Les syndicats ont appelé à une nouvelle journée de blocage ce mardi, face à la réforme contestée des retraites défendue par le gouvernement français. 2 millions de manifestants sont attendus, alors que le trafic ferroviaire et de la RATP sont très perturbés.
Expéditions de carburants bloquées à la sortie des raffineries, trains massivement annulés, écoles fermées, grèves reconductibles, poubelles non ramassées : la mobilisation était forte mardi en France pour la sixième journée d'action contre une réforme des retraites très contestée et voulue par Emmanuel Macron.
Pour tenter de faire plier le gouvernement et avant d'éventuelles reconductions de la grève dans les prochains jours, les syndicats tentent à l'unisson à mettre mardi la France "à l'arrêt". Une nouvelle réunion de l'intersyndicale est prévue dans la soirée pour décider des suites du mouvement.
La majorité des Français sont opposés à la réforme proposée par le gouvernement d'Emmanuel Macron (AFP)
Le secrétaire général de la CFDT (réformiste), Laurent Berger, a salué une "mobilisation historique", son homologue de la CGT Philippe Martinez assurant à ses côtés, avant le départ du cortège parisien, que "ça va être la plus forte journée de mobilisation depuis le début de ce conflit".
Il s'agit, depuis le 19 janvier, de la sixième journée d'action contre cette réforme des retraites et son report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, à laquelle les Français sont, selon les sondages, majoritairement hostiles, la jugeant "injuste", notamment pour les femmes et pour les salariés aux métiers pénibles.
À Clermont-Ferrand (centre), Kevin Ferreira manifeste pour la première fois, parce qu'il n'a "pas envie de faire deux ans de plus". À 30 ans, ce façadier qui "travaille beaucoup avec les bras", n'est "même pas sûr d'aller jusqu'à 62 ans". Alors "64 ans je n'imagine même pas".
Dans un dépôt de bus à Paris, une dizaine d'étudiants se mêlent à l'assemblée générale des conducteurs. "C'est important d'empêcher cette réforme de passer", affirme Youri Le Merour, 21 ans, sinon l'exécutif français "essaiera de faire passer n'importe quoi sur l'immigration ou le SNU, ce mini-service militaire qui n'a pas lieu d'être", lance-t-il.
Energie, transports, enseignement, déchets : de nombreux secteurs étaient touchés par les grèves.
Les expéditions de carburants étaient bloquées mardi à la sortie de "toutes les raffineries" de France, a affirmé à l'AFP le syndicat CGT-Chimie.
À la compagnie nationale ferroviaire SNCF, 80% des trains étaient annulés, avec des liaisons internationales dégradées voire interrompues entre la France et l'Allemagne, l'Espagne et le Royaume-Uni.
Le trafic est également très perturbé dans le métro parisien où la circulation n'est normale que sur les seules lignes 1 et 14 (automatisées).
Fait peu courant, la circulation fluviale sur le Rhin était à l'arrêt en raison des blocages de plusieurs écluses.
À Lille (nord), la plupart des bus ne circulaient pas et à Marseille (sud), les deux lignes de métro et une ligne de tram sur trois étaient fermées.
Les manifestants défilent à Nantes contre la réforme des retraites (AFP)
Dans les airs, la Direction générale de l'aviation civile a demandé aux compagnies de réduire leurs programmes de vols le mardi et le mercredi.
Trois des quatre terminaux méthaniers que compte la France ont été mis à l'arrêt pour "sept jours" lundi par les syndicats.
Cette journée de mobilisation se traduit mardi par un taux moyen d'enseignants grévistes de 32,71%, dont 35,35% dans le primaire et 30,09% dans le secondaire (collèges et lycées) selon le ministère, bien en deçà des chiffres des syndicats. Les syndicats Snuipp-FSU et Snes-FSU ont de leur côté annoncé des taux de grévistes d'au moins 60% dans le premier et le second degré.
À Paris, les trois incinérateurs de déchets étaient inopérants et la collecte des ordures était bloquée dans une partie de la capitale.
Avant le départ de la manifestation à Marseille (sud), le leader de La France insoumise (LFI - gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon a estimé que face "à la situation de blocage" sur le projet de réforme des retraites, Emmanuel Macron doit "trouver une sortie par le haut", "ou bien une dissolution" de l'Assemblée nationale, "ou bien un référendum".
La gare de Marseille-Saint-Charles vide en raison du mouvement de grève à Marseille (AFP)
Emmanuel Macron joue une part importante de son crédit politique sur cette mesure phare de son second quinquennat, symbole de sa volonté affichée de réformer, mais qui cristallise aujourd'hui la grogne d'une partie des Français à son encontre.
La France est l'un des pays européens où l'âge légal de départ à la retraite est le plus bas, sans que les systèmes de retraite soient complètement comparables. Le gouvernement a choisi de le relever pour répondre à une dégradation financière des caisses de retraite et au vieillissement de la population.
Le projet de loi portant cette réforme, en discussion devant le Sénat, a déjà fait descendre dans les rues des millions de Français et donné lieu à des débats houleux à l'Assemblée nationale. Le gouvernement compte sur l'adoption au Sénat de la réforme d'ici dimanche, et envisage "un vote le 16 mars" dans les deux chambres du Parlement.
