Audi stigmatise des politiques stériles responsables de suicides
Le métropolite Elias Audi a tiré à boulets rouges sur la classe dirigeante libanaise, dans son homélie dimanche, en l’église Saint-Georges des grecs-orthodoxes, au centre-ville.

« Les responsables du pays ont poussé les Libanais au désespoir au lieu d’œuvrer pour leur salut. Nous vivons dans un État démocratique, géré par une Constitution claire qui prévoit une alternance au pouvoir. Mais ce à quoi nous assistons est une guerre pour le pouvoir. », a-t-il critiqué, dénonçant un coup porté à ce principe fondamental de la Constitution. « Dès qu’une personne accède à un poste, il devient difficile de la déloger, comme s’il s’agissait d’un droit acquis pour elle. Et s’il arrive que quelqu’un y renonce, ce sera en faveur d’un proche, au détriment de la Constitution, des lois et de l’avis de la population », a déploré Mgr Audi, avant de s’interroger : « Comment voulez-vous que notre pays évolue et qu’il sorte de l’impasse alors que les mêmes figures dirigeantes qui l’ont plongé dans la crise se posent comme une planche de salut » ?


Il a fustigé une classe dirigeante, « dont les actes contredisent le discours » et violemment critiqué ses « politiques stériles responsables du suicide de citoyens qui en ont assez d’une vie faite d’oppression et d’humiliation ». Il lui a fait assumer la responsabilité de la décrépitude de l’État et de l’effondrement: « Qui bloque les réformes ? Qui empêche que les corrompus rendent compte de leurs méfaits ? Qui a dilapidé l’argent des Libanais, les a plongés dans l’obscurité et barré la voie à tout plan de réforme ? Qui a fait sauter Beyrouth et son port, bloqué l’action de la justice et empêché que la vérité (au sujet de l’explosion du 4 août 2020) soit connue ? Qui a détruit le rôle diplomatique et la vocation culturelle, pédagogique, hospitalière et financière du Liban et pour le compte de qui ? Qui a poussé les Libanais à l’exode et bloque aujourd’hui l’élection d’un président ? Qui a aussi bloqué la formation de gouvernements ou leur action ? Est-ce que les responsables réalisent seulement le résultat de toutes leurs actions ? ». Le métropolite s’est dit sceptique à ce sujet, « parce que chacun d’eux ne pense qu’à sa propre personne ».

Estimant que « la violence verbale et comportementale est aussi destructrice que la violence dans toutes ses formes », Mgr Audi a appelé les dirigeants du pays à « revenir à leur conscience et à œuvrer pour trouver des éléments de cohésion et non pas de divisions ».
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