaliser tous nos objectifs, d’où la nécessité d’atteindre ce but par le biais d’un dialogue avec la Syrie». Le ministre souligne à cet égard que «la nouvelle orientation n’a pas encore été atteinte».
Attendons donc que le flou se dissipe !
D’aucuns misent sur un développement des relations arabo-syriennes, notamment entre Riyad et Damas. Certains évoquent ainsi un projet secret de normalisation en cours des relations entre l’Arabie Saoudite et la Syrie – dont les prémices se font déjà sentir – le récent séisme dévastateur ayant permis au président Bachar el-Assad de se rapprocher des pays arabes.
Or pour mieux analyser cette nouvelle réalité, il serait utile de se pencher sur certains paramètres.
Le premier est lié aux puissances régissant la situation en Syrie, au premier rang desquelles se trouvent la Russie et les États-Unis, suivis de l’Iran et de la Turquie. Force est de relever que, jusqu’à ce jour, le dénominateur commun entre toutes ces puissances est la volonté de maintenir le président Assad au pouvoir, en dépit des différences fondamentales entre elles. D’ailleurs, nul n’a oublié «l’entente russo-américaine» à l’époque d’Obama, qui a eu pour effet que les Américains ont passé sous silence les attaques à l’arme chimique menées par le régime Assad, en échange d'une promesse fragile de ne plus produire de telles armes, le but étant de renflouer le régime en question.
Dans ce cadre, les zones d'influence turco-iraniennes ont été divisées entre le nord de la Syrie et les régions entièrement contrôlées par l'Iran. Il ne fait pas de doute à ce propos que Moscou accepte de plus en plus l’influence croissante de la République islamique après la guerre en Ukraine, la Russie étant même allée jusqu’à recourir aux drones iraniens dans cette guerre.
Parallèlement à ces paramètres, le séisme du 6 février a permis à l’Arabie Saoudite de faire un pas en direction du régime Assad au moment opportun. A cela est venu s’ajouter la déclaration du ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal Ben Farhan, qui a affirmé que «les États arabes s'accordent sur le fait que la situation actuelle en Syrie ne durera pas».
L’Iran restera-t-il les bras croisés? Abandonnera-t-il tous ses intérêts régionaux, toutes ses monnaies d’échange dont il se sert pour faire pression sur la communauté internationale? Acceptera-t-il les nouvelles conditions imposées par les pays arabes dans le but d’aider le régime syrien à regagner les faveurs de ces pays, au risque de perdre son influence sur une région située sur les rives de la Méditerranée ?
L’Iran menace la stabilité pour un risque bien moindre que celui de la menace qui pèserait sur son hégémonie, et il ne manque pas de moyens pour réagir. Ceux qui osent se mettre au travers de son chemin signent leur propre arrêt de mort.
Bachar el-Assad prendra-t-il l'engagement de ne plus signer de contrats stratégiques d'ordre économique ou stratégique avec l'Iran? Parviendra-t-il à prendre des mesures draconiennes pour éloigner les forces iraniennes de la frontière syro-jordanienne? Ira-t-il jusqu’à dénoncer les usines de fabrication de Captagon et les voies d’acheminement de cette drogue vers les pays arabes? Négociera-t-il l’entrée d’un contingent de forces arabes en Syrie pour contrôler les frontières et assurer des zones sécurisées, sous supervision arabe et internationale, pour permettre aux réfugiés de regagner leurs villes et villages? Ou bien estime-t-il que le fait de signer un accord – si les informations à ce sujet sont exactes – lui servira de bouée de sauvetage dont il profitera pour, ensuite, se dérober?
Est-il capable de manœuvrer et de jouer sur les tiraillements régionaux pour être en mesure de concilier entre le monde arabe et l'Iran?
Il est peut-être encore trop tôt pour imaginer de tels scénarios? Ou est-ce, précisément, ces mêmes scénarios, salutaires pour les dirigeants mais injustes pour les peuples, qui se répètent constamment?
La réponse se trouve peut-être dans le flou reflété par la déclaration de Ben Farhan, selon laquelle «il n’y a pas encore de voie bien tracée pour réaliser tous nos objectifs, d’où la nécessité d’atteindre ce but par le biais d’un dialogue avec la Syrie». Le ministre souligne à cet égard que «la nouvelle orientation n’a pas encore été atteinte».
Attendons donc que le flou se dissipe !
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