Marie de La Roche Saint-André, avec AFP
Expéditions de carburants bloquées à la sortie des raffineries, trains massivement annulés, écoles fermées, grèves reconductibles, poubelles non ramassées : la mobilisation était forte mardi en France pour la sixième journée d'action contre une réforme des retraites très contestée et voulue par Emmanuel Macron.
Pour tenter de faire plier le gouvernement et avant d'éventuelles reconductions de la grève dans les prochains jours, les syndicats tentent à l'unisson à mettre mardi la France "à l'arrêt". Une nouvelle réunion de l'intersyndicale est prévue dans la soirée pour décider des suites du mouvement.
La majorité des Français sont opposés à la réforme proposée par le gouvernement d'Emmanuel Macron (AFP)
Le secrétaire général de la CFDT (réformiste), Laurent Berger, a salué une "mobilisation historique", son homologue de la CGT Philippe Martinez assurant à ses côtés, avant le départ du cortège parisien, que "ça va être la plus forte journée de mobilisation depuis le début de ce conflit".
Il s'agit, depuis le 19 janvier, de la sixième journée d'action contre cette réforme des retraites et son report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, à laquelle les Français sont, selon les sondages, majoritairement hostiles, la jugeant "injuste", notamment pour les femmes et pour les salariés aux métiers pénibles.
À Clermont-Ferrand (centre), Kevin Ferreira manifeste pour la première fois, parce qu'il n'a "pas envie de faire deux ans de plus". À 30 ans, ce façadier qui "travaille beaucoup avec les bras", n'est "même pas sûr d'aller jusqu'à 62 ans". Alors "64 ans je n'imagine même pas".
Dans un dépôt de bus à Paris, une dizaine d'étudiants se mêlent à l'assemblée générale des conducteurs. "C'est important d'empêcher cette réforme de passer", affirme Youri Le Merour, 21 ans, sinon l'exécutif français "essaiera de faire passer n'importe quoi sur l'immigration ou le SNU, ce mini-service militaire qui n'a pas lieu d'être", lance-t-il.
Energie, transports, enseignement, déchets : de nombreux secteurs étaient touchés par les grèves.
Les expéditions de carburants étaient bloquées mardi à la sortie de "toutes les raffineries" de France, a affirmé à l'AFP le syndicat CGT-Chimie.
"Semaine noire"
À la compagnie nationale ferroviaire SNCF, 80% des trains étaient annulés, avec des liaisons internationales dégradées voire interrompues entre la France et l'Allemagne, l'Espagne et le Royaume-Uni.
Le trafic est également très perturbé dans le métro parisien où la circulation n'est normale que sur les seules lignes 1 et 14 (automatisées).
Fait peu courant, la circulation fluviale sur le Rhin était à l'arrêt en raison des blocages de plusieurs écluses.
À Lille (nord), la plupart des bus ne circulaient pas et à Marseille (sud), les deux lignes de métro et une ligne de tram sur trois étaient fermées.
Les manifestants défilent à Nantes contre la réforme des retraites (AFP)
Dans les airs, la Direction générale de l'aviation civile a demandé aux compagnies de réduire leurs programmes de vols le mardi et le mercredi.
Trois des quatre terminaux méthaniers que compte la France ont été mis à l'arrêt pour "sept jours" lundi par les syndicats.
Cette journée de mobilisation se traduit mardi par un taux moyen d'enseignants grévistes de 32,71%, dont 35,35% dans le primaire et 30,09% dans le secondaire (collèges et lycées) selon le ministère, bien en deçà des chiffres des syndicats. Les syndicats Snuipp-FSU et Snes-FSU ont de leur côté annoncé des taux de grévistes d'au moins 60% dans le premier et le second degré.
À Paris, les trois incinérateurs de déchets étaient inopérants et la collecte des ordures était bloquée dans une partie de la capitale.
Avant le départ de la manifestation à Marseille (sud), le leader de La France insoumise (LFI - gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon a estimé que face "à la situation de blocage" sur le projet de réforme des retraites, Emmanuel Macron doit "trouver une sortie par le haut", "ou bien une dissolution" de l'Assemblée nationale, "ou bien un référendum".
La gare de Marseille-Saint-Charles vide en raison du mouvement de grève à Marseille (AFP)
Emmanuel Macron joue une part importante de son crédit politique sur cette mesure phare de son second quinquennat, symbole de sa volonté affichée de réformer, mais qui cristallise aujourd'hui la grogne d'une partie des Français à son encontre.
La France est l'un des pays européens où l'âge légal de départ à la retraite est le plus bas, sans que les systèmes de retraite soient complètement comparables. Le gouvernement a choisi de le relever pour répondre à une dégradation financière des caisses de retraite et au vieillissement de la population.
Le projet de loi portant cette réforme, en discussion devant le Sénat, a déjà fait descendre dans les rues des millions de Français et donné lieu à des débats houleux à l'Assemblée nationale. Le gouvernement compte sur l'adoption au Sénat de la réforme d'ici dimanche, et envisage "un vote le 16 mars" dans les deux chambres du Parlement.
Marie de La Roche Saint-André, avec AFP
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